Chapitre 18

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Quand je quitte la librairie, il fait déjà nuit et froid. Je pousse un soupir en remontant l'anse de mon sac sur mon épaule.

- À lundi Cléo !

Je fais un signe à mon collègue Romain alors qu'on se sépare, lui partant vers François Verdier et moi rattrapant les Carmes. Je tente de marcher aussi vite que possible pour rapidement me réchauffer chez moi, mais m'épuise facilement, surtout avec la tonne de livre que j'ai dans mon sac. Je n'ai pas réussi à choisir pour mes prochaines lectures et ai fini par tous les prendre pour faire un choix d'ici demain. Mais je ne suis pas sûre d'y penser non plus.

Cette première journée m'a fait un bien fou, mais m'a surtout épuisé. Le contact avec les clients peut être épuisant, surtout cet après-midi où tous les enfants se sont donné rendez-vous pour être excitée et courir partout. J'ai dû gérer les caprices des parents et celui des petits en même temps. Mais c'est assez agréable de se sentir utile après n'avoir rien fait pendant plusieurs semaines. Alors que je traverse la route, mon portable se met à vibrer dans ma poche et je décroche avec mes écouteurs.

- Salut beauté ! Cri la voix de Luna. Alors, ta première journée ?

- Salut, salut. Eh bien, assez épuisant, mais vraiment génial. Je suis de-nouveau en course, ma belle, huhu.

- Trop bien ! Alors, qu'est-ce que tu as fait ?

Je me mets à lui raconter ma journée sans parler de Mathieu, parce que ça voudrait dire lui raconter pour Isaac et je préfère ne pas mettre Isaac mal-à-l'aise en racontant sa vie à Luna. Mais elle m'écoute pour tout le reste, se plaignant des clients elle aussi et me racontant sa journée à elle. Quand j'arrive devant mon appartement, nous avons eu le temps de tout nous dire et quand je raccroche, je lui promets d'essayer de passer la voir bientôt. C'est vrai qu'avec le travail, on ne pourra plus se voir autant, mais on habite à vingt minutes en bus, on aurait pu trouver pire.

- Bonsoir !

Nami est la première à m'accueillir en essayant de passer à travers mes pieds pour s'échapper de l'appartement. Je pousse un grognement en l'attrapant et secoue la tête.

- Non, non, tu restes avec maman ! Je te nourrit, je t'achète même une litière à cent balles et toi tu veux fuguer ? Jamais de la vie.

Je colle ma tête à la sienne pour la cajoler et l'embrasser, sous ses grognements et ses coups de pattes pour s'échapper. Je finis alors par la laisser tomber en riant et relève la tête pour retrouver Isaac installé dans le canapé, un plaid sur les genoux, un livre en main.

Je ferme la porte derrière moi et le rejoins pour me glisser contre lui. Il ne quitte pourtant pas son livre des yeux en enroulant ses bras autour de moi et posant sa tête sur la mienne. Quand je tourne la tête, je vois qu'il est en train de lire un des livres que j'avais sur la table basse, le service de presse que j'ai essayé de commencer hier. Quant à lui, il semble être déjà à plus de la moitié. J'attends patiemment contre lui qu'il ai terminé son chapitre avant de me redresser et le regarder.

- Bonsoir, marmonné-je.

- Bonsoir.

Il esquisse un petit sourire et m'embrasse les lèvres avant de fermer le livre en utilisant un papier comme marque page.

- Tu as passé un bon après-midi ?

- Oui, fatiguant, mais super ! Et toi ? Tu as arrêté avec le dossier de Mathieu ?

- J'ai déjà trouvé et ai fait un rapport à mon patron, il est convoqué demain.

- Déjà ?

- Hm. Par contre, ça veut dire que je vais devoir le remplacer.

K.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant