Chapitre 19

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PDV d'inconnu
Les lampadaires illuminaient les rues de la ville, dégageant une lumière qui avait été utile aux enfants déguisés et leurs tuteurs, quelques heures plutôt. Il était maintenant passé minuit et certaines personnes se promenaient toujours, pour des raisons bien différentes toutefois. Je faisais partis de ces personnes. Contrairement à ces enfants, je n'étais pas en quête de bonbons, mais d'une femme. Une sorcière plus précisément.

Cette sorcière était soupçonnée de faire parti d'un groupe de personnes à l'origine de multiples délits causés ces dernières années. Je savais peu de choses sur eux. Les seules trucs que je savais étaient que je devais la suivre et récolter des informations sur ses activités quotidiennes, ainsi que ses amis. C'était particulièrement facile pour moi, étant donné mes capacités presque parfaites pour ce travail. Monsieur O'Connell le savait et c'était bien pour ça qu'il m'avait confié cette mission quelque peu dangereuse. Mon professeur savait que je ne courais presque qu'aucuns risques.

Cependant, l'homme que je suivais déambulait déjà depuis un long moment, sans s'arrêter nulle part. C'était louche, surtout venant de lui. Elle aurait dû s'arrêter il y a un moment, pensais-je en fronçant les sourcils. Il n'y pratiquement rien d'intéressant dans cette zone.

J'arrêtais de marcher à quelques mètres d'un lampadaire, toujours caché dans l'ombre, mon torse étant irradié d'une chaleur à deux doigts d'être insupportable. Ma main se dépêcha d'attraper la pierre pendant à mon coup, une peur inhabituelle me retournant l'estomac. D'ordinaire d'un noir profond, cette nuit, elle avait changé pour un rose-rouge.

-Oh non.

Je sortis mon téléphone de la poche de ma veste et composa en vitesse le numéro de mon professeur, oubliant complètement ma mission. Il y avait d'autres choses plus importantes en ce moment. Au bout de la deuxième sonnerie, il répondit enfin d'une voix endormie:

-Oui?

-La pierre est rose.

J'entendis une chaise racler le sol et Monsieur O'Connell jurer à l'autre bout du fil, ce qui aurait pu être drôle un autre jour, étant donné son accent. Mais aujourd'hui, ça ne l'était pas, loin de là. Les circonstances étaient en aucuns cas amusantes.

-Reste où tu es, j'arrive dans deux minutes, m'ordonna-t-il avant de raccrocher brusquement.

Le téléphone toujours collé à l'oreille malgré le silence à l'autre bout de la ligne, j'observais attentivement la roche dans ma main. J'étais encore sous le choc. La dernière fois qu'elle avait fait ça remontait à six ans en arrière. À ce moment-là, je n'avais qu'onze ans, mais j'avais tout de même compris. Quand la pierre du protecteur irradiait une chaleur et changeait de couleur, son protégé était en danger. J'étais le protecteur. Ma protégée avait besoin d'aide maintenant. Toutefois, je ne pouvais pas lui venir en aide. Je me trouvais à des milliers de kilomètres.

-Je suis désolé, murmurais-je en colère contre moi-même et mon incompétence.

Je serrais la pierre avec toute ma force. J'avais faillis à mon devoir. À quoi bon servaient mes pouvoirs si je ne les utilisais pas pour les bonnes raisons. 

La roche cassa dans ma main, sous toute la pression que j'exerçais dessus. Des volutes rosés s'en dégageant, quittant les fragments et voletant vers le ciel. Des petits bouts étaient fichés dans ma main, mais j'ignorais la douleur. J'aurais dû être aux côtés de ma protégée.

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Désolé si certains chapitres sont courts comme celui-ci.

Mis à part ça, qu'en pensez-vous jusqu'à maintenant?

GarouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant