Dernière Chance [Hakim]

Chapitre 42 - T'es sûre de toi ?

Emmitouflée dans son manteau, Lia marchait aux côtés de Miguel, elle portait un regard tendre sur Alicia qui était accrochée au bras de William quelques mètres devant eux. La mère de famille avait exigé la présence de ses frères et sœur pour l'échographie du deuxième trimestre du pois-chiche. Ils avaient ainsi tous veuillez à se libérer pour ne pas manquer ce rendez-vous.

Un sentiment de bonheur infini envahit Lia, en entendant pour la première fois le cœur de ce petit être battre. Les garçons s'étaient émerveillés devant l'écran de l'échographe, leur insensibilité de gros dur, n'avait pas franchit la porte de la salle d'osculation, restant dans la salle d'attente. William n'avait pas réussi à retenir ses larmes, il essaya tout de même de garder la face et de ne pas trop les montrer, Miguel avait versé une seule et unique larme qui n'avait pas échappé à Lia, la brune était aussi émue, mais elle avait veillé à ne pas le montrer.

Des protestations retentirent dans la pièce lorsqu'Alicia leur demanda de sortir juste avant l'annonce du sexe du bébé. Malgré les supplications, des uns et des autres, Alicia ne céda pas, bien déterminée à garder encore le secret sur cette information.

Ces moments partagés tous ensemble étaient pourtant simples, mais ils suffisaient à submerger Lia d'un sentiment de plénitude. Depuis qu'elle avait quitté Paris, elle avait vécu un tas de choses extraordinaires, elle arpentait le monde, côtoyait de nombreuses célébrités, elle voyait sa tête à la une des magazines, elle était constamment sous le feu des projecteurs, elle pouvait se payer ce qu'elle souhait, son dressing était plein de vêtements de marques de luxes. Il n'en restait pas moins que sa plus grosse richesse n'était pas celle qui se trouvait sur ses comptes en banque qui débordaient à outrance, mais sa famille, aussi imparfaite était elle.

Peu importe tout ce qu'on pourrait lui offrir, pour rien au monde elle ne les échangerait, elle pourrait sans la moindre hésitation renoncer à tout ce qu'elle possédait, même à sa propre vie pour sauver l'un d'entre eux.

Loin de cette famille, Lia se sentait vide, elle était comme incomplète. Elle respirait à nouveau à leurs côtés, elle était comme enfermée dans une bulle de bien-être. Cependant, ce sentiment de plénitude était constamment troublé par les mauvais souvenirs que faisait ressortir Paris. Pas une journée ne passait, sans qu'elle ne repense pas à l'un des tristes événement qui l'avait secoué dans le passé.

Avec les années, elle se jugeait comme maudite lorsqu'elle était dans la capitale. Trop de malheurs en si peu d'années l'avaient touché dans cette ville. Lia se voilait la face, il était plus simple d'associer ses épreuves à Paris, plutôt qu'admettre que c'était tout simplement écrit, et que les choses devaient se dérouler de la sorte.

Dans le fond, une part d'elle n'avait pas envie de repartir, cela reviendrait à abandonner sa famille une seconde fois. Elle n'était pas heureuse dans la ville lumière, mais elle reconnaissait qu'elle ne l'était pas plus loin d'eux. Cependant, elle ne se sentait pas prête à laisser une dernière chance à Paris.

Outre-Atlantique, le mannequin, se sentait désespérément seule, mais d'un autre côté, elle pensait beaucoup moins aux drames de sa vie. Elle insistait pour toujours être submergé par un flot de travail, ses journées bien remplies empêchaient son esprit de divaguer sur ses événements. Le soir, en regagnant son appartement, elle était généralement épuisée, ce qui lui permettait de sombrer dans un sommeil lourd jusqu'au lendemain.

Tara et Alicia, lui avaient soumis à de nombreuses reprises l'idée d'aller consulter un psychologue. Elles considéraient que Lia avait vécu beaucoup d'événements tragiques, sans prendre la peine d'exprimer et d'évacuer ce trop-plein de sentiments négatifs qui grandissaient en elle à mesure que les années passaient. Lia était trop pudique, mais c'était surtout son orgueil disproportionné qui posait problème et lui empêchait d'admettre qu'elle était traumatisée par ce qu'elle avait vécu.