Chapitre 30: Lou

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Encore une nuit où elle pleurait seule dans sa maison, encore une nuit d'insomnie. Blottis dans son lit, elle maudissait sa personnalité d'insomniaque. Ses yeux ouverts dans le noir, elle regardait fixement l'écran de son portable mis en veille attendant désespérément un appel de la police.  Chaque soir, c'était pareil, depuis une semaine, elle bondissait sur son appel à la moindre notification mais pour l'instant aucune nouvelle de son fils.

Le soleil commençait à se lever, sans attendre une minute de plus, Lou sortit du lit et partit se préparer un café avant d'aller dans la salle de bain. Devant son miroir, elle observait le reflet qui ne lui ressemblait plus. Sa peau était pâle à faire peur, ses yeux ternes et des cernes aussi noir que ses cheveux. Sa silhouette avait considérablement maigrie ne lui laissant que la peau sur les os.
Sans pouvoir se regarder une seconde de plus, elle entra dans la douche et laissa les larmes se mélanger à l'eau qui coulait sur son corps. Après avoir frotté énergiquement ses cheveux et son corps, Lou sortit et s'habilla en vitesse.

Elle se dirigea ensuite vers sa voiture sans manger en direction de l'hôpital. Arrivé devant, elle entra et sa journée débuta.

                                                                                     ***

Enfin elle sortait de son lieu de travail, ses journées étaient tristes depuis qu'Adrian était plus là.
Lou s'installa dans sa voiture et démarra. 

Une fois arrivé devant chez elle, elle se gara et sortit de sa voiture. Les clés en mains, elle arriva près de la porte avant de s'arrêter devant une silhouette. Elle la détailla avant de pousser un cri de surprise quand elle la reconnut.

- Charles qu'est ce que tu fais ici ? Demanda-t-elle.

Charles la détailla de ses yeux bleus semblable à ceux de son fils. Il avança d'un pas et prit le poignet de Lou en l'amenant vers son torse tandis qu'elle se débattait.

- Je t'ai manqué ? Demanda-t-il.

Lou arrêta de se débattre, son visage à quelques centimètres de celui de son ancien mari, son haleine puait l'alcool. La femme le repoussa d'un geste brusque et s'écarta d'un grand pas.

- Alors qu'est ce que tu fais ici ? Demanda-t-elle patiente.

- Écoute, je suis désolé pour ton fils.

Elle tiqua:

- C'est aussi le tien, tu sais.

Elle ne voulait plus lui pardonner ni se laisser prendre par les sentiments avec lui. 

Charles vit rouge et commença à parler d'une voix où perçait la colère qu'il essayait de contenir :

- Je ne suis pas le père de ce gosse.

- Si ! Excuse moi mais je n'ai pas fait cet enfant seul. Ce n'est pas parce que tu ne l'aimes pas que tu as le droit de l'enlever de ta famille, Charles ! Il restera ton fils que tu le veuilles ou non. 

- Non ! Je ne suis pas le père de ce con ! Je suis le père de Philippe mais pas de lui, c'est clair ? Cri-t-il en détachant bien toutes les syllabes.

- Tu ne parles pas de lui comme ça ! Ce n'est pas parce que tu ne t'entendais pas avec lui que tu peux lui dire ça ! Philippe et Adrian sont du même sang, le nôtre, le tien.

Charles s'approcha de Lou, menaçant:

- Je ne le voulais pas ce gosse !!! Toi non plus ! 

- Tais toi ! Moi je le voulais cet enfant ! Toi peut-être que non mais tu n'avais pas à réagir comme tu le fais avec lui ! Hurla-t-elle à son tour.

Dehors, les voisins regardaient par la fenêtre alarmés par tout ce vacarme.

- T'aurais dû avorter ! Si tu m'aimais tu l'aurais fait connasse !

Elle eu l'air choqué, pas par l'insulte à son égard, non, elle était habituée, mais plutôt par le reproche qu'il venait de lui cracher la figure.

- Quoi ?! Cet enfant je l'aimais autant que toi pour ta gouverne, je ne pouvais pas le tuer comme si c'était un vulgaire objet ! C'était mon enfant, le tien... Sa voix se brisa et les larmes lui montèrent aux yeux.

- C'est ça, pleure ! Tu faisais que ça quand on était ensemble ! T'as pas changé ce que je vois ! Il ricana avant de reprendre son air menaçant et de s'approcher encore plus de son ex-femme. Et je t'ai déjà dit que c'était pas mon enfant, et Adrian n'est rien de plus qu'un vulgaire objet comme tu dis.

- Tais-toi ! Je vais t'expliquer un truc vu que t'a pas trop l'air de le savoir, dit-elle dans un élan de courage, j'ai couché qu'avec toi donc c'est forcément ton enfant ! Et franchement si lui c'est un objet alors toi t'es quoi ?!

Ses yeux s'ouvrirent et il parut un instant décontenancé avant que sa mâchoire se contracte et qu'il empoigne violemment les poignets de Lou. Il la plaqua contre sa porte plus en colère que jamais.

- T'as dit quoi là ?! Répète ! J'ai dit RÉPÈTE ! Gueula-t-il.

Un éclair d'effroi passa dans les yeux de la femme quand il la plaqua encore plus fort contre le mur. Son haleine écœurante soufflée sur le visage de la femme. Les poignets de la femme étaient devenus tout blanc mais Charles ne comptait pas la lâcher. 

- Tu ne m'obéis pas ? Susurra-t-il à son oreille.

Elle ne pouvait pas répondre tellement la terreur la paralysait. Pourtant elle aurait dû car elle savait jusqu'où il était capable d'aller.
Il lâcha un de ses poignet et lui sourit d'un sourire sadique avant que sa main parte s'abattre sur sa joue avec une force inhumaine. Lou poussa un hurlement de douleur, laissant dévaler les larmes sur ses joues.
Certes, elle avait vécu bien pire avec cet homme mais ça faisait longtemps et elle avait oublié la douleur que ça procurait à l'intérieur comme à l'extérieur.

Il releva sa main pour recommencer, elle ferma fort les yeux mais une voix les interrompit. Un vieillard se tenait devant chez Lou, à une distance raisonnable. Il continua à crier:

- Arrêtez ! Arrêtez jeune homme !

Charles se retourna lentement sans lâcher Lou, il détailla le vieil homme.

- Arrêtez où j'appelle la police.

Il montra l'écran de son portable qui était sur l'application d'appel où était noté le numéro: 17.

Charles, sachant que l'homme n'hésiterait pas à appuyer sur le bouton, se recula en lâchant brusquement Lou non sans lui jeter un regard meurtrier.

Il se dirigea vers sa voiture et partit rapidement. Le vieil homme attendit que l'on ne voie plus la voiture pour courir vers la femme.

- Vous allez bien madame ? Demanda-t-il inquiet.

Elle hocha la tête et essuya ses larmes en balbutiant :

- Merci beaucoup monsieur... Merci.

Elle rentra dans sa maison en fermant la porte à clé derrière elle. Son téléphone vibra et comme toujours, elle se précipita dessus et regarda le nouveau message :

" On se reverra bb et cette fois t'y échappera pas "

De Charles.

Soudain elle tomba au sol, abattu, des sanglots qu'elle ne put retenir montaient dans sa gorge. Et  ce moment là, elle ne voyait plus ce qui était beau dans sa vie et craqua dans un cri déchirant.




La tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant