Chapitre 5

597 59 1
                                    

- La panique, la panique, la panique.

- Rassis-toi ! Je vais aller en acheter.

- On a plus le temps, Luna. On a plus le temps !

- Qu'est-ce qu'elle a encore ? Demande Alix.

- On a plus de dissolvant et elle a du vernis jaune poussin sur les pieds. Pourquoi jaune poussin, au fait ?

- Tu demanderas à ma sœur qui ne sait pas ce qu'elle veut faire et qui tente l'esthétique ces derniers temps. Mais pas le temps ce soir !

- Ça va, j'ai compris, je file au magasin.

- C'est vrai ? Hurlé-je. Oh, Alix, tu es la meilleure. Heureusement que tu es là !

- Oh, je t'aide depuis une heure et demi, tu pourrais être plus reconnaissante et me faire des déclarations à moi, s'enquit Luna.

- Je t'aime aussi, mais je t'aimerais encore plus quand tu auras fini de me maquiller et là, je vais te remercier du plus gros câlin jamais vu sur Terre.

- Je n'en attends pas tant, marmonne-t-elle, le sourire aux lèvres. C'est super amusant de te voir comme ça, alors que tu es la plus calme d'habitude.

- Luna, tu as vu la bombe avec qui elle sort ce soir ? Franchement, à ta place, je crois que je serais en train de me faire une épilation au laser de la chatte, juste pour être sûre de le voir la visiter.

- Tu me comprends tellement, Alix, je t'aime.

- Je vais au magasin, tu me rouleras une pelle après.

- Prend ma carte dans mon sac, hurlé-je. Tu connais le code !

- T'inquiète, je l'offre : en espérant que tes deux ans de vie sexuelle morte se feront la malle ce soir.

- Et moi donc, marmonné-je.

- Aller, soit forte, tu vas être la plus belle, la plus gentille, la plus drôle, la plus intéressante et j'en passe ce soir. Tu vas être la meilleure !

- Imagine il me trouve inintéressante ? Ou pire, quand il me voit, il m'a confondu avec une autre !

- Les Cléo, ça court pas les rues.

- J'étais au collège avec une Cléo, peut-être que c'était elle qu'il voulait !

- Arrête avec tes délires, c'est toi et ce soir, il n'y aura que toi qu'il voudra.

- Ça m'inquiète tellement, je te jure. J'ai envie de pleurer.

- Ah, non ! Je ne viens pas de passer vingt minutes à te faire un teint parfait pour ça.

- Et si je dors chez lui et qu'il me voit sans maquillage ?

- Ça, c'est la petite surprise de chaque nuit où tu dors chez un mec. Mais Cléo, tu n'étais pas maquillée l'après-midi où tu l'as rencontré et pas non plus au restaurant le soir. Il va te trouver sublime, quoi qu'il arrive.

- Tu penses ?

- Bien sûr.

Je soupire et me repose calmement sur le tabouret pour qu'elle m'applique du fard à joue.

Je suis tellement paniquée que je me tords les doigts tout en essayant de ne pas bouger, pour ne pas la déranger. Je suis surtout vraiment excitée par cette sortie. Je n'ai jamais été dans un vrai rendez-vous. Mais là, c'est avec Isaac. Et surtout, on n'est jamais venue me chercher pour m'emmener au restaurant. On ne m'a jamais invité comme il l'a fait. En réalité, personne n'a jamais rien fait comme lui. Et je suis folle de lui.

K.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant