Chapitre 2

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Je me retournais vivement, complétement terrifiée.

C'était une amie, Charlène, une fille de ma classe avec qui il m'arrivait de trainer.

- Oh ! Tu m'as fait peur Charlène, c'est pas une manière d'aborder les gens toi aussi, tu es trop brutale tchuips.

- Akah y'a quoi ? Tu étais encore en train de rêvasser complétement paumée, c'est comme ça que la folie commence. Viens, j'ai réussi à nous faire inviter par des mecs de terminale, tu te rends compte ? Dit-elle complétement surexcitée en sautillant dans tous les sens.

- Hein ? Ah bon ? 

Etant en seconde, trainer avec des mecs de terminale, c'était le top . C'étaient les grands, ils jouaient tous au basket et un d'entre eux avait même sa propre voiture, Juan Ndong Perreira, mon cœur frémit.

C'était le plus beau mec du lycée, il avait les yeux verts et était métisse. Sa mère était brésilienne et son père gabonais, un riche baron de la place qui l'avait conçu pendant ces études racontait-on. Il était grand, était le meilleur joueur de basket du lycée et il avait les derniers maillots de la NBA et tout, chaque fille du lycée était prête à tuer pour qu'il ne fasse que poser le regard sur elle, il était beau, riche & talentueux .

- Charlène, je ne sais pas trop, je ne pense pas que ce soit une bonne idée

- Si viens, on va fumer des clopes avec eux. Fais pas ta timide, toi aussi Chaïma, en tout cas, moi j'y vais, viens pas te plaindre après quand je serai populaire et que je ne tournerai plus avec toi. 

Elle me tournait déjà le dos pour partir, je la retins par le bras, même si je n'étais pas très bien habillée, l'uniforme du lycée et une vieille Converse All Star bien explosée, je voulais ne fusse qu'être la à le dévorer du regard, oh Juan !

- Ok ok, je te suis. 

Elle me sauta dessus et se mit à courir, je la suivais ivre de joie, le cœur battant espérant de toutes mes forces rencontrer enfin Juan, être près de lui, sentir son parfum. Je recommençais à me perdre dans mes rêves encore sans que je le réalise, on était déjà arrivé au préau, je cherchais du regard le groupe dans lequel se tiendrai Juan quand Charlène me tira la manche. 

- C'est eux là-bas, me dit-elle.

- QUOI ??? 

J'avala de travers tellement j'étais choqué. ils étaient tous moches, les uns plus que les autres. On aurait dit des mauvais braqueurs de Rio (quartier chaud de Libreville), des sales têtes que l'on prie de jamais à avoir à croiser seule dans le noir, ça devait être des cascadeurs. Akieh les choses de Charlène ! J'aurai dû m'en douter, il y a plusieurs terminales donc plusieurs groupes façon y'a des populaires là, façon il doit y avoir des nullos. Et c'est justement à ces nullos que Charlène voulait me présenter. Juan ne pouvait pas trainer avec des types pareils, trainer avec eux ternirait mon image, pensais-je intérieurement en maudissant Charlène.

- Non non Charlène ! Je ne veux pas trainer avec tes potes, on dirait des braqueurs de Rio toi aussi.

- T'es folle ! Rigola Charlène. Et alors ? Au moins, on sera protégés, les autres n'oseront pas nous agresser, allez viens !

Elle me tira de toutes ses forces me trainant devant eux.

- Eh les gars, cria-t-elle. Voila Chaïma ma copine, elle est timide oh, soyez gentils avec elle.

- Sans problème, crièrent-ils à l'unisson en me dévorant sans gène du regard. Tiens, me dit l'un d'entre eux en me remettant derechef une cigarette dans les doigts.

Je voulais la rendre mais poussée par je ne sais quel mauvais esprit, j'aspirais la fumée si tentante histoire de faire grande pour une fois quand j'entendis soudain...

- CHAÏMAAAAAAAAA !!!!!!!! 

Non Seigneur pas ça ! Pas cette voix ! Pas lui, pas maintenant, pas avec la clope en main entourée de boys. Nooon pas ça Seigneur !

L'étoile de la mer gabomaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant