Chapitre 36

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(Attention, ce chapitre traite d'un sujet sensible. Âme sensible, s'abstenir.)

Tobio kageyama

Je cours, je cours pour faire disparaître cette souffrance, je cours pour faire disparaître cette envie de me flinguer la cervelle. Je n'en peux plus de courir, courir contre ces gens qui disparaissent de ma vie.

Le cœur s'enivrait de la musique criant dans mes tympans, mes jambes courraient sans flancher, je devais me libérer de tous ces sentiments qui buvaient mon âme.
Je n'en peux plus de revoir cette scène encore et encore, de revoir son regard qui me hante chaque nuit, de revoir son abandon. Je n'en peux plus de voir ma vie me filer entre les doigts.

J'aurais dû sauter toutes ces fois ou j'en ai eu l'occasion. J'aurais dû crever au lieu de m'accrocher à ce monde qui ne voulait pas de moi. J'aurais dû me plomber la cervelle quand je le pouvais encore.
J'aurais dû disparaître.

Mais je le sais, je ne peux plus le faire, car il est là, à attendre que l'on lui tende la main, à attendre qu'on le sorte de cet enfer. J'aurais d'autres raisons de disparaître, j'aurais d'autres raisons de me plomber la cervelle. Mais je ne peux pas encore le faire, pas tant que je n'aurais pas réglé les problèmes qu'il renferme.
Mon heure n'est pas encore arrivée.

Cela faisait quatre jours que je pleurais sans jamais m'arrêter, que je revoyais ces scènes qui m'avais tant marqué, ces moments qui m'avaient tant brisé. Ces choses qui m'ont donné l'idée de juste en finir.

J'en avais tellement envie, car plus personne ne m'attendait dans ce monde qui m'abandonnais. Je ne suis rien, à part un simple connard incapable de garder les personnes qu'il aime auprès de lui.
Le rejet.
L'abandon.
Tout cela dictait ma vie depuis bien longtemps.

Alors, j'avais eu l'idée dans finir, de m'ôter la vie, de disparaître de ce monde cruel. La motivation était là, mais la méthode non, j'avais pensé à tellement de choses, Médoc, saut, lame. Rien de tout cela m'allait.
Je voulais cette chose qui détruirai toutes mes pensées, tous mes souvenirs, tous mes sentiments.
Je voulais me plomber la cervelle.

Mais comme à chaque fois que j'y pensais, il y a eu quelques choses qui m'y empêchait. Il y a toujours quelques choses qui nous en empêche.
Cette fois si fut mon téléphone.

Je ne voulais pas décrocher, mais j'u une pensée pour cette personne. Je voulais dire ce que je pensais, je voulais dire ce que je ressentais, je voulais dire mes dernières paroles. Je voulais laisser ma marque, ma trace, mon histoire.
Alors j'ai décroché.

« Allô, c'est Kenma. »

Je n'en ai rien à faire de qui tu es, laisse-moi juste te dire que je vais bientôt disparaître, que je vais bientôt me foutre en l'air.

« C'est à propos de Shoyo »

Un rire sombre traversa la barrière de mes lèvres, il venait vraiment me parler de celui qui m'avait abandonné.
Je ne voulais pas en entendre plus, car je savais que Shoyo pouvait faire pencher la balance.
Et pas du coter que je voulais.

« Je n'en ai rien à foutre. Il est avec toi donc occupe-t'en. »

Je ne voulais pas penser à lui, je ne voulais pas penser à son sourire, je ne voulais pas penser à mon amour, je ne voulais pas penser à vivre.

Je veux juste en finir, 16 ans que je souffre à voir mon monde s'écrouler en quelques secondes. Tout le temps, c'était la même chose.
Je m'attache.
J'aime.
Et puis on me transperce.
On me laisse.
Et ma limite et arrivé.

« Il a besoin de toi. »

Besoin de moi, et puis quoi encore. Il n'a pas besoin de moi, de cet être brisé que je suis. Il ne l'a pas besoin de tout ce que je suis.
Il a juste besoin qu'on lui tende la main.

« Il a surtout besoin que je disparaisse, chose que j'allais faire avant que tu ne m'appelles. »

Je sentais Kenma ce tendre de l'autre beau du fil, mais je n'en avais que faire. Car je fixais cette chose qui brillais sur le sol, attendant que je l'utilise. Une dernière fois, j'avais juste à le prendre une dernière fois.
Et après, tout sera fini.

« Tu ne peux pas laisser Shoyo, pas avant qu'il ne se sente plus coupable. »

Il n'avait pas à se sentir coupable, il n'avait pas à se sentir mal. Tout était ma faute, je n'étais qu'une gêne et il m'avait simplement remis à ma place. Je ne méritais pas de me tenir si proche de lui, je ne méritais pas de l'aimé.
Tout ce que je mérite, c'est de disparaître comme ma mère me l'a si souvent demandé.

« Ne le brise pas d'un coup, fait disparaître sa culpabilité, sort le de là. Mens lui s'il le faut, je te le demande Kageyama, sauve Shoyo. »

Mentir à Shoyo, qu'elle drôle de chose.
Je comprenais ce qu'il me demandait de faire, il veut que je lui mente, il veut que je lui dise que ce n'était rien, que je ne suis pas brisé, que je ne veux pas me tuer.
Il veut que je lui enlève sa culpabilité.

« Après...Après cela, tu pourras disparaître. Tu pourras faire ce que tu veux, mais n'entraîne pas Shoyo dans ta chute. Si tu le fais, jamais il ne se le pardonnera. »

Détournant le regard de ma vielle amie qui allait m'enlever la vie, j'accepte ce qu'il me dit, et le lui promis.
Me disant que ce n'était que partie remise.

C'est après cela, que je suis partie courir. Voulant évacuer un peu de tout ce que je devais cacher, souffrance, tristesse, désespoir.
Shoyo ne devait rien voir.
Shoyo ne devait se douter de rien.
Shoyo devait sourire.
Shoyo devait rien.
Et après.
Après tout cela.
Je disparaîtrais à jamais.

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Hey ?
Vous allez bien ?
Si jamais vous ne trouvez pas cela assez fort ou que vous n'arriver pas à ressentir ce que Kageyama ressent. Je peux vous proposer de le lire en écoutant « Can you feel my heart » . C'est avec cette musique à fond que j'ai écrit le chapitre.

𝑵𝒆 𝒎𝒆 𝒍𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆 𝒑𝒂𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant