Jour 43

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Je n'ai pas su de suite la déchirure que cela serait de ne plus jamais te voir.
J'imagine que je ne l'ai jamais réalisé et que je ne le réaliserai toujours pas.
Comment peut-on disparaître alors que nous nous tenions fermement sur Terre l'instant d'avant ?
Je cherche une logique à ce monde, je veux toujours ces réponses.
J'ai compris qu'elles ne viendraient jamais à moi mais promis, pour toi, pour nous j'irai les chercher. Je sais que ce n'est sûrement pas ce que tu aurais fait et voulu mais je suis comme ça.
Ne pas comprendre me rend folle, je suis folle de chagrin sans toi.
Je trouvais cela stupide lorsque dans la littérature, les gens mouraient de chagrin après la perte d'un être qu'ils chérissaient de tout leur cœur.
Je trouvais cela inconcevable pourtant je sais désormais que ça ne l'est pas. Je pourrais échanger ma propre vie pour te retenir, je ne pensais pas être capable de tout sacrifier pour
quiconque.
Aujourd'hui pourtant lorsque je traverse un pont, une petite pensée me traverse que j'aurais dû le faire avec toi, je me penche sur le rebord de la rambarde, je passe une jambe, puis deux.
Je m'assois sur le rebord pendant des heures en réfléchissant à la gravité, à
l'impact du poids de l'homme sur la Terre, à tout ce qui nous attire et tout ce qui nous sépare.
Je cherche pendant des heures, que dis-je, des jours, des années, à torturer mon esprit de peut-être, de questions auxquelles je ne répondrais jamais.
Je suis comme capricieuse.
Je voudrais posséder toutes ces réponses à portée de main, les saisir, lire ce qui s'écrit lorsque nos corps se heurtent à la mort, à la vie.
A l'amour, à la pluie.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant