Chapitre 2

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PDV de Mina
Victoria m'amena à la cafétéria, un grand espace qui pouvait accueillir une centaine ou deux d'adolescents. C'était où ses autres amis se trouvaient. La petite bande de ma nouvelle amie était composé de deux autres personnes. Il y avait Georges, un loup-garou, à la peau noire et parsemée de tâches blanches, très sympathique. Il y avait une lueur malicieuse dans ses yeux bruns. La deuxième personne était une blonde avec des yeux bleus et des tâches de rousseur partout sur son visage. Elle s'appelait Morgan. Elle était plus calme et silencieuse que Georges, mais j'étais certaine qu'elle pouvait se montrer autant blagueuse que lui. Ils semblaient être ravis de me rencontrer et je ne pouvais que ressentir la même chose. Je n'avais pas rencontré de nouveaux amis depuis longtemps déjà.

-Bon, commença Georges en joignant ses mains sur la table. Prête pour ton interrogatoire?

Des sillons se creusèrent sur mon front, alors que j'essayais de comprendre ce qu'il voulait dire par là.

-Mon interrogatoire?

-Oui! Je vais te poser des questions et selon tes réponses, je vais déterminer si tu peux être notre amie. Tu es prête?

-J'imagine que oui...

***

-Dernière question, débuta Georges en plissant des yeux, avant de se reculer pour mieux me jauger. Loup-garou ou vampire?

Heureusement  je n'avais rien en bouche à ce moment-là, car je l'aurais craché. Je n'aurais jamais cru qu'il aurait pris le risque de me demander ça. Il aurait pu transgresser la loi numéro un des surnaturels. C'est-à-dire, ne jamais révéler leur existence aux humains. Cependant, sa question frôlait de le faire. 

-Ta réponse? fit-il en voyant que je tardais à lui répondre.

Je tins mon menton dans ma paume, faisant mine de chercher ma réponse.

-Loup-garou, je crois.

-Comment ça? me questionna Victoria en se penchant vers moi.

J'haussai des épaules en triturant ma chaîne à mon cou. 

-Je suppose que le fait que les vampires boivent du sang me dégoûte, dis-je en faisant une grimace de dégoût. Je les trouve un peu cannibales.

C'était une demi-vérité. Ils m'effrayaient beaucoup plus qu'ils me dégoûtaient. Toutefois, je n'allais sans doute jamais l'avouer à voix haute. Je me trouvais ridicule d'avoir peur d'eux.

-Bien, je crois que tu peux nous rejoindre, annonça Georges, satisfait de son enquête. Pas vrai, les filles?

-Oui, répondis Morgan en hochant sa tête blonde. Peut-être qu'elle sera de meilleure compagnie que toi, rajouta-t-elle en lui faisant un grand sourire.

Georges se défendit face à sa pique et ils commencèrent à se chamailler. Quant à moi et Victoria, nous les regardions, toutes les deux amusées de les voir ainsi. J'allais aimer être avec eux, c'était certain.

-Oh, j'avais presque oublié, s'exclama Victoria en claquant des doigts et en se retournant vers moi.

-Oublier quoi? 

-Il y a quelques chose de primordial que tu devrais connaître pour survivre ici. Tiens-toi loin des connards.

-Des connards? répétais-je en fronçant mes sourcils.

-C'est la bande à mon frère. Tu vois les gars là-bas? C'est eux, déclara-t-elle en me pointant l'autre côté de l'espace ouvert.

Je dirigeai mon regard vers l'endroit, et fus surprise de voir de qui elle parlait. Il y avait plusieurs personnes, toutefois j'avais pus reconnaître deux garçons dans le paquet. C'était ceux qui m'avait aidé ce matin, le roux et le blond. Quant au nom que Victoria leur donnait, j'étais bien désireuse d'en savoir l'origine. Cette bande devait lui avoir fait un truc malhonnête.

-D'accord, et c'est lequel ton frère? l'interrogeais-je.

-Il est pas là, il s'est fait mal il y a quelques temps. Il devrait revenir à l'école bientôt.

-D'accord et pourquoi je devrais me tenir loin de son groupe d'amis? continuais-je.

-D'après le surnom qu'on leur a donné, tu penses que c'est pourquoi? rétorqua-t-elle avec un sourire amusé.

-Je sais pas moi. Parce qu'ils sont comme des chatons? Mignons et pas du tout agaçants? fis-je avec sarcasme.

Victoria se mit à rire et d'après sa réaction, j'avais touché en plein dans le mille. Ces personnes Je me mis aussi à rire, ce qui attira l'attention des deux autres qui étaient toujours en train de se chamailler. Georges chuchota quelque chose à l'oreille de Morgan, qui commença à rire aussi. Le jeune loup était le seul à ne pas rire, affichant plutôt une expression suspicieuse. Je ne fis pas plus attention et continuai de discuter avec Vic. C'était fou comment il m'était facile de parler avec elle. J'étais sûre que l'on pouvais prendre n'importe quel sujet et en faire une discussion d'une heure.

La cloche sonna après que les quinze minutes de pause se soient écoulées, entraînant ainsi un flot d'élèves dans les couloirs de la petite école. La journée passa ensuite très vite, si vite que lorsque la dernière période finit, je me rendis pas tout de suite compte que c'était la fin des cours. Par chance, je ne prenais pas l'autobus, car je l'aurais manqué d'au moins cinq bonnes minutes. Puisque ma mère travaillait dans en bureau en ville et qu'elle finissait tôt, elle venait me chercher à la fin de l'école. 

Ma mère m'attendait dans la voiture, et dès que je fus a l'intérieur, elle me demanda comment c'était passé ma journée. Je lui racontai presque tout, omettant certaines gaffes qui m'étaient arrivées. Par "gaffes", j'entendais bien sûr situations fâcheuses que j'avais tendance à provoquer. Par exemple, celle avec les deux garçons de ce matin... Même s'il l'avait mérité. Elle avait beau être gentille, elle n'appréciait pas quand je faisais des choses dans ce genre et elle me passait un savon à chaque fois cela arrivait. Elle aimait que sa fille soit disciplinée et gentille, comme un ange. Pourtant, les anges étaient loin d'être mes modèles.

***

Dix-sept heures arriva rapidement. J'avais avalé mon dîner à la vitesse de l'éclair, puis m'étais dépêché à m'habiller pour aller dans la forêt. Depuis mon arrivée ici, j'avais été curieuse de l'explorer et, accessoirement, de dessiner certains paysages. J'emportais donc avec moi mon petit carnet noir ainsi qu'une trousse à crayons, planifiant de faire quelques croquis durant le peu d'heures de clarté qui me restait. 

-Je vais me promener, je reviens plus tard!

Je n'attendis pas la réponse de mes parents et me précipitai à l'extérieur de la maison, de peur qu'ils me demandent où j'allais. Si je leur aurais dit, ils m'auraient probablement empêcher d'y aller, puisque cela pouvait être dangereux. Je me dirigeai vers la forêt, plus précisément vers le sentier que j'avais repéré quelques jours plutôt. Je m'arrêtais un moment, incertaine si c'était une bonne ou mauvaise idée. J'avais la trouille de ce que pouvais m'arriver là-bas. Je savais que c'était une mauvaise idée, puisque je pouvais me perdre ou pire encore, mais je voulais y aller. 

Je pris une inspiration et me remis à marcher, espérant ne tomber sur rien de mauvais. Comme des os humains. Ça, ça serait pas génial du tout. Surtout si ma maison était l'ancienne demeure d'un meurtrier... 

GarouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant