L'Avènement

131 25 23
                                    



Lorsque les membres de l'improbable alliance sortirent des quartiers supérieurs de la Terrienne pour pénétrer dans la grande salle du laboratoire, il leur fut immédiatement confirmé qu'un événement terrible s'était produit à cet endroit.

Une sorte de tempête avait dévasté le laboratoire. Des équipements, des armoires, des machines, des appareils, jonchaient le sol de leurs débris, répandant des composants, des câbles, des morceaux de verre ou de métal, sur des dizaines de mètres à la ronde.

Au milieu de ce désastre, les scientifiques gisaient dans leur propre sang, leurs blouses recouvertes de rouge sanguin. Eux comme les techniciens ou les soldats ne ressemblaient plus à des êtres humains mais à de vulgaires sacs de chair éventrés, mutilés ou amputés de leurs membres. Certains avaient été décapités et vidés de leur sang de la manière la plus brutale qui soit.

Quant aux sarcophages, tous sans exception avaient été détruits et leurs occupants massacrés de la même manière sanguinaire.

C'est dans ce désordre apocalyptique qu'avançaient les troupes réunies pour tenter de mettre fin au projet fou de Gordo Vingam.


En tout premier se trouvait Salem, accompagné de Milan Lazsco, de Célia, et de plusieurs hussards rouges, tous armés de sabres-baïonnettes. Ils constituaient en quelque sorte la tête de proue de leur armée. 

Salem et Milan étaient concentrés, attentifs aux moindres détails. Célia avait perdu son absence due au traumatisme de la perte de sa sœur pour la troquer contre un regard tout à la fois inquiet, désabusé et avide de revanche. Quelle que soit sa douleur, elle était prête à aller jusqu'au bout, à laisser sa vie dans ce combat s'il le fallait.

Juste derrière eux venaient sur la droite les troupes de Cimino, comptant plus d'une trentaine d'hommes en armure et lourdement armés, dirigés par un Lieutenant Tardiff prêt à tout. Et à gauche, celles, décimées, mais encore présentes, des Sentinelles : menées par Jared Barnum et le grand indien Hurricane, une vingtaine de vigiles, précédant le sénateur Bruce Belger, que l'inquiétude morbide n'empêchait pas d'avancer malgré tout.

Tandis qu'en arrière, arrivait le cortège de la Reine vampire, les plus farouches de tous même s'ils se tenaient en retrait : ils étaient nombreux et constituaient l'arrière garde de leur armée. Soura Baïa rayonnait au milieu de ses troupes, dont les yeux violacés brillaient comme une myriade de lucioles ; les hussards de Salem l'entouraient de manière protectrice.

Autour d'elle, les plus éminents vampires de la Ruche étaient venus, seuls quelques représentants majeurs avaient été laissés en arrière. Leurs rangs comptaient des créatures puissantes et anciennes, qui pour certaines avaient peu à envier à leur reine. Ainsi en était-il du vampire à la peau d'un noir d'ébène, Ark Menchen, et de ses sbires, et peut-être davantage encore du vieux vampire qui entraînait avec lui l'armée de la Ruche : Carnégie.

Le vieux chef guerrier, dans son armure rouge sang de samouraï, avançait entouré de ses troupes de combattants, tout aussi farouches que les hussards de Salem.


Ainsi, Salem et Milan en avant, le cortège de Soura Baïa en arrière, ils s'enfonçaient plus profondément dans le laboratoire en découvrant à chaque nouveau pas les marques du massacre dont l'endroit avait été frappé.

Ils gagnèrent une sorte de table d'opération dont le traitement avait été tout particulièrement entouré d'attention. C'est là que le plus grand nombre de corps se rassemblaient, comme s'ils s'étaient agrégés à cet emplacement précis.

Milan Lazsco : La Ruche - Wattys 2021Où les histoires vivent. Découvrez maintenant