Chapitre 4

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Après avoir prévenu mon patron que je posais mon lundi, j'en ai parlé avec les filles à midi et elles m'ont proposé de sortir ce soir dans cette nouvelle boîte qui vient d'ouvrir. D'après le regard qu'elle a, ça me semble être une nouvelle aventure, et j'adore l'idée.

Alors, en partant tôt du travail, j'ai le temps de rentrer chez moi pour choisir une tenue appropriée. Elle nous a simplement dit : « Ne mettez pas trop de couches ». Pour un mois d'avril, il fait assez frais, mais je l'écoute quand même.

Au final, je finis par partir de chez moi dans la soirée pour aller à l'appartement d'Adélaïde qui est la plus proche de la fameuse boîte, d'après elle. Quand j'arrive, Rose et Olivia sont déjà là et elles ont déjà une coupe de champagne dans la main, que je refuse aussitôt. Le champagne, toujours pas pour moi.

— Au fait, comment tu as fait pour qu'on puisse entrer dans la nouvelle boîte, Adé ?

— Mon cousin est un pote du proprio, j'ai réussi à jouer de mon charme.

— Avec ton cousin ? Dégeu.

— Mais non, salope, rit-elle. Avec son pote !

— Elle vient du nord, marmonne Rose en esquissant un sourire amusé.

— Que des clichés, c'est trop ! Respectez-moi.

— Aucun respect pour les déchets !

Rose explose de rire alors qu'Olivia se recoiffe dans le miroir du fond de l'ascenseur, un grand sourire aux lèvres. Je suis bien, entourée de toute cette agitation et de ces gens qui sont pleins de bonne humeur et de joie. Ça me permet de retrouver un peu de vie, de m'en abreuver et de me sentir vivante.

Quand on part enfin de l'appartement, on prend le métro. Et « l'appartement le plus proche de la boîte » n'est qu'un mensonge quand on passe une demi-heure dans les transports. Évidemment, nous sommes à Paris... mais quand même !

Quand nous arrivons à la boîte, nous avons les joues rouges d'avoir trop rigolé. Heureusement, Adélaïde connaît le propriétaire, parce que la queue s'étend sur plusieurs centaines de mètres. Elle nous fait signe de doubler la file, sous les cris des autres, et quand nous arrivons devant la porte, un grand videur au crâne rasé nous fixe avec un sourcil arqué.

— Je suis sur la liste, je suis une amie de Chris. Adélaïde, quatre places.

L'homme nous fixe à tour de rôle, l'air sévère, puis quand je sens mon cœur lâcher et mon espoir se faire la malle, je le vois enfin baisser le regard sur une tablette, puis hocher la tête. Quand il ouvre la porte pour nous laisser entrer, j'entends tout le monde nous insultait dans la file et je laisse un petit sourire grimper sur mon visage.

— Je me sens comme une putain de star ! Hurle Rose en agrippant mon bras.

Elle attrape le bras d'Olivia et le mien, puis nous tire derrière Adélaïde qui avance comme si elle était chez elle. Elle semble connaître les lieux, parce qu'elle bifurque parfaitement à chaque couloir jusqu'à nous guider sans encombre dans la salle principale.

Tout est sombre, avec pour seule source de lumière quelques néons bleus un peu partout. La musique est forte, mais j'entends parfaitement les acclamations de Rose quand elle voit une femme danser en sous-vêtement sur une plateforme.

— Adélaïde ! Hurle-t-elle enfin. C'est un club de strip-tease ?

— Surprise !

Nous tournons toutes les trois nos regards sur elle qui semble être vraiment fière de sa surprise. Je ne sais pas du tout comment je suis censée réagir, parce qu'à la fois, je trouve cette idée incroyable et scandaleuse.

K.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant