Tooru Oikawa
Les yeux fixant les divers paysages défilant à travers la vitre, je me mis à penser à la tournure que la journée allait prendre. J'aurais voulu éviter tout ce qui allait se passer, tout ce que cela entraînerait. Pourtant, j'avais vraiment essayé, quitte à entrer dans cette histoire qui ne me plaisait pas, mais cela n'avait pas marcher.
Cela faisait deux semaines que je savais que ce jour arriverait, et j'avais essayé de l'anticiper, de prévenir le principal concerné. Je voulais éviter d'être témoin de ce qui allait suivre. Mais cet abruti n'avait fait que de m'ignorer alors que je le harcelais de message depuis tout ce temps. Pourquoi je n'arrive jamais à rien avec toi, Tobio.
Depuis que je l'avais rencontré au collège, notre relation a toujours été étrange, inconnu, coéquipier, amis, ennemis. Nous étions passées par tous ces stades sans vraiment nous en rendre comptes, sans vraiment le comprendre.
J'ai toujours jalousé sa rapidité à s'améliorer, plus le temps passais et plus il devenait fort, se rapprochant peu à peu de moi, prêt à me dépasser. Et je ne pouvais accepter cela, alors j'avais commencé à le détester, à le maudire, à l'ignorer. Je voulais faire comme s'il n'existait pas.
Mais cela est compliqué quand celui que vous voulez ignorer est toujours dans vos pattes, à vous demander des conseils, à vous demander de l'aide, à vous voir comme un modèle. J'avais été la première personne à qui Tobio s'accrochait.
Mais je ne voulais pas de lui, de son amitié, de son admiration, je voulais juste qu'il disparaisse de ma vie. Alors, j'ai commencé à le critiquer ouvertement, à le rabaisser, à le rejeter. Je voulais qu'il me laisse afin que jamais il ne me dépasse.
Mais un soir, tout cela à pris un virage que je ne comprends toujours pas. Ce soir-là, après l'entraînement, alors que tout le monde était parti, nous avions commencé à parler, et c'est ainsi qu'il m'a tout avoué. L'abandon de sa mère, l'ignorance de son père, le fait de vivre avec son grand-père. Il m'avait fait confiance, il m'avait ouvert son cœur, il m'avait montré sa faiblesse.
Et la seule chose que j'avais faite, était de le rejeter.Encore aujourd'hui, je regrette ces années passées et ces actions que j'avais eu envers lui. Maintenant, notre relation n'était qu'ignorance et sarcasme. Il me détestait et je le comprenais. Car je savais tout ce qu'il ressentait, je savais toutes ces peurs, je savais tout cela et pourtant je n'avais rien fait pour arranger quoi que ce soit.
J'étais celui qui avais noirci son cœur.
J'étais celui qui avais augmenté ses peurs.
J'étais celui qui l'avais rendu froid.
J'étais celui qui avais fermé son cœur.
J'étais celui qui avais créé le roi.Si je lui avais simplement tendu la main, si je l'avais simplement pris dans mes bras, si je n'avais pas été un aussi beau connard, rien de tout cela ne serait arrivé.
Rien de la douleur que je sentais arriver n'aurait eu sa place.
Car il aurait été un minimum préparé à ce qui allait lui tomber dessus.Mais c'était ma faute, j'aurais dû insister après avoir découvert ce que j'aurais préféré ne jamais savoir, si j'avais eu le courage de le confronter et de lui avouer tout ce qui était rester dans le passé. SI je l'avais simplement avertie de ce qu'il allait découvrir.
Cette chose que j'ai découverte, il y a deux semaines.J'avais été entraîné contre mon grès au tournoi des collégiens, afin de voir les différents potentiels coéquipiers de mon équipe. J'avais beau être en terminal, Iwaizumi m'a forcé à accompagner les futurs terminaux qui prendraient notre place, afin de les conseiller.
C'est ainsi que je m'étais retrouvé à observer les matchs qui se déroulaient, sans grande envie. Mais je devais faire bonne figure, ma bonne humeur devait garder le dessus. Alors j'avais dirigé mon regard vers le match que jouait mon ancienne équipe, équipe que j'avais partagée avec Tobio.
Et c'est ainsi que je l'ai remarqué.Au début, j'avais pensé être retourné trois ans en arrière, quand j'observais Tobio faire son dernier match en tant que troisième alors que j'avais pris ma place en seconde. Mais je me suis bien vite rendu compte que j'étais toujours dans le présent, même cheveux, même yeux, même poste devant moi se tenait une étrange réplique de Tobio kageyama dans ses jeunes années. Mais certains détaillent me prouvais que ce n'était pas lui, tout d'abord, c'est passe n'était pas aussi précise, il n'était pas aussi rapide, mais surtout, c'est son sourire.
Tobio n'avait jamais souri comme cela.Le sourire de Tobio avait toujours en cet aspect triste, douloureux comme si rien ne le poussait à sourire, comme si on ne lui avait jamais appris. Alors celui de garçon que je regardais jouer était vivant, plein de joie et de rêves.
Et cela n'avait jamais été le cas pour Tobio.Je l'avais observé tout le long du match, essayant de trouver la réponse à mes diverses questions. Mais rien ne venait, car a part son apparence physique, rien ne me rappelait mon ancien camarade. Alors j'avais simplement décidé d'ignorer cette personne, ne voulant pas être mêlé à une histoire qui ne me concernait pas.
Seulement rien ne se passait jamais comme je le voulais, et c'est ainsi que je me suis retrouvé à signé un autographe à cet enfant que je voulais éviter.
« Je m'appelle Ichiro, Kageyama Ichiro ! »
Je suis restée très longtemps bloqué à le fixer, essayant d'assimiler ce qu'il venait de me dire. Espérant que ce ne soit qu'un qu'une simple coïncidence, espérant qu'il n'était pas ce que je pensais. Mais tout cela fut vite balayer quand je vis cette femme arrivée.
Je ne l'avais vue qu'une seule fois, sur une vielle photo déchirée que Tobio gardais précieusement auprès de lui, comme si elle cela pouvait masquer son absence. Je ne l'avais vue qu'une seule fois et voilà qu'elle apparaissait devant moi, comme un fantôme d'un passé que je ne connaissais que vaguement.
Devant moi, se tenait Arisa Kageyama, la génitrice de Tobio.« Maman ! Oikawa-san vient de me signer un autographe! »
Sans que je le comprenne, je venais de découvrir une chose qui allait faire partir à la dérive tout ce que Tobio avait si durement construit.
Voilà ce que j'avais voulu dire à Tobio, voilà ce que je devais absolument lui dire avant que le match commence. Ichiro m'avait lancé qu'il viendrait me voir jouer mon dernier match, qu'il serait dans les gradins à m'encourager comme le ferait un véritable fan. Sauf que ce match était contre Karasuno, contre Tobio.
Alors je me devais de le prévenir, je me devais de le mettre en garde.
Car je le sentais.
Je le savais.
S'il les voyait.
Il comprendrait.Et à ce moment-là, plus rien ne sera comme avant.
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*Ichiro signifie premier fils en japonais et est donc donné au premier fils à la base. C'est pour cela que j'ai choisi ce prénom, afin de marquer encore plus la coupure et l'oublie de Tobio par sa mère.
Voici donc un chapitre sorti rapidement ! Le prochain chapitre prendra un peu plus de temps, donc ne vous attendez pas à avoir la suite avant ce week-end !
J'espère que ce chapitre vous à plus !
