Chapitre 40

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J'avais remarqué certaines choses ces derniers temps. Le putois blond détestait perdre son temps et des éléments de qualité. Cela faisait de lui un bon chef, mais lui créait aussi des faiblesses. Des faiblesses exploitables. Si je menaçais de lui enlever un subordonné qui lui était utile, je serais peut-être capable de tirer de lui ce que je désire. Autrement dit, du temps avec Aki. Bien sûr, je voulais aussi m'enfuir, néanmoins, je ne le ferais qu'après avoir discuté avec mon ami. Hors de question de le laisser ici. Pas après tout ce qu'il avait pour moi.

Je pris trois grandes inspirations et tassais les pensées inutiles dans un coin. J'examinais le pont du coin de l'œil. Les personnes les plus près de moi étaient à au moins deux mètres. Les prendre en otage allait être compliqué, surtout que je devais attaquer quelqu'un de petit taille et précieux aux yeux du putois. 

Je repérais une cible idéal un peu plus loin. Une femme rousse plus petite que moi. Je l'avais vu parler plusieurs fois avec son chef auparavant. Elle devait avoir une certaine valeur pour lui, même en tant que simple employé. 

Je quittais mon poste d'observation et me dirigeais vers elle la tête basse. Beaucoup de gardes m'interpellèrent, incluant la femme rousse. Lorsque je fus à sa hauteur, elle posa sa poigne sur mon avant-bras en m'interrogeant sur mes intentions:

-Qu'est-ce que tu fais? 

Je fixais ses prunelles. Elles étaient remplies de confusion et de méfiance. Je devais profiter de cela. Maintenant, pensais-je en levant mes bras. Rapidement, j'entourais sa gorge des chaînes à mes poignets et hurlais:

-Ne faites pas un pas de plus ou je mets fin à ses jours!

Elle se débattit et me donna des coups de coude jusqu'à ce que son chef lui fit signe d'arrêter. J'avais attiré l'attention du putois stoïque. Sauf qu'il n'était pas aussi impassible, alors qu'il s'approchait de moi. Les coins de ses lèvres étaient relever et formaient un sourire suffisant, donnant froid dans le dos. 

-Je me doutais que tu tenterais une bêtise tôt ou tard. Pourtant, je suis surpris que tu ais décidé de prendre un otage. Je t'imaginais plus douce, révéla-t-il en croisant ses bras.

-Laissez-moi voir Aki, exigeais-je en ignorant son commentaire.

-Ne t'ai-je pas dit qu'il serait punis si tu te montrais menaçante?

-Vous avez dit qu'il en pâtirait si je vous contrariais, affirmais-je en serrant un peu plus le métal autour du coup de la femme. 

-Oui, tu as une bonne mémoire. Ton ami va pâtir pour tes actes aujourd'hui, crois-moi.

-Comment pourrais-je vous croire? Peut-être qu'il n'est même pas sur ce bateau et que vous mentez. 

Il eut un instant de silence durant lequel le putois paraissait réfléchir à la suite des choses. Personne n'osait parler et respirer. Tous attendaient de voir ce qui allait se passer. 

-Je serais stupide si je te laissais voir ton ami, finit-il par dire.

-Alors, vous êtes stupide.

-Effectivement, agréa-t-il en faisant signe à deux hommes. Huges, Teva, amenez-la voir le prisonnier, qu'elle arrête de causer des problèmes.

Je relâchais ma prise sur les chaînes et laissais aller la rousse, les sourcils froncés. Cela avait été trop facile. Il devait y avoir anguille sous roche.

Immédiatement, on me mena à un couloir sombre et crasseux, puis à une porte toute autant dégoûtante. Je l'observais un moment, essayant de me préparer à ce que je pourrais trouver derrière. 

GarouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant