Chapitre 5

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PDV d'Ethan
J'avais bien merdé. Honnêtement, je ne savais pas comment j'avais pu pensé que ça ne finirait pas comme ça, c'est-à-dire, une belle course-poursuite dans la forêt. J'étais encore chanceux qu'elle n'ait pas eu d'armes, car en juger par sa réaction, elle n'aurait probablement pas hésité à s'en servir. Je soupirai et me redressai un peu sur le canapé, ce qui me rappela la douleur qui m'élançait le bras depuis un bon moment. Ma blessure avait l'air d'avoir empiré, et tout ça, car j'avais couru comme un fou derrière elle.

Cette journée était définitivement un échec, si on mettais à part le fait que j'avais trouvé mon âme sœur. C'était un énorme coup de chance, puisque rares sont ceux qui ont trouvé leur moitié, encore moins à cet âge-là. J'avais vraiment eu beaucoup de chance. Son visage d'ange s'immisça dans mes pensées, tel un rayon de soleil. Un sourire se forma sur mes lèvres, juste à me rappeler d'elle et son odeur merveilleuse.

-Je peux savoir pourquoi tu souris comme ça? Tu as l'air d'un psychopathe.

Je regardai ma petite sœur qui se tenait sur le pas de la porte de ma chambre, les bras croisés avec un sourire que j'aurais volontiers effacé de sa face. Je la détestais et, à chaque fois que je la voyais, je ne voulais qu'une chose; lui balancer un meuble dans la figure.

-Casses-toi Vic. À ce que je sache, tu as aucune raison d'être là, répondis-je, acerbe.

-Ce que tu peux être susceptible, sérieusement, je ne connais personne pire que toi, dit-elle en faisant des grands gestes exagérés.

-Moi, si. Maintenant, débarrasse, j'ai mieux à faire que te parler.

Victoria me jeta un regard mauvais, que je lui rendis, peu content qu'elle soit encore là. Elle resta tout de même là, ce qui me mit encore plus en rogne.

-Ouais, comme aller voir un alpha par exemple?

-Pourquoi tu n'as pas commencé par là?

-Tu semblais si heureux, je ne voulais pas te déranger dans tes réflexions de psychopathe, répondit-elle avant d'hausser ses épaules et de s'éloigner.

Je vais l'étriper, pensais-je en me dirigeant vers le bureau de mon père qui était à l'étage au dessus. Ma sœur était une vraie peste et je doutais qu'elle me montre un jour un petit peu de respect, même si je devenais l'alpha.

Lorsque j'arrivai devant la porte du bureau, je cognai. Aussitôt, la voix grave de mon père me répondit. J'entrai et alla m'asseoir sur l'une des chaises faisant face à son bureau, mon stress montant de plus en plus. Aucuns de nous deux ne parlait, mon père m'observant, tandis que je baissais le regard. Il était l'Alpha de la meute de Blue Lake, donc je devais faire preuve de respect envers lui, même si j'étais son fils et son successeur. Je n'aimais pas vraiment ça, mais je n'avais pas trop le choix.

-Ethan, commença-t-il en brisant le silence s'étant installé. Je ne t'avais-je donc pas dit de ne pas aller dans les bois jusqu'à ce que ta blessure soit guérie? Continua-t-il, sévèrement.

-Oui.

-Pourquoi m'as-tu désobéis alors?

-J'en pouvais plus de rester enfermé. C'était une véritable torture.

Je l'entendis soupirer, signe que je l'exaspéraient probablement. Pourtant, c'était la vérité. Je n'étais pas capable de rester à l'intérieur, ça me tuait à petit feu.

-Et qu'est-ce que cela t'as apporté?

Je me mordais la lèvre pour ne pas sourire. Si seulement il savait.

-Rien de constructif pour moi ou la meute, répondis-je néanmoins, incertain si c'était une bonne idée d'en parler tout de suite.

-Ethan, regarde moi.

Je leva la tête pour rencontrer les yeux noirs de mon père dont j'avais hérité. Il ne semblait pas en colère, comme je le pensais au début, mais plutôt déçu de moi, ce qui était encore pire. Je détestais décevoir mon alpha.

- Tu as dix-sept ans et tu agis encore comme un louveteau. Si tu aurais été  n'importe qui d'autre, cela aurait passé, mais tu es le futur alpha de cette meute. Agis comme tel.

-Je ferais plus attention à l'avenir, dis-je en hochant la tête, compréhensif.

-Bien, dit-il en esquissant un sourire satisfait. Maintenant, si mon nez me trompe pas, ta mère a finis de préparer le dîner, rajouta-t-il en se levant. Allez, viens.

Je le suivis jusqu'à la salle à manger et ,comme il l'avait dit, ma mère avait effectivement terminé de cuisiner. Ma sœur était sur son téléphone et ma mère essayait de lui ôter des mains. Je souris, devenu habitué à ces petites querelles qui étaient plutôt amusantes à mon goût. Le dîner se passa dans le bonheur, enfin si on ignorait Vic qui boudait à cause de la victoire de ma mère. Mon père embrassa ma mère sur la joue pour la remercier d'avoir cuisiner et je ne pus m'empêcher de repenser à la fille de la forêt. J'espérais tellement avoir une relation comme celle de mes parents avec elle. Cela serait génial.

GarouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant