Dernière Chance [Hakim]

Chapitre 40 - Je faisais confiance à personne Miguel

Les dernières semaines de novembre, passèrent à une allure folle, laissant place au froid hivernal du mois de décembre. Lia avait passé son temps dans les avions, à jongler entre ses obligations professionnelles et sa famille. Ses agents n'avaient pas menti et l'avaient chargé de travail, mais elle essayait de toujours être rentré le vendredi soir pour profiter du week-end en famille.

Depuis qu'ils étaient rentrés de la montagne, elle avait très peu croisé Hakim, elle avait cependant l'impression qu'il l'évitait plus qu'autre chose. Le Kabyle ne prenait même plus la peine de lui dire bonjour, il n'y avait plus de regard compliquer, ni même de regard froid, plus de pique, pour faire simple, il n'y avait plus rien. Lorsque Lia arrivait chez les garçons, Hakim ne sortait pas de sa chambre ou il quittait l'appartement dans les minutes qui suivaient l'arrivée de la brune.

Lia ne dirait pas qu'elle s'était attaché au Kabyle ou qu'il lui manquait, mais elle s'était habituée à sa présence, il était depuis son arrivée constamment sur son dos, son absence se faisait donc remarquer. Il avait fini par l'écouter et la laisser tranquille, elle aurait dû s'en réjouir, mais ce n'était pas spécialement le cas.

À son arrivée sur Paris, Lia ne prit pas la peine d'aller déposer ses affaires à son appartement, elle s'empressa de rejoindre Alicia chez les garçons, pour qu'elles mangent ensemble. La jeune maman se mit au lit peu de temps après, Rafa lui aspirait toute son énergie, il était surexcité par l'approche de Noël.

N'ayant pas eu la motivation de rentrer chez elle, Lia c'était retrouvée devant la télé à zapper de chaîne en chaîne, à moitié somnolente sur le canapé. La porte d'entrée s'ouvrit quelques heures plus tard sur Miguel, il l'embrassa sur le front avant de se laisser tomber à ses côtés sur le canapé.

« Que ce que tu fais la grosse tête ? -Demanda t'il en passant son bras sur les épaules de Lia.-

– Je suis venue voir Ali - répondit elle en allumant une cigarette qu'elle donna à Miguel avant de s'en allumer une pour elle.-

– Un jeudi ? Tu bosses pas ?

– Je suis arrivée à dix-huit heures à l'aéroport, je devais travailler sur Paris demain, j'ai annulé, Alicia m'a appelé ce matin au bord de la crise de nerf.

– Que ce qui se passe ? Si c'est encore son connard d'ex je ..

– Non, ça n'a rien à voir - le coupa Lia.- Calme toi, c'est fini ses histoires, je vais juste l'aider demain à emménager dans son appartement.

– Quoi ? Écoute Lia -soupira t'il, en caressant la nuque de la brune du bout des doigts.- je sais que tu lui as acheté un appartement, mais je ne suis pas rassuré de la laisser seule pour l'instant. Elle est ici chez elle, on n'est pas obligé de tout précipiter.

– Je sais que tu t'inquiètes, mais mets toi à sa place un peu. Tu es tout le temps dehors, Will se comporte comme un abruti, Alicia est maman, elle va avoir son deuxième enfants, les copains qui débarquent tous les jours à l'improviste, les soirées qui finissent le lendemain matin, c'est plus pour elle, ce n'est pas le mode de vie qu'elle veut avoir et je la comprends. Ce matin, elle m'a appelé après s'être engueulée avec William, elle était en pleurs. Tous les jours ou presque, il ramène une nouvelle femme ici, ce qu'il fait de son cul, ça ne me regarde pas, je m'en fou Miguel, c'est pas ma jambe. Mais figure toi que ce matin, pendant qu'elle faisait prendre son petit déjeuné à Rafa, une meuf en string a débarqué dans la cuisine. Je te laisse imaginer la scène.

– Je vais lui faire bouffer ses dents à ce petit con. Je me demande ce qu'il a dans le crâne celui-là. T'en fais pas, ça ne se reproduira plus.

– Ça ne va plus se reproduire parce qu'Alicia va emménager chez elle. Ta sœur n'a plus envie de vivre ici, elle veut retrouver son indépendance et il faut respecter ça Miguel. - Lia caressa doucement du bout des doigts le pli du coude de Miguel, ce geste se voulait rassurant.- Gabriel est hors-jeu, ça fait presque un mois qu'elle vit avec vous, ça suffit maintenant. Elle va habiter à dix minutes d'ici, en cas de problème, elle t'appellera. Alicia doit et a besoin de se reconstruire et cela passe par ça Miguel.