Chapitre 14

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Le sol est niquel, on a lavé les plaids, les oreillers, le tapis, tout : franchement, cet appartement est plus propre que lorsque nous sommes arrivés hier. On s'y est tous mis, pendant que l'un passait l'aspirateur dans le salon, l'autre passait la serpière dans la cuisine et ainsi de suite. Et j'adore pouvoir m'asseoir et sentir la bonne odeur d'une bougie parfumée.

- Je suis encore plus crevée, marmonne Octavia.

- Mais au moins c'est une bonne fatigue !

- Non, c'est juste une fatigue de lendemain de soirée ajouté à un nettoyage intensif d'appartement.

- On est nombreux, ça a été rapide quand même ! Regarde, même Val a nettoyé dès son réveil. Si ce n'est pas le meilleur du monde ça, mais oui tu es le meilleur !

- Arrête de me parler comme si j'étais un chien à qui tu offrais une friandises, Cléo.

- Oh, tu veux un nonos ? Oh, oui, un joli nonos pour le meilleur !

L'oreiller que je reçois dans le visage sent bon, au moins.

- Bon, moi, j'ai Bill qui va arriver pour me récupérer, vous m'excuserez, mais je vais rentrer et dormir toute le reste de la journée jusqu'à demain matin quand je vais aller au travail à six heures.

- C'est dur la vie active ! Courage, Vivi, courage.

Elle sourit et va dans la chambre pour refaire son sac, prête à décamper d'ici dès que son chéri sera arrivé pour la récupérer. Pendant ce temps, je sens mon estomac se mettre à grogner et je me mets à gigoter.

- Vous n'avez pas faim ?

- Je crève la dalle !

- On se commande un truc ? Pas la foi de faire à manger.

- Tu ne trompes personnes, Cléo, on sait très bien que c'est moi qui aurait fait à manger, se moque Alix.

- Parce que tu es une cuisinière incroyable alors que je ne suis qu'une pauvre merde au fourneau, tu le sais.

- Ouais, c'est ça, trouve des excuses.

C'est vrai pourtant ! Je ne sais pas cuisiner. Ou du moins, je ne supporte pas ça. J'adore bien manger, mais passer deux heures derrières la cuisinière pour le manger en dix minutes, ça m'épuise plus qu'autre chose et je ne supporte pas ça.

- Bon, on commande un truc, parce que je ne vais clairement pas cuisiner.

- Parfait ! Vous voulez quoi ?

Pendant que Luna prend la commande, j'attrape mon portable que je n'ai pas touché depuis près d'une heure pour découvrir un appel manqué. Isaac a essayé de me joindre il y a dix minutes. Il est presque dix-huit heures alors je me demande bien où il a atterri pour me rappeler aussi tard, après presque quatre heures de vol. Après un petit signe au groupe, je vais m'isoler dans une chambre pour le rappeler. À chaque sonnerie, je ne sais pas exactement si j'espère qu'il réponde ou non. Après notre conversation de ce matin, je ne sais plus exactement ce que je veux.

- Carter.

- C'est moi.

- Cléo, pardon, je n'ai pas regardé qui appelait. Je suis en voiture.

- Tu es bien arrivé ?

- Oui, oui. Et toi, ça va mieux ? Tu t'es reposée ?

- Oui, j'ai fait une sieste après son départ et on a tout nettoyé cet après-midi, l'appartement est tout propre.

- Désolé de ne pas être resté pour vous aider.

- Pas de soucis. Ton travail est important.

Un blanc se créait entre nous et je ne sais pas comment aborder le sujet. J'ai envie qu'il me parle de son travail, d'être un peu plus au courant, d'être rassuré. Peut-être que j'ai peur de tout ça parce que je ne sais pas ce qu'il fait et que, du coup, j'imagine le pire. Mais peut-être que ce n'est rien du tout ! Ou du moins, pas aussi grave que je le pensais. Même s'il travaille avec des armes. Après tout, mon père aussi travaillait avec, donc...

K.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant