Jour 94

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Ta sœur m'a appelé aujourd'hui. Elle était en colère, triste et perdue et je
crois qu'elle ne savait plus très bien où se diriger quand je l'ai trouvé. Elle semblait tout remettre en question, des choix les plus complexes aux questions les plus ridicules.
Tu lui manques, comme à nous tous. C'est fou comme nous perdons chacun nos repères depuis toi, comme si tu avais été l'aiguille de la boussole qui nous indiquait la direction à suivre.
J'ai dansé avec un homme lorsque je suis sortie pour la dernière fois. Non pas pour tourner la page mais simplement pour garder le souvenir de tes mains sur mes hanches, de mes bras autour de ton cou et de ton souffle dans mon oreille.
Pour espérer raviver quelque chose, comme un espoir fou d'observer ce bel
inconnu et d'apercevoir ton visage.
Mais il n'y avait que lui.
Son sourire faux, ces yeux trop verts et sa voix trop rauque, bien différente de la tienne. Je n'ai pas aperçu ton visage dans cette mêlée, ni l'once de ta voie
veloutée ou le col de ta chemise blanche. Cette homme, inconnu, n'a rien ravivé en moi, aucune lueur de souvenir. Vous étiez certainement trop différents pour être comparés.
En réalité, il m'a fait comprendre qu'il n'y a aura jamais de second toi.
Et finalement, j'en suis heureuse.
Parce que notre histoire est peut-être semblable à des milliards d'autres mais elle a ce détail près qui la rend unique, ces imperfections qui ont rendu notre histoire si belle et en a fait de nous les principaux acteurs.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant