Chapitre bonus: E

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Shoyo Hinata

Je m'ennuyais.
Depuis notre entrée à la fac, une horrible routine avait pris la place dans nos vies, routine que j'avais beaucoup de mal à accepter.

Ma vie se résumait à aller à mes cours à la fac, aller à mes entraînements, bosser les week-ends, et cela, toutes les semaines. J'aurais pu mit faire faire, j'aurais pu l'accepter, s'il n'y avait pas eu Tobio dans l'histoire.
Après le lycée, nous nous sommes m'y d'accord pour rentrer ensemble à l'université, voulant absolument une licence en poche avant de commencer nos carrières pros, au cas où, par sûreté.
Une blessure est si vite arrivée.

Tobio s'est tout de suite tourné vers la photographie, trouvant une nouvelle passion dans sa vie, prendre en photo les moments présents pour pouvoir les emmener dans le futur. Quant à moi, je me suis tout de suite tourné vers une licence dans le sport, STAPS, afin de devenir entraîneur si les choses tournaient mal.

J'ai été surpris de son choix, il à découvert la photographie en première année, au lycée. Et je me souviens qu'il avait tout de suite adoré, me prenant un peu trop en photo à mon goût. Cependant, je ne l'aurais pas imaginé s'orienter dans ce domaine comme second chemin. J'aurais pensé qu'il ferait comme moi, que nous resterions ensemble.
Mais ce n'était pas le cas.

Nous avions pris de chemins différents, et cela me mettait mal.
Nos vies avaient bien changé, ce modifiant, s'éloignant.
Il avait ses amis, j'avais les miens.
Il avait ses cours, j'avais les miens.
Il avait ses souvenirs, j'avais les miens.
Et plus le temps passait, plus il disparaissait.

Nos études nous prenaient tout notre temps, avec les entraînements en plus nos chances de nos croisés étaient minces, mais encore plus quand il fallut trouver un job, afin de payer notre appartement.
Il avait trouvé un job dans une supérette pas loin de notre appartement alors que j'avais réussi à me trouver une place dans une station essence le week-end.

Ces jobs payaient nos dépenses ainsi que notre appartement, aidé par les bourses que nous avions.
Mais tout cela avait un coup, le temps.

Nos emplois du temps n'étaient plus compatibles, nous nous voyons de moins en moins, passant peu de temps ensemble, ne s'adressent que de temps en temps la parole.
Nos années Lycée me manquent.

Ces années étaient beaucoup plus simples, beaucoup plus douces.
Il était tout le temps avec moi.
J'étais tout le temps avec lui.
Nous avions la même vie.
Mais maintenant, cela est fini.
Et la routine est là.

Pourtant, j'avais eu espoir que cela change, nous venions de commencer nos vacances d'été, loin de la course folle qu'était la fac, et loin des entraînements de volley pour deux bonnes semaines.
Nous étions libres.
Enfin, j'étais libre.
Pas Tobio.

J'avais eu la chance, d'avoir eu mes deux semaines de vacances par mon employeur, alors que Tobio n'y avait même pas pensé.
Il n'a pas pensé à s'arrêter.
Il n'a pas pensé à se poser.
Il n'a pas pensé à moi.

Aujourd'hui, j'avais pris mon courage à deux mains, pour lui demander si nous pouvions partir ensemble, en vacances, seulement quelques jours. Mais celui-ci m'avait simplement répondu un soupire avant de m'embrasser le front et de partir au boulot.
Me laissant seul dans l'appartement bien trop vide de sa présence.

C'est donc ainsi que je me suis retrouvé, portant un de ses t-shirts légèrement trop grand pour moi, à vider le pot de glace devant une série stupide.
Je déprimais.
La routine me déprimait.
Son absence me déprimait.

J'ai l'air d'un gamin faisant un caprice, mais je ne sais vraiment plus quoi faire. Toute ma vie, je m'étais promis de ne pas rentrer dans cette routine de boulot, métro, dodo. Mais pourtant, c'est ce qu'était ma vie.
Et je n'aimais vraiment pas cela.

𝑵𝒆 𝒎𝒆 𝒍𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆 𝒑𝒂𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant