Jour 81

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Longtemps j'ai pensé être seule. A présent je sais que je ne le suis pas.
Puisque tu existes quelque part, de quoi que soit fait nos mondes, et de quelle
gravité le temps s'écoule t-il, tu existais, tu existes et tu existeras.
Nos consciences d'esprit se révèlent n'avoir été qu'une façade, tu interfères
sûrement dans ce que l'on pourrait appeler l'existence.
Le ruissellement de l'eau qui s'écoule n'est qu'un bruit qui couvre ta voix. Car oui, elle s'entête à résonner et les murs se construisent de ses barrières invisibles desquelles rien de toi ne me permet d'apercevoir.
Nos âmes se sont croisées un matin et, si elles ne se quittent plus aujourd'hui c'est parce qu'elles en seraient déchirées.
Le vent soulève les feuilles sur ta tombe, elles viennent effleurer mes jambes et je ferme les yeux, imagine que lorsque je soulèverai mes paupières, mes yeux
rencontreront les tiens, ta bouche contre la mienne.
Mes pensées en furie s'apaiseront pour n'entendre plus que toi, ton corps en
chair, en os et tes bras enserrant ma nuque.
Cependant, lorsque je rouvre les yeux, seul subsiste de toi tes restes, pourrissant au fond d'un caveau recouvert de marbre froid.
Et mon cœur reste gelé, attendant sans cesse que tu émerges d'un coin de rue,
au détour d'un carrefour, le sourire en coin, les yeux plissés dans une moue rieuse et cette étincelle de vie qui crépite indéfiniment en toi, énergie inépuisable dont je ne saurai me passer.
La chaleur de ton torse sur ma poitrine les soirs d'hiver et nos désirs, qui seraient toujours plus forts, de s'aimer chaque jour un peu plus.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant