Chapitre 44: Julie

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Allongée sur son lit, la tête pausée sur le torse de Liao, leurs doigts entrelacés ; Julie fixait le mur d'un air absent. Son esprit ressassait les paroles du policier:

                                                                                         Flashback

Dans cette chambre d'hôpital, Julie reposait sur le lit, le visage creusé par la fatigue. Près d'elle un policier l'interrogeait assis sur une chaise:

- Que s'est-il passé durant les deux dernières semaines ?

Après un petit moment de réflexion, elle décida de lui raconter ce qui s'était passé. Jamais elle ne se serait douté qu'il la prendrait pour une folle. Elle raconta tout depuis l'accident en bus jusqu'au retour à cette maison en omettant les détails trop durs à dire. Quelques fois, sa voix se cassait et ses larmes menaçaient de couler mais elle continuait son récit sans arrêter. Quand elle eu fini, le policier l'a regardait d'un air moqueur.

- Et donc, tu vas me faire croire que des robots ont exterminer les hommes et qu'un livre vous a permis de voyager dans le temps. J'ai entendu des témoignages marrants, mais le tien les surpasse tousses !

- Mais... Mais c'est la vérité ! Bafouilla-t-elle.

- Tu déboules ma petite. J'espère que l'hôpital arrivera te soigner. Se moqua-t-il.

                                                                             Fin du flashback

Elle se retourna sur le ventre pour regarder Liao et alors qu'il planta son regard dans le sien, elle murmura:


- Qu'est-ce qu'on va faire ?


Elle se réfugia dans le cou de Liao en laissant les larmes dévaler sur ses joues. Alors que ses sanglots se firent entendre, Liao prit la parole:


- He Julie, ça va aller okay ? Regarde moi Julie.


Elle souleva sa tête qu'il prit en coupe. Ses yeux rassurants plongeaient dans les siens et les doigts de son amour essuyaient patiemment ses joues baignées de larmes.


- C'est fini maintenant. C'est derrière nous tout ça, okay ? Ca va aller, je te le promets.


Il la regarda un instant avant de déposer ses lèvres sur les siennes. Julie reposa ensuite sa tête sur le torse de son petit ami, croyant à ses paroles remplies d'espoir. La main de Liao se déposa sur son dos en faisant des petits cercles avec son pouce, Julie s'endormit peu de temps après.


A son réveil, Liao s'était endormit à son tour, la femme attrapa son portable et fit défiler sa barre de notification pour s'apercevoir que Marissa lui avait écrit:


"Est-ce que tu peux venir chez Adrian avec Liao stp... Je te passe l'adresse"


Qu'est-ce que ça voulait bien pouvoir dire ? Ca parlait forcément de "l'accident" sinon, elle ne les auraient pas rassembler tous ?
Elle se leva et entreprit de réveiller Liao. Elle lui raconta tout et après s'être préparé, ils partirent en direction de la maison d'Adrian avec la moto de Julie.


Liao cramponné à son dos, la moto roulant à pleine vitesse, ils arrivèrent une dizaine de minutes plus tard. Julie gara son véhicule devant la maison et prit la main de son petit ami en se dirigeant vers la porte d'entrée. Quelques secondes après avoir sonné, la porte s'ouvrit sur une femme au teint fatigué. Elle les fit entrer en parlant d'une voix chaleureuse:


- Bonjour ! Vous devez être Julie et Liao. Ravie de faire votre connaissance ! Je vais vous amener à la chambre d'Adrian, il ne va pas très bien en ce moment... Il dit qu'il a laissé mourir sa petite amie, Azélie; il ne m'a rien raconté, depuis son retour il est très refermé sur lui-même. Le médecin dit qu'il faut qu'il me parle mais je ne peux pas le forcer à le dire alors j'attends... Il a voulu vous voir à tout prix; tout à l'heure, il a fait comme une crise de panique, j'ai eu très peur... Il répétait des phrases incompréhensible, heureusement que Marissa a été là pour l'aider. Je m'inquiète beaucoup pour lui... Enfin bon, la chambre est par là. 

Julie regarda Liao, un air paniqué dans les yeux mais pour toute réponse, le jeune homme lui sera plus fort la main en l'entrainant à la suite de la mère d'Adrian. Cette dernière, une fois à hauteur de la porte qui devait certainement relier le couloir à la chambre de son fils, tapa trois fois avant d'ouvrir et de laisser entrer les adolescents.

La chambre était grande et contenait un grand nombre de poster, sur le lit double étaient assis Marissa et Adrian, côte à côte. Ce dernier avait la tête entre ses mains et ses cheveux qu'il n'avait pas dû couper depuis des mois, lui faisaient une coupe de cheveux un peu plus longue que Jack Dawson dans le film Titanic. Lorsqu'il releva la tête, Julie fut frappée par la douleur qu'émanait de ce visage. Il avait un teint cireux à faire peur à un mort, des cernes noirs apparentes et ses yeux bleus reflétaient que de la douleur.
Marissa, elle, avait perdu un bon nombre de kilos et son visage fatigué, dénué de maquillage, avait perdu de sa beauté.

- Vous m'appelez si vous voulez boire quelque chose. Amusez-vous bien. Dit la mère d'Adrian en fermant la porte pour les laisser seuls.

Marissa les détailla à tour de rôle et s'arrêta sur leurs doigts entremêlés. Son visage s'illumina une seconde et pour briser le silence gênant, elle dit:

- Ho vous êtes ensemble ? Félicitations !!! Vous êtes très beau.

- Ha... Heu... Merci, c'est gentil. Répondit Julie.

Liao lança un regard interrogateur à Marissa comme pour lui demander pourquoi elle les avaient fait venir. Elle se leva et jeta un regard inquiet vers Adrian qui regardait les entailles sur ses poings.

- Bon, je voulais vous parler de ce qu'on va faire maintenant. J'ai parlé à mes parents de ce qu'on avait vécu, les découvertes qu'on avait faites comme quoi les robots ont... Enfin vous voyez ce que je veux dire mais ils ne me croient pas et notre seul preuve a été réduite en cendres.

- C'est-à-dire ? Demanda Liao.

Pour la première fois depuis leur arrivée, Adrian leva les yeux vers eux et commença à parler d'une voix rauque :

- Les policiers ont brûlé le livre " Hypothèse d'un futur probable". Ils ont brûlé le seul moyen d'y retourner.

- Ho merde... Murmura Julie.

Il y eut un silence puis Julie reprit la parole d'une voix où perçait l'effort de retenir ses larmes qu'elle fournissait :

- Moi aussi, j'en ai parlé au policier qui est venu m'interroger et il m'a traité de folle. Personne ne nous croit.

- C'est compréhensible aussi. Si on vous disait que quelqu'un était allé dans le futur à l'aide d'un livre et qu'il avait découvert que des robots avaient pris le pouvoir et tuant tous les hommes, moi en tous cas, j'aurais du mal à y croire... Annonça Liao.

- Oui c'est vrai mais c'est la vérité ! S'énerva Marissa.

- Si on continue d'en parler à nos parents, ils finiront bien par nous croire, non ? Tenta Julie.

- Je ne pense pas, ils nous prendrons pour des fous et on finira dans des hôpitaux psychiatriques à soigner une folie qui n'existe pas... Rétorqua le petit ami de celle-ci.

- On devrait arrêter d'en parler. On garde ça pour nous puisqu'on ne peut rien prouver. . . Je n'ai pas envie d'en parler, c'est trop dur. Je veux que tout ça soit derrière nous et puis s'ils finissent par nous croire, on aura des tonnes de journalistes qui nous attendrons chaque jour pour nous demander plus de détails dur les cadavres qu'on a vu dans le bunker. Déclara Adrian. Moi je ne veux pas de ça, on a vu ce futur d'assez près pour savoir que ça finira mal et si toutes ces personnes le savent ça pourrait tourner en drame.

- Alors vous voulez qu'on ferme notre gueule et qu'on laisse ce futur se produire ?! Vociféra Marissa.

Adrian planta son regard dans celui de la blonde et rétorqua:

- Oui. Oui on le laisse se produire car ce n'est même pas sûr que ce soit la vérité et que ça ne changera rien de le dire à part gâcher la vie de milliards de personnes.

- Mais... Mais je ne peux pas reprendre ma vie comme si rien ne s'était passé et me lever chaque matin en me disant que ma famille ne sait pas que dans environ sept cent ans, tout sera fini. . . Balbutia Marissa.

- Marissa, ta vie ne reprendra jamais comme avant même en leur disant. Et puis dans sept cent ans, ta famille sera morte depuis longtemps. Objecta le boxeur.

- Mais oui mais... Mais. . . Bredouilla la blonde.

- Je suis d'accord avec Adrian. Je ne veux plus en parler. Annonça Julie.

- Donc on garde ça pour nous ? Gémis Marissa.

- Oui. C'est mieux pour tout le monde. Murmura Julie.

- Okay... Mais si des policiers nous interrogent ?

- Tu dis que tu t'en souviens plus ou tu ne réponds pas. Proposa la brune.

- Très bien, comme vous voulez... Marmonna Marissa, vaincu.

- Merci. Lui chuchota Adrian. 

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