Dernière Chance [Hakim]

Chapitre 49 - tu ne peux pas tout gérer

La nuit fut courte pour tout le monde, voir inexistante pour Miguel, Lia qui avaient passé la fin de la soirée à boire et à se remémorer de vieux souvenirs avec certain de leurs amis d'enfance et Hakim. Ambre et Luca avaient passé la nuit à espérer voir leurs conjoints respectifs regagner leurs chambres.

Avachit dans le canapé de ses frères, Lia lunette de soleil sur le nez se tenait la tête. Elle n'avait pas été malade, mais l'alcool tournait encore dans son ventre, elle n'était pas prête d'oublier cette soirée. Elle était fière de ne pas avoir pliée et d'avoir suivi les garçons toute la nuit, leur prouvant que malgré l'année supplémentaire qu'elle venait de prendre, son corps encaissait toujours aussi bien l'alcool. Elle avait quand même passé une bonne soirée et aurait aimé qu'elle ne s'arrête pas.

Sa gorge était en feu, lui rappelant toute la fumée des nombreuses cigarettes et joints qu'elle avait consommé au cours de la soirée. Lia avait les idées claires, mais elle était épuisée, elle serait bien restée couchée jusqu'à l'heure de son vol pour Berlin. Elle devait cependant régler un ou deux détails laissés dans un coin de sa tête le temps de la soirée à commencer par le dessin de Rafa.

Sans grande motivation, elle se leva du canapé et récupéra le dessin soigneusement rangé dans son sac. Rafa n'avait certainement pas conscience de la portée de son geste, ce n'était qu'un enfant après tout, il n'y avait rien de dramatique mais Lia tenait cependant à lui inculquer dès son plus jeune âge la valeur et l'importance de la famille, c'était primordial pour elle qui n'avait pas eu la chance de connaître sa famille biologique.

Elle n'était pas la mère de Rafa, mais elle prenait son rôle de marraine à cœur, Alicia lui faisait suffisamment confiance pour veiller sur son fils si jamais il lui arrivait quelques choses et elle souhaitait l'épauler au maximum. Rafa n'avait plus de père, si Gabriel n'avait pas été l'ordure qu'il était, cette situation attristerait sans doute Lia qui avait grandi sans amour paternel, mais au lieu de ça, elle était soulagée qu'il ne fasse plus partie de la vie de filleul.

Ainsi, elle comptait bien aider Alicia au mieux dans l'éducation du petit garçon, même si ce ne serait pas évident à distance, elle n'hésiterait pas à prendre le premier avion si il fallait un jour passer un savon à Rafa.

Comme chaque membre de la fratrie, Rafa avait une place particulière dans le cœur de Lia, il était son premier neveu. La première fois que Lia fit sa rencontre et le prit dans ses bras, Rafa fut comme un rayon de soleil qui illumina les ténèbres qui obscurcissaient son cœur et sa vie depuis des années. Ce petit être, fut un vrai symbole d'espoir aux yeux de la brune, Alicia avait réussi à tourner la page des épreuves imposées par les années de galère et ce cadeau du ciel illuminerait à jamais sa vie, peut-être aurait-elle la chance un jour de connaître ça.

Avant la naissance de Rafa, elle n'avait jamais vraiment tenu de bébé dans ses bras, elle avait peur de lui faire mal, de le casser, mais dès que Rafa lui avait souri, elle éprouva un amour inconditionnel pour ce petit être si fragile, mais plein de vie. La peur qu'elle avait ressentit en le portant fut rapidement dissipée et remplacée par un amour inconditionnel. Elle sut à ce moment qu'à l'image de l'amour qu'elle pouvait porter à Will ou Alicia, elle aimerait cette enfant plus que sa vie.

A chaque fois que les joues de Rafa étaient mouillées par des larmes, - même si c'était des larmes de crocodile- Lia sentait son cœur se serrer malgré elle. Elle devait se faire violence pour ne pas céder aux caprices de l'enfant qu'elle avait tendance à trop couver.

Lia n'était pas sûre de connaître elle aussi un jour ce cadeau qu'était la maternité. Elle estimait que pour fonder une famille, il fallait trouver la bonne personne, l'homme avec lequel elle partagerait sa vie jusqu'à son dernier souffle. Elle refusait de construire une famille avec quelqu'un qu'elle risquerait de quitter un jour, cette interdiction résultait des séquelles de son enfance.