J'avais demandé à ce qu'on me laisse seule, je ne voulais aucun génie, aucun être humain, j'avais trop mal, pas de triplées, pas de Kassou, pas de miroir, juste moi avec moi pour me retrouver...
Quand je suis sortie admirer la princesse Ashanti, j'ai tout de suite vu que Tarik était surpris à mort donc il la connaissait. Il n'arrêtait pas de me regarder, de s'excuser par le regard. Mon coeur battait à la chamade. Tarik demanda à un serviteur de m'installer dans l'assistance, comme nous n'étions pas encore marié, je ne pouvais pas m'asseoir près de lui. Dieu merci, j'étais assise, si je n'étais pas assise là, je me serais évanouie devant les gens, ça se sont les wazes de ma folle de sirène comme c'est une bourgeoise là.
La reine mère, après les protocoles d'usage, prit la parole en précisant bien qu'elle parlait au nom de sa fille Ashanti.
- Je sortais avec le prince Tarik depuis six mois quand la nouvelle de ses épousailles avec la future prêtresse d'Akkan arriva. Tarik me rassura vite en me disant que jamais il n'épousera une inconnue, à plus forte raison, une étrangère. Il m'a dit qu'il allait se rendre au Gabon mener son enquête pour juger de lui même de quel bois était fait ces gabonaises. À son retour du Gabon, il est venu chez moi me dire qu'elles étaient, excusez moi du terme, des PUTES, qu'il n'en épouserai aucune et nous avons même fait l'amour cette nuit là et plusieurs fois quand elles étaient installées ici.
Mon coeur se déchira, c'était comme si on venait de m'enfoncer un couteau dans le cœur, Tarik ne regardait que moi et tout le monde nous regardait. Il me suppliait du regard, me faisait des signes du style "attends on va en parler s'il te plaît". Je détournai le regard, il me dégoutait, il m'avait traité de pute, marre qu'on doute de ma virginité à la fin !
- Aujourd'hui, après m'avoir utilisée, couverte de cadeaux et de pierres précieuses, j'apprends qu'il s'apprête à en épouser une autre, j'exige réparation, il doit m'épouser aussi.
C'en était trop, je suis sortie de l'assistance. Je savais que Tarik ne pourrait pas me suivre, son père était présent. Seule, je savais que je ne ferais pas le poids face à cette fille. Elle était de sang royal, connaissait les étiquettes, les convenances de la bonne société et elle était merveilleusement belle. En plus, elle tchoukait (couchait) déjà, elle connaissait les bottes, comment donner du plaisir à un homme. Moi, je ne savais même pas si je savais embrasser, mon coeur pleurait à l'intérieur.
- Arrête de te mettre dans tous tes états, la colère est une mauvaise conseillère, me dit la voix. Tu sais dans la vie, quand tu obtiens un bonheur trop facilement, on te l'arrachera aussi très facilement mais si tu as bataillé, lutté, trimé pour l'obtenir, quelque soit l'alpha et l'oméga, personne ne pourra venir te le prendre. Ce sont les choses du diable qui viennent. Tu as vu Rita, elle sort en vampire depuis.
- Je m'en fous de Rita, je m'en fous de Tarik, de tout ça ok ! Je veux rentrer chez moi là. Je veux rentrer au Gabon, la bouffe de chez moi me manque, le bruit, les odeurs, les gens qui s'embrouillent bêtement, le congossa, ma vielle, son sourire, ses plats, voir mes petits danser le djazzé sur Go easy, manger le niocma avec les nike, les feuilles de manioc...Marre du foufou, du gari, des abofilo filo par ci par là hein !!! Là, je suis à bout, il faut que je me ressource. Je veux juste rentrer chez moi là, je n'en plus. Les larmes se mirent à couler enfin. J'avais mal, très mal, j'aimais Tarik à la folie.
- Tarik ne te laissera jamais partir au Gabon et tu le sais très bien. Tu te vois retourner habiter à Cocotiers ? Mame que toi oh, tu as l'oseille ? Que tu vas même payer ton billet comment ?
- Je m'en fous. En bonne gaboma, j'aime toujours pousser la carte et comme la moitié de mes compatriotes, même si on sait que c'est dans le vide oh, on pousse toujours, c'est comme ça, on est fiers point !
C'est décidé oh, je bouge d'ici !
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L'étoile de la mer gaboma
General FictionCeci n'est pas une histoire que j'ai conçue. C'est l'actualisation d'une chronique pré-écrite par une anonyme sur Facebook. J'ai décidé de la reprendre pour lui donner une nouvelle exposition et actualiser l'histoire. En espérant que l'auteure de c...