Chapitre 20

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PDV de Mina

Ce jour-là était comme les autres. L'école venait de finir et je marchais jusqu'à ma maison, n'étant qu'à dix minutes de marche de l'établissement. Mes parents me laissaient marcher que depuis peu, ayant décrété que j'étais assez grande pour m'y rendre ainsi à mon plus grand bonheur. Habituellement, ils venaient me chercher, mais leurs travails prenaient beaucoup de leur temps. Ils rentraient souvent tard, donc ils m'avaient inscrite au service de garde jusqu'à ce que je puisse me garder moi-même.

J'empruntais un petit raccourci que je prenais souvent, entre deux énormes haies de mes voisins. Sauf qu'aujourd'hui, tandis que j'y marchais pour la centième fois, je me sentais pas bien. J'avais mal au ventre, chose qui arrivait souvent quand une situation dangereuse allait arriver. Je m'arrêtais, hésitant à continuer ma route par là. Il me restait dix mètres avant la fin du chemin. Alors, avec tout le courage qu'une petite fille de dix ans pouvait faire preuve, je continuais. Je regrettais aussitôt ma décision. Sentant une présence derrière moi, je me retournais en regardant avec ma vision spéciale. Un vampire se tenait là, affreux et un sourire mauvais aux lèvres. Je déglutis avec difficulté et essaya de reculer, mais fut bloqué par un mur soudainement apparu derrière moi. En réalité, ce n'était pas du tout un mur. J'étais coincée entre deux vampires et, si je me fiais à mon instinct, ils ne me voulaient pas du bien.

J'ouvris d'abord un œil, puis un deuxième, avant de m'assoir et de m'étirer suite à une nuit aussi terrible que les autres. Mon souhait d'avoir une bonne nuit ne s'était visiblement pas réalisé entre la tentative d'enlèvement et ce rêve. On dirait que je deviens habituée à ce type de rêves pour ne pas me réveiller en sueurs...

Après m'être éveillée un peu plus, je remarquais quelque détails inquiétants dans mon environnement qui m'était tout à fait étranger. D'abord, il y avait la senteur de poussière et les couvertures lourdes qui n'habillait, totalement différentes de celles de ma chambre. Et il y avait ce bruit régulier que je ne pouvais identifier... Attendez. C'était des ronflements en fait. Je me précipitais vers la lampe de chevet, les rideaux ne laissant pas filtrer la lumière, et l'allumais. La seule idée que quelqu'un soit avec moi dans cette pièce me stressais.

Aussitôt allumée, la lampe diffusa une lumière dans la chambre et je pus enfin voir la source de ce fameux bruit. Ethan était assis sur une chaise près de la fenêtre et dormait à poings fermés. Alors, les souvenirs de ce qui s'étaient passés la veille me revinrent en me coupant le souffle. Je me rappelais tout du moment où je m'étais réveillé dans les bras de ce vampire, à, moi, m'endormant de nouveau dans le siège passager d'Ethan. Cela me disait toujours pas où j'étais précisément, bien que je m'en doutais.

-Je suis où merde? Dis-je en observant autour de moi, mon principal but étant toutefois de réveiller le loup-garou dormant en face de moi.

Et, comme je m'y attendais, cela fonctionna à merveille. Il sursauta et regarda autour de lui, tous ses sens en alerte. Il sembla se calmer lorsqu'il posa ses yeux noirs sur ma personne, toujours assise dans le lit. Personne toujours habillé avec le même pyjama sale de la nuit précédente, d'ailleurs.

-Bon matin à toi aussi, marmonna-t-il en passant sa main sur son visage, maintenant complètement vierge de traces de terre ou d'un combat passé.

-Je t'ai posé une question, dis-je en croisant les bras, ignorant l'incertitude qui s'était placé dans mon cœur.

Devrais-je continuer d'être désagréable avec lui?

-Dis donc, t'as une façon unique de remercier les gens qui te sauvent la vie, me répondit-il en s'étirant les bras.

-Bah, ouais. C'était pas comme si je venais de me réveiller je-sais-pas-trop-où.

Bien sûr, je savais où j'étais, mais je connaissais tout simplement pas la pièce. Nous étions dans la maison des Owens.

Il me regarda avec une lueur d'amusement dans ses son regard. Je ne pus empêcher un sourire de prendre place sur mon visage. Il dut le remarquer, car il changea complètement de sujet:

-On dirait que ma présence est pas si désagréable finalement.

-Hum. ( Je me recouchai sur le lit pour cacher le sourire qui refusait de quitter mes lèvres et le taquina:) Nan, elle est toujours aussi terrible!

-Aïe. Mon cœur vient de se briser en milles morceaux. Comment fais-tu pour être aussi méchante avec ton sauveur!

Je commençai à rire et fut vite suivi par Ethan. Il me semblait que je n'avais pas été d'aussi  de bonne humeur un matin depuis un bout.

-Bon, eh bien, je crois que je vais te laisser te changer, dit Ethan en se levant, suite à ce mini- fou rire. La porte-là mène à une salle de bain et il y a un sac avec un peu de tes affaires au pied du lit, continua-t-il en pointant les endroits en question.

J'hochais la tête et lui répondis un peu surprise:

-Attends un instant. Est-ce que c'est une chambre d'ami avec sa propre salle de bain?

-Ouaip. La maison est énorme, je crois qu'il y six chambres ou quelque chose comme ça. Seulement trois ont des salles de bains, mais ça fait le travail, dit-il en haussant les épaules, habitué à tant d'espace contrairement à moi.

-Woah...

-Sur ce, je vais te laisser te laver. Quand tu auras fini, tu n'auras qu'à descendre les escaliers au bout du couloir pour venir à la salle à manger.

Il s'apprêtât une nouvelle fois à sortir de la chambre, me laissant seule pour me préparer.

-Ethan?

-Moui? fit-il en s'arrêtant de nouveau.

-Merci encore d'être venu m'aider.

Un demi-sourire étira ses lèvres à l'entente de mes mots. Mon cœur manqua un battement. Eh merde, pourquoi il doit être comme ça! Je priai pour qu'il n'ait pas entendu mon organe vitale faire n'importe quoi, il ne manquerait plus qu'il sache qu'il avait de l'effet sur moi. Même s'il devait déjà s'en douter...

-Ne t'y habitues pas trop hein. C'était la première et dernière fois que je te remerciais gros bêta! M'exclamais-je en lui balançant un oreiller, le but étant d'effacer son sourire.

Malheureusement pour moi, cela eut pour seul effet de provoquer de nouveau son rire et de me mettre en rogne. Il finit par sortir afin d'éviter un autre oreiller, lancé lui aussi pour le faire taire.

Ce fut donc avec un sentiment étrange d'apaisement que je pris le sac au pied du lit et que je me dirigeai vers la douche. Pendant ma conversation avec Ethan, certaines questions avaient pointé le bout du nez et j'espérais pouvoir mettre de l'ordre dans mes idées à l'aide de l'eau chaude. Deux d'entres d'elles, probablement les plus importantes, n'avaient pas arrêté de me titiller depuis mon réveil.

Pourquoi ces personnes, après six ans, avaient-ils décidé d'essayer de me kidnapper de nouveau? Et pourquoi ils voulaient m'avoir au juste?

GarouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant