Il baissa la tête, faisant signe que oui.
Il y eut un silence.
— Avant de me parler en anglais... tu as dit quelque chose que je n'ai pas compris... Tu parlais une autre langue ?
Il hocha de nouveau la tête.
— J'imagine que tu n'es pas anglais alors... D'où est ce que tu viens ?
— France, dit-il avec un fort accent.
Anthéa le regarda avec de grands yeux.
Brandon pensa sans pouvoir s'en empêcher qu'elle devait trouver son accent ridicule. Il détourna la tête pour regarder ailleurs, honteux de lui-même. Mais une main posée sur la sienne lui fit river de nouveau son regard dans les deux billes bleues de la jeune fille. Comme il aimait ses magnifiques yeux...
— Excuse-moi Brandon. C'est juste que je ne suis pas encore bien habituée à te voir me répondre.
Elle lui sourit avant d'ajouter timidement :
— Et tu sais... tu devrais essayer de parler en anglais plus souvent... je trouve que tu te débrouilles très bien pour quelqu'un qui connait cette langue depuis pas si longtemps que cela.
Brandon lui rendit son petit sourire timide.
Puis, Anthéa posa sa tête contre son torse, et se laissa bercer par les battements un peu précipités du cœur de Brandon. Cela allait finir par devenir une habitude. Mais ça ne devait pas le gêner puisqu'elle s'endormit paisiblement, en sentant le bras de Brandon venir la serrer un peu plus.
Il était soulagé qu'Anthéa ne lui pose pas plus de questions, et qu'elle ne le force pas à parler. S'il l'avait su, peut-être lui aurait-il dit la vérité plus tôt. Mais il ne voulait pas penser à cela pour le moment. Tout ce qu'il voulait c'était profiter du temps qu'il passait avec Anthéa.
A leur réveil, Anthéa lui raconta ce qui s'était passé quand le palefrenier était arrivé en panique au château.
— Bizarrement, c'est ma mère qui a ordonné aux domestiques du château de me faire garder le lit et de s'assurer que je ne prenne pas froid.
Elle soupira doucement.
— Je crois que je ne comprendrais jamais ma mère. Elle se fiche de moi, mais parfois... j'ai l'impression que je compte pour elle. Par exemple, quand les serviteurs ont dit à mes parents qu'on m'avait retrouvé trempé près des écuries, mon père a simplement demandé qu'on me ramène dans ma chambre et qu'on me change. Mais, l'une des servantes m'a dit que ma mère était devenue livide. Elle a passé sa nuit dans ma chambre dans un sofa. Quand je me suis réveillée, elle m'a demandé si j'allais bien et puis après elle est partie... Au moins elle est venue me voir elle, car mon père n'a même pas cherché à prendre de mes nouvelles...Et pourtant, c'est un peu de sa faute si tout ça est arrivé.
Ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire par là, Brandon l'interrogea du regard.
— Quand ces deux hommes s'en sont pris à moi, ils m'ont dit qu'ils ne le faisaient pas directement contre moi, mais qu'il visait à atteindre mon père. Ce devait très certainement être un règlement de comptes. Il faut dire que mon père est loin d'être apprécié par tout le monde.
Elle soupira avant d'ajouter :
— Ils ont dû penser que se débarrasser de moi serait un parfait moyen pour affliger mon père. En m'éliminant, mon père n'aurait plus d'enfant... Dans un sens, il vaut mieux pour eux que leur plan ait échoué, car loin d'affliger mon père, je suis sûr qu'il aurait été heureux de se débarrasser de moi... C'est ce qu'il a toujours voulu... Et je suis sûre que ma mère n'aurait pas été affectée par ma perte.
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Dans son regard - Brandon
Ficción históricaAngleterre, XIXe siècle. Ils n'étaient pas désirés, ils n'ont pas été aimés. En route vers la résidence de campagne de son père, la fille du duc de Bellington pense enfin entrevoir le bonheur. Si elle a perdu depuis longtemps l'espoir d'être aimé, A...