Chapitre 32 - Tous tes neurones ont grillés

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La cigarette de Lia s'écrasa au sol, sans qu'elle ne la sente tomber, elle porta sa main à sa bouche, relisant encore et encore ce foutu message, examinant la photo sous toutes les coutures. Lia refusait d'y croire, elle n'arrivait pas à réaliser, s'obstinant à penser que ce n'était pas possible.

Elle maudissait Alex tout en se jurant de l'étrangler, lui et sa foutue manie de toujours imprimer ses billets d'avion sous format papier plutôt que de se servir de son portable. Son agent avait la fâcheuse tendance de prendre un tas de précautions inutiles, comme si en partant à l'aéroport avec un portable dernier cri, chargé à cent pour-cent, ce dernier allait miraculeusement s'éteindre juste devant le portique de sécurité. Elle maudissait aussi, son autre tic de vider ses poches dès qu'il arrivait quelque part.

Bien entendu, elle s'insultait aussi au passage de ne pas être tombée sur ce sataner billet avant. Elle ne comprenait pas comment cela avait pu lui échapper, mais en réfléchissant un peu, ce n'avait rien de surprenant, il avait pu glisser sous un meuble, elle n'avait pas fait le ménage chez elle de fond en comble depuis bien longtemps, trop absorbé par toutes ses histoires.

« Lia ça va ? -S'étonna William- »

Le match était passé au second plan, tous les regards étaient rivés sur la brune. Elle ramassa sa cigarette la coinçant entre ses lèvres, un besoin de nicotine se fit ressentir, elle était submergée d'un tas d'émotion contradictoire. Lia se rua sur son sac à main, le retournant sur la table basse pour en vider son contenu, à la recherche du prépayé. Les trois hommes s'échangèrent des regards d'incompréhension, espérant trouver des réponses chez l'un d'eux. Le visage de Lia habituellement neutre était déformé par un sentiment que William et Miguel n'avaient que rarement vue chez Lia : de la peur.

En ouvrant le clapait du téléphone, elle constata qu'elle avait deux appels manqués de sa sœur, son angoisse ne faisait qu'augmenter, sa gorge se serrait un peu plus à chaque instant, elle percevait les secondes comme des minutes et les minutes comme des heures. Elle essayait de garder les idées claires, mais la peur grandissante qui l'envahissait, ne lui facilitait pas la tâche, ce sentiment la paralysait.

Elle écrasa son premier mégot, rallumant une seconde cigarette dans la foulée tout en composant le numéro d'Alicia, Lia tournait telle une lionne en cage. Les quelques secondes de sonnerie lui parurent durer une éternité, le temps s'était arrêté, jamais une poignée de secondes lui avaient semblé aussi longue. Tombant sur la messagerie, elle retenta une seconde fois rageusement.

Aller répond putain.. »

L'attente était interminable, elle n'arrivait pas à comprendre comment c'était possible de perdre pied aussi rapidement, elle ne s'était pas suffisamment méfiée du message qu'elle avait reçu de Gabriel et ce dernier avait frappé sans la moindre hésitation. Elle regarda sa montre, il était déjà seize heures trente, six heures étaient passé depuis l'envoi de ce foutu message.

« Allô ?

– Putain Ali ça va ?

– Oui très bien et toi ?

– Ali surtout ne panique pas, mais écoute bien ce que je vais te dire, il faut que .. -Lia fut interrompu par un petit cri- .. Cia ? Tu m'entends CIA ?

– Bip... Bip.. BIP.. »

La conversation venait d'être coupée, elle retenta d'appeler, mais tomba immédiatement sur la messagerie, Lia était belle et bien effrayée, elle essayait de relativiser, se disant qu'en six heures trente, il n'aurait pas eu le temps de faire grand chose. Mais un tas d'hypothèses contradictoires venaient lui embrumer l'esprit, Gabriel avait peut-être attendu d'arriver en Espagne pour envoyer la photo, peut-être qu'il était déjà en train d'épier devant la maison le moment propice pour aller cueillir Alicia.

Dernière Chance [Hakim]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant