Chapitre 58

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- Comment ça tu entends ma voix ? Ce n'est pas possible, tu mens, dis-je en levant la tête. Je fus frappée par sa beauté, j'avais l'impression de l'avoir déjà vu, je détournai le regard.

- Attends on est dans quelle dimension là ? Demanda la voix.

- Je l'entends pour la toute simple raison que moi aussi, j'en ai une et qu'on est de la même espèce, c'est-à-dire moitié humain, moitié sirène sauf que moi j'ai appris à régler ma voix pour que personne d'autre que moi ne l'entende.

- Si tu peux la régler à volonté, règles là pour que je l'entende.

Il sourit et se toucha le front en souriant, j'entendis soudain sa voix dire :

- Je crois que tu as assez de problèmes comme ça pour t'embarquer dans une histoire de complicité avec une fille qui a les problèmes collés aux écailles.

J'éclatais alors de rire, je n'étais donc pas la seule. C'était bon de rencontrer quelqu'un qui était comme vous, ça changeait pour une fois.

- Alors comme ça tu es mi-homme, mi-sirène comme moi.

- Oui, attends on doit y aller, ta mère doit être dans la mine.

- La mine, qu'est-ce que c'est ? Parce que ça n'a pas l'air top ton truc là, dis-je soudain inquiète.

- Non, ce n'est pas top en effet mais c'est aussi une bonne chose.

- Comment ça ?

- Eh ben la mine est l'endroit où les esprits des gens qui ont un génie de la mer se refugient quand le corps qu'il habite est ensorcelé. Dans le cas de ta mère, ça veut dire qu'on la maintenait en captivité quelque part et qu'elle a eu la force de s'échapper pour venir se refugier dans la mine.

- Ok, pas du tout rassurée pour autant, mais pourquoi vous appelez ça la mine ?

- Parce que c'est une grotte pas loin des côtes et il y fait un noir d'encre.

- Ah comment je vais retrouver ma mère s'il fait si noir ?

- Eh ce n'est pas moi qui suis la petite-fille de la foudre hein et il sourit.

Je l'avais déjà vu mais où ? Au Ghana ?

J'étais impatiente de me rendre à cette grotte, je ne tenais pas en place.

- Comment tu t'appelles sinon ?

- Eric.

- Ah ouais, bon euh Eric, on se tire quand de cette antichambre ? Je vais devenir folle à rester ici à attendre je ne sais pas quoi, je dois juste retrouver mon crabe, ok ? Et une autre chose, ne viens pas me parler de confiance quand toi même tu me donnes un faux prénom.

- On en reparlera plus tard, allons y. Il fit pivoter l'un des miroirs qui se trouvait dans la pièce et on se retrouva dans un long couloir blanc. Eric appuya encore sur l'une des parois murales et on se retrouva automatiquement dans l'eau.

On nagea pendant un long moment à travers les algues, les poissons multicolores s'échappaient de partout à notre approche, c'était féerique. Eric n'avait pas lâché ma main, je voulais qu'il me la rende car je n'aimais pas le fait d'être troublée par lui. Et surtout, je savais que je le connaissais, que j'avais vu ses yeux quelque part. Je mettais mes mains à couper qu'il m'avait donné un faux prénom, je devais me méfier de lui. Je cherchais à rentrer en communication avec Kassou télépathiquement, je savais qu'il n'aurait pas lâché ma mère au péril de sa vie. Tout semblait si vaste, si grand. Kassou oh tu es où ? Tu ne m'as jamais déçu ni abandonner, montres moi un signe stp ! Je cherchais autour de moi un signe, quelque chose, un indice. Soudain, je vis un gros escargot de mer avec des grosses pinces, un cousin à Kassou, pensais-je. Je lâchais la main d'Eric pour me rapprocher de celui que je prenais pour le cousin de Kassou.

- Svp gentil escargot de mer vous n'auriez pas vu Kassou ?

- Kassou ? C'est qui ça ?

- Un crabe, il devait être avec une dame en bleue.

- Ah oui j'ai cru les voir remonter, il la tirait avec des milliers de crabes.

- Hein vous êtes sûr de ce que vous affirmez ?

- Pourquoi vous mentirais-je ? Et il continua sa route.

J'étais perplexe, je savais que Kassou avait le pourvoir de rassembler de nombreux crabes et qu'effectivement s'ils étaient des milliers, ils auraient pu tirer ma mère vers la surface. Mais comment en être vraiment sûre ?? Et si je remontais et que ma mère était restée en bas ? Eric me rejoint rapidement.

- Alors que décides-tu ? Me demanda t-il.

- Je veux jeter un dernier coup d'œil autour de ta grotte, la mine, si je n'aperçois rien, on remonte hein, les autres doivent être fous d'inquiétude.

Eric ne dit rien et me reprit simplement la main pour me conduire près de la mine.

L'étoile de la mer gabomaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant