- Le diable ? Le diable ? Moi, je suis l'enfant de Dieu. Je ne veux rien faire de diabolique oh et je ne veux pas voir Satan. Je suis peureuse, j'ai peur de Dieu hein !!
- Non, ne t'inquiètes pas. Quand je dis le diable, je parle d'un ordre initiatique qui ne concerne que les hommes, on l'appelle le Mwiri. Tes ennemis n'y sont pas initiés, nous allons taper le diable comme ça s'ils veulent m'emmerder pendant mon travail, ils vont mourir.
Les yeux d'Iviti changèrent, je sentis que ce n'était pas l'amusement hein, j'avais déjà entendu parler de cet ordre. Seuls les hommes pouvaient s'y faire initier, on les reconnaissait à un oeil qui était tatoué sur l'avant bras. Il fallait faire très attention avec ces hommes, certains avaient fait disparaître des villages entiers.
- Oui oh, un homme initié au mwiri était allé dans sa plantation et avait ramené un régime de banane qu'il avait laissé devant sa case, me raconta la voix. À son retour, il trouva que son régime avait disparu. Fou de colère, il prévînt les villageois de lui ramener son régime. Personne ne le fit alors, il tapa le diable en disant que celui qui n'a fait que voir mes bananes au feu passe, que celui qui a humé l'odeur passe, que celui qui a vu les peaux de mes bananes passe, que celui qui a mangé mes bananes passe ; TOUT le village passa et il fut bientôt désert.
- Mamo ! C'est bien ça ! Oncle Al va die oh !
Je partis alors à la recherche de ma mère avec les triplées. Je m'arrêtais juste devant le chef de la sécurité pour le regarder intensément. Il fallait qu'il comprenne que là, ce n'était plus la blague, que si quelqu'un m'empêchait de récupérer ma mère qu'il soit tué. Il hocha simplement la tête, on avait communiqué avec les yeux. Le gars de la sécurité là me plaisait grave. Etrangement, il n'eut aucun problème quand je vins chercher ma mère. Kitty resta à payer les factures.
Le travail commença. On me lava à la rivière qui n'était pas loin du mbandja avec ma mère qui était inerte. Maman Mwuessi suivait debout l'avancée des travaux, vérifiait tout telle une gardienne. Bientôt, ce fût l'heure, on me mit un pagne, je devais rester la poitrine nue pour qu'on puisse bien m'attacher la corde. Je voulus d'abord bouder mais je cherchais ma guérison hein et celle de ma mère. Donc de supporter hein, on devait nous couper la corde sur une natte ensuite l'initiation commencerait.
J'étais effrayée ! On m'avait fait porter un pagne noir, deux grandes cuvettes remplies d'huile de palme et de feuilles, une corde noire avec une tête où on avait piqué une plume qui semblait me fixer. On m'installa sur la natte et on mit ma mère à coté de moi. A cause de son état, on l'attacha allongée et moi assise. On nous recouvra de pagnes. Iviti me donna deux rondelles de bananes avec de l'iboga dessus, c'était d'une telle amertume que je faillis recracher. Mais je tins bon, je pensais que ce serait easy. Bientôt, je sentis la corde qui bougeait d'elle même et enserrer mon corps encore plus. Je commençais à me sentir dans un état étrange.
J'apercevais des ombres qui voulaient tirer ma mère de la natte, j'étais la seule à m'en apercevoir ? Je voulais aller défendre ma mère mais je n'arrivais pas à bouger, je hurlais mais aucun son ne sortait de ma bouche. Soudain, je me vis petite en train de jouer dans la cour et un homme jouait avec moi, il me faisait tournoyer dans les airs et je riais quand soudain, oncle Al plus jeune arriva et me tira des bras du monsieur et je me mis à crier Papa !
Mon Dieu, je venais de voir mon père. Seigneur comment ? Quel était cette magie ? Comment une simple plante pouvait-elle me faire voir mon passé ? Mieux, faire remonter à la surface des souvenirs que moi même j'avais oublié ??? Mon Dieu, donnez moi en plus que je puisse voir encore. J'étais dans les vaps, je voyais les gens avec des têtes étranges. La voix était puissante en moi, elle même semblait dans un autre état. Elle m'expliquait tous les problèmes que les gens avaient à coté de moi. J'en vis une qui avait une grosse boule dans le ventre, je pouvais la voir, j'hallucinais ! Je voyais aussi ma mère, elle se battait de toutes ses forces. Elle se battait contre oncle Al, tante Rachelle et Rita aussi. Ma colère fut grande alors, je me débattis de toutes mes forces, la corde se serra encore plus alors je sortis de moi pour aller me battre pour sauver ma mère. Soudain :
- QUI OSE LAISSER UNE PRINCESSE D'AKKAN LES SEINS NUS PARMI DES VA NU PIEDS HEIN ? FERMEZ LES YEUX, VOUS OSEZ REGARDER MA FEMME !!!!
BOLOOOOOH !!!
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L'étoile de la mer gaboma
General FictionCeci n'est pas une histoire que j'ai conçue. C'est l'actualisation d'une chronique pré-écrite par une anonyme sur Facebook. J'ai décidé de la reprendre pour lui donner une nouvelle exposition et actualiser l'histoire. En espérant que l'auteure de c...