Chapitre 39

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La première chose dont je pris conscience fut la position très désagréable dans laquelle mon coup était. Puis, progressivement, je sortis des vapes et réalisais que mes pieds et mes mains étaient attachés avec une corde. D'ailleurs, elle me faisait mal aux poignets. Pourquoi je suis attachée déjà? Mes poils de bras s'hérissèrent, alors que mes souvenirs me revenaient petit à petit. Les vampires. Le sorcier. Ma tentative de m'enfuir. Ma perte de conscience.

Je me redressais brusquement, tout en écarquillant mes yeux. Les murs gris, le sol recouvert d'un tapis bizarre et la porte de métal devant moi ne ressemblait à rien m'étant familier. De plus, c'était loin d'être accueillant.

Je tendis l'oreille pour tenter de déceler des bruits révélant la présence de personnes aux alentours. Étrangement, je pus entendre qu'un ronronnement, semblable à un celui d'un moteur. Je n'avais pas l'impression que qui que ce soit se tenait derrière la porte. C'était donc le parfait moment pour essayer de me défaire des liens qui me retenaient à cette chaise. Je me tortillais donc, voulant desserrer suffisamment les nœuds de mes mains pour les libérer en premier.

-Oh non non non.

J'avais trop gigoté et la chaise penchait dangereusement sur le côté. Pendant une fraction de seconde, le temps sembla s'arrêter tandis que je réalisais ce qui allait se passer. Je tombais, cognant ma joue cogna sur le tapis rude. Cela m'arracha une grimace et quelques jurons. De plus, je ne pouvais plus rien voir, puisque mes cheveux me bloquaient la vue. 

Bien sûr, à ce moment-là, des pas et des voix se firent entendre de l'autre côté. Ma chute ridicule avait dû les alerter. J'attendis patiemment qu'ils ouvrent la porte, sachant à quel point j'avais l'air ridicule, ainsi sur le plancher. 

-Eh bien, si je m'attendais à ça, fit une voix masculine. 

Je soufflais sur mes cheveux pour dégager mes yeux, en vain.

-Yasmine, Jaspar, relevez-la. Elle est ridicule comme ça, ordonna-t-il à l'intention de subordonnés qui l'accompagnaient.

Aussitôt dit, on me remit sur pieds. Je pus enfin ôter ma chevelure de mon visage par un bref coup de tête et voir mes kidnappeurs. Trois personnes étaient dans la pièce avec moi. Une femme dans la vingtaine avec des cheveux bouclés, une sorcière d'après son aura, un vampire ressemblant un cyclope et un autre homme avec une aura que je n'avais jamais vu. Je devinais rapidement que c'était lui le chef ici, étant donné que les deux autres se tenaient en recul. Il avait une chevelure blonde bien coiffée, portait une chemise beige et arborait une expression froide. 

-Donc , vous allez m'expliquez ce que vous me voulez? demandais-je en me sentant inconfortable.

Leur présence m'angoissait. Après tout, ils m'avaient arrachés à ma famille et mes amis. Au fond, je savais qu'ils étaient capables de pire. L'étincelle dans les yeux roses de leur chef ressemblait en rien à celle des gens bons. 

-Non. 

-Alors, dites-moi où je suis. Vous pouvez bien me dire ça, non? 

-Non. 

-Vous allez rien me dire, c'est ça? ajoutais-je en serrant les dents.

-Exactement. Tu n'es pas aussi stupide que tu en as l'air.

-Vous êtes venus ici pourquoi alors? Pour m'observer comme un pervers?

Son regard se bloqua au mien. Je déglutis difficilement, défrichant sans peine sa colère.

-Montre-toi plus respectueuse, morveuse. Je ne sais pas si tu le sais, mais c'est moi qui ait ta vie entre les mains. Personne d'autre.

Dans mon dos, je serrais mes poings pour m'empêcher de trembler. 

GarouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant