L'étoile de la mer gaboma

Chapitre 18

- Kodjo ! Kodjo ! Kodjo ! Oh toi Prince du feu, viens à mon secours hein.

Je n'y croyais pas trop mais avais-je le choix ? Soudain, je sentis un pincement, KASSOU mon crabe !

- Kassou, va vite prévenir la reine oh, non maman Mwuessi, aka je ne sais plus, va vite chercher de l'aide.

Il sortit aussitôt comme s'il avait le feu aux fesses. Hum Kodjo là m'a bien blagué, là aussi hein il est où ?

Aussitôt, le petit feu devint grand, immense et s'ouvrit comme une porte et Kodjo en sortit mais il était grand, portait d'énormes bracelet. A la place de ses yeux dansaient deux flammes, il avait l'air furax de chez furax deh. Il se jeta sur l'immense serpent.

- Kodjo, fais attention non akie !

J'étais terrifiée, le combat était intense. Le serpent disparaissait pour réapparaitre derrière lui ou sur les cotés, Kodjo se battait comme un beau diable, j'avais peur très peur, si il mourait hein... Ah Kodjo ! Kodjo ! Kodjo, l'enfant d'autrui, que Dieu nous prête vie pour que je puisse trucider Rita hein.

Non ! Le serpent avait acculé Kodjo dans un coin de la grotte et voulait l'avaler.

- NOOON KODJOOO !!! hurlais-je horrifiée.

Je criais de toutes mes forces. Le « non » que j'hurlais sortait du plus profond des mes tripes, ventre, esprit, âme, je ne pouvais pas laisser faire ça, non ! Au même moment, le tonnerre gronda puissamment et une pluie diluvienne se mit à tomber. C'était comme si les éléments eux mêmes se déchainaient pour moi et avec moi me nourrissais. Je sentis tout mon corps se charger d'une puissante électricité, je tremblais de partout. Tout mon corps était secoué par cette décharge, pourtant je sentais qu'une force herculéeenne venait de prendre possession de mon corps et qu'il était si puissant que je n'arrivais pas à me stabiliser physiquement. J'étais sur la pointe des pieds, j'étais comme entre deux mondes, je me voyais agir. UN HOMME TRÈS PUISSANT ÉTAIT EN MOI ! Je saisis le serpent par la queue sans aucun effort, je le fis tournoyer dans les airs comme un vulgaire serpentin et le lança hors de la grotte. Je ne voulais pas me souiller en le tuant, en le tuant j'aurai tué Rita et je ne suis pas de celle qui gagne ainsi. Moi, je gagnerai proprement dignement. C'était ma marque de fabrique, c'était en moi point. J'étais noble, je découvrais tous ses aspects de ma personnalité, c'était comme si l'homme qui m'habitait me le disait télépathiquement. Il me fit savoir que je devais rapidement allumer un feu car la pluie était si forte qu'elle pénétrait dans la grotte et menaçait d'éteindre le feu or Kodjo se nourrissait de ce feu pour respirer car il était sorti de lui même pour venir m'aider, il m'avait envoyé son génie. Le feu était aussi le passage qui ferait en sorte que son esprit retrouve son enveloppe corporelle, je devais faire vite sinon le vrai Kodjo allait mourir.

Kassou entra dans la grotte avec des milliers de crabes, chacun portait de toutes petites braises. Kassou comme un chef d'orchestre les fit déposer les braises sur le feu. Ils étaient des milliers, des centaines de milliers, c'était spectaculaire. Oh Kassou, je l'aime oh mon Kassou, mon élément, mon gars sûr. Les larmes de reconnaissance coulaient sur mes joues, le feu s'embrasa, l'émanation de Kodjo s'évapora dans l'intense fumée, aussitôt, l'esprit me quitta et je m'évanouis sur le sol. Je me levais aussitôt, tout mon corps me faisait mal, c'était comme si on m'avait roué de coups, je devais prévenir maman Mwuessi de ce que Rita avait fait. Je courus à sa case sans plus hésiter, mon corps me faisait mal mais je sentais une détermination que je ne me connaissais pas me forcer à ne plus me soucier de la douleur et d'agir. Les choses étaient graves, Kodjo aurait pu mourir et moi tout perdre, barat, je signe ! Je rentrai précipitamment et essoufflée dans sa case, elle se retourna surprise de mon aspect et chassa les servantes pour qu'on soit seule comme si elle avait deviné que c'était grave.

- Rita a essayé de me tuer, elle m'a envoyé un énorme anaconda pour me zigouiller, ce n'est pas réglo, il faut la virer de l'initiation, ce n'est pas digne d'une prêtresse.

- Rien de tout ça ne sera fait ! Attends ma petite, tu crois que quand tu seras prêtresse, ce sera mieux, tu n'auras pas affaire à UNE RITA mais à de nombreuses, des milliers de Rita. Tu seras la femme du prince Tarik qui va bientôt succéder à son père, tu crois qu'être reine, c'est une gentille promenade ? Elle me le dit d'un ton très dur me choquant. L'initiation, c'est tout ça, montrer sa supériorité sur l'autre, de montrer ce que tu as pour toi. Si tu n'es pas capable de te défendre, c'est que tu ne seras pas à la hauteur de ce poste donc si le petit truc d'hier te fait déjà fuir, d'abandonner hein parce que Rita pour elle là, elle veut gagner. Va te préparer, la seconde épreuve est pour dans quelques instants, elle me tourna le dos pour me signifier que l'entretien était terminé.