L'odeur me donne faim. Si je déteste cuisiner d'ordinaire, ce soir, j'ai voulu faire une exception. Dès le réveil de ma sieste improvisée, j'ai voulu remercier Isaac pour toute son attention et tout son soutien avec un bon repas copieux, avant qu'il ne doive partir à sa réunion à vingt heures. J'ai décidé de faire quelque chose de simple, en réalité, mais j'espère qu'il appréciera l'intentions.
Tandis que je mélange la béchamel, j'attrape de ma seconde main les pattes à lasagne de leur sachet pour les préparer pour la suite. Je suis un peu perdue, parce que je n'ai clairement pas l'habitude de cuisiner, mais cette agitation m'excite et me galvanise. J'ai envie de faire toujours davantage pour lui faire plaisir.
Il dort encore dans le lit, j'ai l'impression même que je vais devoir aller le réveiller dès lors que les lasagnes seront au four, mais j'aime qu'il se repose et prenne du temps pour lui. Alors j'ai envie de lui faciliter les choses en prenant tout autant soin de lui.
Au bout d'une vingtaine de minute, je vois sur mon portable qu'il est dix-neuf heures et enfourne le plat. Mettant le minuteur en marche, je range toute la cuisine et finis par me diriger vers la chambre. Quand j'ouvre la porte, il n'y a aucun bruit et il fait entièrement noir. Je rentre en laissant un petit rayon de lumière du salon pour m'éclairer et monte dans le lit pour me rapprocher de lui.
Contre toute attente, quand je me pose à ses côtés, il se met à gigoter et enroule ses bras autour de moi pour me tirer contre lui. Je laisse échapper un petit rire en passant mes mains dans ses cheveux alors que sa tête se pose naturellement sur ma poitrine. Nous restons comme ça quelques minutes, apaisés et tranquilles. Mais je réalise bien vite que l'heure tourne et qu'il faut qu'il se réveille.
- Isaac, tu dois te réveiller.
- Hm.
Il secoue la tête contre ma peau et m'agrippe plus fermement. Je souris en caressant la base de ses cheveux.
- Le repas est bientôt prêt et tu as ta réunion dans moins d'une heure.
Si je m'attendais à le voir sauter hors du lit en entendant parler de son travail, j'aurais été moins surprise qu'en l'entendant grogner en raffermissant encore plus ses bras autour de moi, posant l'une de ses mains sur mes fesses.
- Qu'ils aillent au diable, ils sauront se débrouiller sans moi.
- Isaac, ris-je. Tu sais très bien qu'ils seraient perdus sans toi.
- Je m'en fous, je veux rester là.
- Très bien, je te laisse juste cinq minutes de plus alors.
- Hm.
Quand j'entends le four sonner, je dépose un rapide baiser sur sa joue, l'incite à se lever et cours vers la cuisine pour sauver le plat des flammes de l'enfer. J'ai la chance de le retrouver derrière moi une fois que j'ai déposé le plat sur le plan de travail. Il est uniquement vêtu de son caleçon, les cheveux en batailles et le visage encore tracé par la marque de l'oreiller. Je le trouve aussitôt tellement attirant que je rumine en essayant de rester concentrer sur ma mission : couper des parts et les placer dans une assiette, et non pas lui sauter dessus pour le mettre en retard. Il doit manger et je dois me retenir de le manger lui.
En découvrant le plat et ma tête un peu anxieuse, il se réveille un peu et illumine son visage d'un sourire doux et joyeux. Un petit rictus de conquérant, en quelque sorte. Il est si mignon que je lâche un petit gloussement alors qu'il arrive vers moi et m'entoure la taille de ses bras, posant sa tête sur mon épaule pour regarder ce que je fais.
- Tu as fait à manger pour tout un régiment ?
- Je ne sais pas faire dans la demi-mesure. Soit c'est tout, soit c'est rien !
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K.
ChickLitLorsque Cléo rencontre Isaac... Lorsqu'Isaac rencontre Cléo... Et l'amour fut.