Chapitre 25 - On se saigne pour toi Lia depuis des années

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Lia s'était laissée glisser sur le sol depuis quelques minutes, tous ses espoirs reposaient sur cette clé USB qu'elle tenait au creux de sa main, depuis qu'elle l'avait trouvé sous la latte de parquet. Ibra ne la quittait pas des yeux, ne comprenant rien de ce qu'il se passait. De la fumée pourrait s'échapper de la boite crânienne de la jeune femme, tant son cerveau était en ébullition. Sans s'en rendre compte, elle mordillait sa lèvre du bas frénétiquement.

« Lia, t'as trouvé ce que tu cherchais, on s'arrache maintenant.

– Je ne sais pas ce qu'il y a dessus.

– Tu la prends avec toi et on se casse !

– Je serais encore là à ton avis si je pouvais l'emmener - souffla Lia en roulant des yeux-

– C'est pas en restant assise sur sol comme une clocharde en la regardant que tu vas savoir ce qu'il y a dedans.

– Bouge-toi, va m'acheter un ordi - Ordonna Lia subitement-

– T'as complétement serré Lia, arrêtes tes conneries, on s'arrache.

– Si tu ne veux pas m'aider Ibra, tu peux y aller.

– Tu me soûles Lia - souffla t'il- la vie de ma mère, je sais même pas pourquoi je t'ai suivis.

– Utilise le cash que je t'ai donné, je compléterai tout à l'heure. Je reste là, ma présence ici sera plus simple à expliquer si jamais quelqu'un débarque.

– Y a pas un ordi ici plutôt que de me faire courir dans tout Paname ?

– J'en sais rien, ce n'est pas chez moi. Bouge toi !

– Détends-toi vite, Lia, je ne suis pas ton petit. »

Ibra ne rajouta rien et quitta la pièce, il trouvait la situation irréel, ne comprenant pas pourquoi Lia était rentrée par effraction chez sa sœur, ni pourquoi elle ne prenait pas cette fichu clé USB pour laquelle elle s'était donnée tant de mal. Après avoir entendu la porte claqué, Lia se leva enfin, rangeant soigneusement la clé USB dans sa poche de peur de la perdre, pour aller s'allumer une cigarette à la fenêtre du salon.

Si elle trouvait quelque chose de suffisamment intéressant, elle n'hésiterait pas à faire chanter Gabriel, dans le cas ou il refuserait de signer les papiers, ou s'il cherchait à prendre contact avec Alicia d'une quelconque manière. Elle eut l'espace d'un instant l'impression de perdre pied, de partir trop loin pour régler cette histoire. Ses pensées furent rapidement chassées, la fin justifiait les moyens.

Gabriel avait osé lever la main sur Alicia à plusieurs reprises, il n'était plus question d'une simple gifle, bien que cela soit déjà impardonnable. Le regard tétanisé d'Alicia à la sortie de la boite, hantait encore Lia, qui le voyait à chaque fois qu'elle fermait les yeux, comme si cette image était gravée sous ses paupières.

Écrasant son mégot dans le cendrier sur le rebord de la fenêtre avant d'en allumer une seconde, Lia laissait courir son regard sur la rue calme. Le soleil était bien haut dans le ciel, c'était une belle journée d'octobre. Lia posa ses yeux sur une maman tenant la main de son petit garçon, elle pensa immédiatement à Alicia, se faisant la promesse que cette dernière se baladerait prochainement avec Rafa de la même manière dans les rues parisiennes, loin de toute cette merde et sans avoir la boule au ventre.

Repartir à New-York était le cadet de ses soucis, bien qu'elle avait toujours le sentiment que rien de bon ne lui arriverait ici. Mais tant qu'elle ne serait pas certaine que Gabriel n'approcherait plus Alicia, elle resterait. Lia n'en voulait pas à sa sœur de n'avoir jamais rien dit plus tôt, son mari l'avait brisé à de nombreuses reprises physiquement et psychologiquement, instaurant un climat de terreur qui paralysait Alicia.

Dernière Chance [Hakim]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant