K.

Chapitre 7

Le réveil est brutal. Il fait froid, la lumière me tape directement sous les paupières et j'ai mal à la nuque. Je cligne plusieurs fois des cils et les plisse le temps de les adapter à la luminosité, puis je me redresse. En regardant autour de moi, je me souviens de ma soirée et suis toujours à l'endroit même où je me suis endormie, seule. Je suis en sous-vêtement, la robe par terre à côté de mon collant. Je les ramasse et les enfile aussi vite que possible pour ne pas me gélifier. En plus, j'ai vraiment besoin d'aller aux toilettes.

Quand je me lève du canapé, j'attrape les accessoires que j'avais fourré dans mes cheveux et les glisse dans mon sac à main, puis cherche désespérément les toilettes. Je finis par les trouver. En sortant, je vais dans la salle de bain et couine en voyant ma tête. Mon maquillage a coulé, mes cheveux sont en pétard, mes yeux sont bouffis... J'ai complètement tout oublié hier soir. Je grogne et me dirige vers mon sac pour y récupérer ma brosse à dent et des lingettes démaquillante que Luna a glissé dedans pour le « au cas où ». Heureusement qu'elle est là.

Une fois toute propre, je respire un peu mieux et retourne dans le salon, mais mon corps entier s'arrête en voyant l'ombre d'un homme autour de la table. Je sens la colère monter en moi et je fonce vers lui, mais avant de pouvoir dire quoi que ce soit, je me rends compte que ce n'est pas Isaac. Mais combien de personne ont accès à son appartement ? La France entière ?

- Qui êtes-vous ?

Il s'immobilise et se retourne vers moi, les yeux écarquillés.

- Bonjour madame, renchérit-il aussitôt en reprenant contenance. Monsieur Carter a appelé pour qu'on dresse le petit-déjeuner, je pensais que vous dormiez. J'espère ne pas vous avoir réveillé.

- Dresser le petit-déjeuner ? Il vous a appelé quand ? Mais qui êtes-vous ?

- Pardon madame, je ne voulais pas vous inquiéter. Je travaille dans l'hôtel. Monsieur Carter nous a appelé il y a environ une demi-heure.

- Il vous a dit quand il devait rentrer ?

- Non, madame.

Je grogne en allant vers mon portable pour voir s'il a essayé de me joindre, mais en dehors des messages de Luna, mon portable est vide.

- Hôtel, vous dites ?

- Oui, madame. Monsieur Carter habite ici depuis quelques années maintenant.

L'espace d'une seconde, j'ai cru qu'il avait loué cette chambre juste pour me vendre du rêve et m'utiliser.

- Vous n'avez pas à dresser quoi que ce soit, je ne vais pas rester, ça serait inutile de laisser les plats sans personne pour les manger.

- Voulez-vous que je vous emballe les croissants et autre viennoiserie ?

- Non, je ne vais pas... Finalement, si, c'est vrai. Merci beaucoup.

Il m'envoie un léger sourire avant de hocher la tête et ranger tous les plats prêts pour repartir.

- Il y a un métro par ici ? Demandé-je. Un bus ?

- Oui, madame. Mais je peux vous appeler un taxi.

- Je n'ai pas vraiment les sous pour un taxi, aujourd'hui.

- C'est l'hôtel qui vous le paye.

- Comment ça ?

Il sourit. Je comprends rapidement que le fait que je connaisse Isaac me donne certains avantages et je suis trop en colère pour ne pas en profiter.

- C'est très gentil, merci. Vous pouvez l'appeler.

- Bien, madame.

- Appelez-moi Cléo, réponds-je.