Chapitre 8 -partie 1/3

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Jack riait fièrement tandis que Brandon n'osait plus regarder Anthéa dans les yeux.

Ça y est, c'était dit. Il était un enfant illégitime. Un monstre, une erreur, un péché vivant.

Toute sa vie, il avait dû vivre sous le regard dégoûté des autres.
Toute sa vie, il avait dû supporter les insultes.
Toute sa vie, il avait été rejeté.
Et tout ça au nom de quoi ? Du fait qu'il était un enfant illégitime.

Et maintenant qu'Anthéa savait ce qu'il était, elle n'allait plus vouloir lui parler. Personne, en apprenant ce qu'il était, n'avait voulu lui parler.

Il sentit les larmes lui monter aux yeux. Il savait que Jack n'allait pas manquer cette occasion pour se moquer de lui une fois de plus. Se moquer de ses pleurs qu'il considérait comme une faiblesse de sa part. Mais c'était plus fort que lui... il ne voulait pas la perdre...

Il entendit Anthéa bouger derrière lui. Elle allait surement partir... partir loin d'ici, et l'abandonner comme sa mère l'avait elle-même abandonné.

Il vit du coin de l'œil Anthéa se mettre à ses côtés. Il mordit l'intérieur de sa lèvre inférieur pour en cacher le tremblement incontrôlé.

— Et moi j'ai le très grand honneur de vous présenter Brandon, qui en plus d'être le garçon le plus formidable que j'ai eu la chance de rencontrer, est mon ami.

Brandon crut avoir mal entendu. Il devait avoir mal entendu. Il n'y avait pas d'autres explications.

Il releva avec lenteur la tête vers Anthéa, et fut bouleversé du sourire qu'elle lui adressait.

Elle lui prit délicatement la main en ajoutant :

— Et c'est pour moi un privilège, une chance unique, inestimable, que je chéris chaque jour, de t'avoir comme ami.

Malgré tous ses efforts, Brandon ne put retenir un hoquet. Il aurait tellement voulu montrer aux autres, montrer à Anthéa, qu'il était fort. Mais là, il se sentait comme un enfant qui prend conscience qu'au moins une personne tient à lui dans ce monde.

Jack fixa rageusement leurs mains liées avant de hurler :

— Tu n'as pas entendu ce que j'ai dit ? Il vient de France, c'est un étranger ! Il n'est pas un enfant du peuple, ses parents sont de la noblesse ! Et ses parents ne sont pas mariés ensemble, c'est un enfant illégitime !

— Je te rassure Jack, mes oreilles fonctionnent parfaitement. Simplement je ne vois pas où tu veux en venir en me disant cela.

— Ce que je veux dire ? Ce que je veux dire est pourtant bien simple ! Il n'est pas anglais. Le fait que ses parents soit de la noblesse fait de lui l'un des tient, mais le fait qu'il soit un enfant illégitime ayant grandi dans un orphelinat de pauvre fait de lui l'un des nôtres. Il n'appartient ni à ton monde, ni au nôtre. Il n'a pas de place.

— Si je comprends bien, tu penses que le fait que Brandon soit à tes yeux un enfant illégitime devrait influencer mon amitié ?

— Bien sûr ! Il est une erreur qui n'aurait jamais dû voir le jour !

— Je ne vois pas en quoi le fait qu'il soit ou non un enfant illégitime change qui il est. Il reste à mes yeux Brandon, le garçon le plus incroyable que j'ai rencontré. Et tu sais quoi Jack ? Il n'y a qu'une erreur que je vois ici : le fait que la vie ne t'ait pas donné des yeux capables de voir Brandon comme je le vois.

Jack parut déstabilisé.

— Tu devrais avoir honte de lui.

— J'aurai honte de Brandon le jour où tu auras un cerveau Jack. Et comme ce jour n'est pas près d'arriver, je serai fière de Brandon toute ma vie.

Dans son regard - BrandonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant