Chapitre 25

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Depuis mon réveil, mon esprit n'arrête pas de cogiter. Les filles dorment encore à côté de moi, il semblerait qu'il soit vraiment tôt, je ne vois même pas encore la lumière de l'extérieur filtrer par les volets, mais je n'arrive pas à me rendormir. Je ne me sens pas vraiment fatiguée, pour autant. Mon cerveau ne semble juste pas pouvoir s'éteindre et se détendre. L'alcool a l'air d'avoir quitté mon corps et je me retrouve alors totalement consciente de l'atmosphère de la nuit dernière. L'inquiétude me tient réveillé, assommant complètement mon sommeil.

Si ces derniers jours je me sentais vraiment rassurée par rapport à l'emploi d'Isaac, pour le coup, la nuit d'hier m'a ramené à la raison et je ne peux pas cesser d'y penser. En soit, ce n'est plus son emploi qui me dérange, mais ce sont les situations dans lequel il se retrouve et les gens qu'il doit arrêter le réel problème. Hier soir c'était un mafieux, demain ça pourra être pire. Ça me fait mal de ne pas pouvoir agir pour l'aider et puis, cette histoire, je l'ai vraiment vécu.

Je ressens encore l'adrénaline m'envahir, la crainte, l'inquiétude, la peur. Pour ma vie, pour celle de mes amies et même pour tous les autres qui étaient autour. On a eu tellement de chance que les autres mafieux n'aient pas réagi en dégainant une arme, visant et tirant sur n'importe qui. La fuite a été la seule alternative sécurisante, mais cela a aussi forcé Isaac et tous les autres à devoir les poursuivre dans la ville. Toulouse, ce n'est pas une ville immense, en soit, mais assez grande pour pouvoir se perdre à travers les rues et disparaître sans être vu.

Quand mon esprit repense à tout ça, mes sens sont à l'affut et le moindre bruit m'inquiète. Alors lorsque j'entends une clef s'introduire dans la porte de l'appartement et s'ouvrir ensuite, mon corps se crispe. Les filles continuent de dormir et l'espoir que ce ne soit simplement que Isaac ne me donne pas envie de les réveiller. De toute façon, ça ne peut être que lui, vue que c'est le seul à avoir les clefs à part moi, mais ma paranoïa ne semble pas vouloir apaiser mon esprit en ébullition.

Je quitte le lit le plus discrètement possible pour ne pas déranger les filles et rejoins le salon, en attrapant le premier objet que je trouve sous la main. Munie d'un livre, j'ouvre la porte de ma chambre et arrive dans le salon pour découvrir en effet Isaac debout, les premiers boutons de sa chemise ouverte et sa veste à ses pieds. Mon inquiétude s'échappe et je me précipite vers lui en jetant le livre sur le canapé.

- Isaac ! Tu m'as fait peur. Ça va ?

La lune éclaire légèrement son visage et je l'attrape dans le creux de mes mains pour l'inspecter. Il n'a pas l'air blessé, mais seulement épuisé. Depuis que je le connais, j'ai l'impression de le voir continuellement fatigué et j'aimerais pouvoir l'aider à se détendre plus.

- Hm.

- Ça a été ? Vous avez réussi à les attraper ?

- Hm.

- Isaac ?

Il cligne plusieurs fois des yeux et hausse les épaules sans rien ajouter. Je regrette une demi-seconde d'avoir invité les filles à dormir ici, parce qu'il n'y a pas d'autre lit ou d'autre matelas disponible pour qu'il puisse se reposer.

- Tu as soif ? Faim ? Quelque chose ?

Il secoue la tête et pousse un soupir en passant ses mains dans mes cheveux pour attraper ma tête et la pousser sur son torse. Il me sert contre lui d'une telle force que je me sens étouffée contre sa chemise, mais me tais en lui rendant son câlin. Il a l'air d'en avoir besoin. Et je réalise alors à quel point j'en avais besoin aussi.

Il dépose un baiser dans mes cheveux et reste comme ça de longues secondes. Mon inquiétude renaît aussitôt, me rendant compte qu'il est sûrement encore plus fatigué que je ne le pensais. Je lui frotte doucement le dos afin de l'apaiser et arrive à sortir ma tête pour reprendre mon souffle et inspecter son visage.

K.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant