Chapitre 23

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Installée confortablement sur ses genoux, je m'abreuve de sa présence. Il me caresse les cheveux par intermittence, mais reste surtout focalisé sur ses dossiers étalés sur le bureau. Je n'ai pas envie de quitter ses bras, complètement engourdie par son odeur. Depuis que nous avons parlé de nos ressentis, j'ai l'impression qu'un poids s'est retiré de ma poitrine et je me sens plus en confiance et plus proche de lui. Je n'ose pas tourner la tête pour regarder ses dossiers, gardant à l'esprit que c'est quelque chose de confidentiel, mais j'ai pourtant envie de découvrir davantage de son travail. Luna a raison, peut-être que je me focalise sur les mauvaises choses et en oublie le principal : cet emploi n'est qu'un emploi parmi tant d'autre.

- K ?

Il quitte son dossier des yeux et les baisse vers moi, un sourcil arqué. J'avais envie d'essayer de l'appeler par son surnom, mais d'après son regard, il n'a pas l'air emballé alors je fais la moue en sentant mes joues rosir.

- Comment tu m'as appelé ?

- J'ai juste voulu voir ce que ça faisait, marmonné-je. Oublie.

- Non, non, j'aime bien. Quand c'est toi qui le dit, ça me donne des idées.

Je laisse échapper un rire en me redressant pour être à la même hauteur que son regard. Il se penche en arrière contre le dossier de son siège et je m'installe mieux sur ses cuisses.

- Tu es vraiment un pervers.

- Tu adores ça.

Je ris et roule des yeux.

- Je ne veux pas parler de ça, ris-je.

- Alors de quoi tu veux me parler ?

Je me mords la lèvre, sans savoir comment débuter cette conversation. Pour être honnête, je ne sais même pas ce que je veux savoir exactement, parce que je ne connais vraiment rien à cet emploi, mais je lui dois bien ça.

- Comment ça se fait que tu aies commencé à travailler ici avant d'avoir terminé ton école ?

Il semble assez perplexe face à ma question, comme s'il ne s'attendait pas à ce que je puisse m'y intéresser, alors je tente de prendre mon courage en main pour lui prouver que tout de sa vie m'intéresse.

- Tu n'es pas censé avoir un diplôme ou un truc comme ça pour travailler ici ?

- J'ai mon concours de commissaire de police.

- Tu as, quoi ?

- Pour être pris ici, j'ai dû le passer. Soit ça, soit je devais attendre les cinq ans pour finir l'école. J'ai préféré tenter le coup.

- Tu es donc commissaire ?

- Non, rit-il. Je ne suis pas commissaire, mais j'ai le concours.

- Mais pourquoi il a fallu que tu l'aies ?

- L'agence passe par un système interne, la Direction centrale du renseignement intérieur, et pour pouvoir y travailler, il faut avoir un concours de commissaire ou un concours d'officier de police. Vue que j'étais considéré comme sportif de haut niveau, j'ai préféré passer celui de commissaire.

- Tu étais considéré sportif de haut niveau ? Répété-je.

- Oui, je faisais du rugby, de mon collège à mon entrée dans l'agence.

- Mais qui es-tu ?

Il rit et hausse innocemment les épaules alors que j'écarquille les yeux. J'ai l'impression de ne pas du tout le connaître, plus il me parle de lui et plus j'en découvre. C'est comme remplir un verre vide.

K.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant