Chapitre 53 - Tu seras toujours une partie de moi.

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Un lourd silence régnait dans la pièce, depuis le départ de Lia. Son annonce avait eu l'effet d'une bombe, tout le monde était encore choqué de la violence des propos tenus par William.

La chaussure reçu en pleine tête eut le mérite de le faire taire. La soirée qui s'annonçait pourtant bonne, avait dégénéré de la pire manière qu'il soit.

« Vous faites chier -s'exclama Alicia en déposant brutalement le gâteau sur la table.

– Commence pas à me mettre dans l'histoire -protesta Miguel sur la défensive. Elle peut se barrer je m'en bats les couilles.

– Si vous en avez rien à foutre qu'elle se barre c'est pas mon cas -bougonna William.-

– C'est bon vous avez fini ? -s'emporta Tara sous la surprise générale.-

– Ne te mêle pas de ça -cracha Miguel en serrant les dents.- Ce sont nos histoire de famille, ça ne te regarde pas.

– oh que si ça me regarde. Ce soir Lia avait besoin de votre soutien, elle n'a trouvé celui de personne. Tu t'es immédiatement braqué -dit elle a l'intention de Miguel-, Alicia est partie pleurer et quant à William je ne pense pas que ce soit nécessaire de revenir sur son comportement.

– Écoute Tara, tu es très gentille, mais tu n'es personne pour nous, -affirma Miguel- alors ne parle pas de ce que tu ne sais pas.

– C'est vrai, je vous connais pas, mais je commence à croire que dans cette pièce, seul Alex et moi connaissons vraiment Lia.

– c'est notre soeur, personne ne peut la connaître mieux que nous ! -S'offusqua William.-

– Ah bon ? Ce n'est pas l'impression que j'ai, au vu des propos que tu as tenu. Tu penses quoi ? Que ça l'amuse de partir ? Que c'est par plaisir qu'elle le fait ? Si c'est le cas, tu as tort sur toute la ligne. Vous êtes tous au courant des raisons qui la pousse à partir.

– Tu n'as rien à dire ! -Grogna William-. Ce sont nos histoires.

– Ça me concerne tout autant. Je ne connais que trop bien l'état dans lequel elle sera une fois de retour à New-York. Quand je l'ai rencontré, j'ai eu l'impression d'avoir devant moi, une jeune femme heureuse et épanouie qui cherchait à atteindre des sommets. Ce n'était qu'une apparence. Il lui a fallu des mois pour se confier à moi.

– Et quoi ? Parce qu'elle c'est confiée à toi une fois tu penses la connaître ?

– J'ai pas eu besoin qu'elle me raconte sa vie pour comprendre que la gamine de vingt ans qui se tenait devant moi allait mal. En apparence tout semblait aller, elle se donnait à fond, elle travaillait dur, se plaignait jamais, malgré les contraintes qu'on lui imposait, elle savait ce qu'elle voulait et cherchait à atteindre ses objectifs coûte que coûte.

– Quel est le rapport ? J'en ai rien à foutre de savoir à quel point sa vie est super à New-York ! -Grogna William.-

Já chega* -s'exclama Alicia-, laisse la finir !

*Ça suffit.

– Avec Miguel, vous lui avez reproché plusieurs fois de ne pas avoir été là pendant cinq ans, mais vous, vous étiez où ? On a bataillé avec Alex pour la sortir de la spirale infernale dans laquelle elle s'enfonçait chaque jour un peu plus. Elle n'a jamais pleuré devant nous, mais le matin, quand elle se levait ses yeux étaient tellement rougis et gonflés qu'on devait lui mettre des glaçons sous les yeux pour qu'elle soit présentable pour ses castings. Quand elle en a eu marre de pleurer, qu'elle voyait que sa peine ne s'estompait pas, elle c'est mise à sortir pour oublier. Toutes les nuits elle se mettait dans des états pitoyables, elle s'enfumait le crâne, se bourrait la gueule au point d'en vomir.

Dernière Chance [Hakim]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant