Chapitre 11: Luc

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Luc venait de se réveiller. Hier, il avait appris que Adrian et Azélie avaient eu un accident. Perle l'avait appelé dans la soirée, il avait essayé de ne laisser transparaître que la détermination mais en réalité, il était en plein désespoir. Ses muscles étaient engourdis et ses paupières lourdes de fatigue alors qu'il avait assez bien dormi cette nuit. Il sortit du lit et se dirigea vers son armoire située à sa gauche pour en sortir ses habits du jour. 
Sa chambre n'était ni trop grande ni trop petite, parfaite. La couleur bleue semblait donner une ambiance chaleureuse à la pièce, ses étagères suspendues à ses murs étaient ornées de figurines de films mais aussi des souvenirs de voyage. Des poufs de différentes couleurs étaient disposés près de son bureau à sa droite.

Il sortit de sa chambre, ses vêtements à la main, et partit en direction de la salle de bain. Ses parents avaient leur propre salle d'eau et laissait l'autre à leurs quatre enfants dont Luc était l'aîné.
Il avait deux sœurs et un frère, Emma, Léa et Théo. Léa était la benjamine et Emma la cadette. Il avaient des liens très fort mais se disputaient de temps en temps comme toutes les fratries.

Il entra dans la pièce et prit une douche, il sentait l'eau dégouliner sur son visage et sur son corps. Cela lui fit un bien fou et clarifia ses idées. Adrian et Azélie n'étaient pas seuls et même si ses parents lui avaient donné peu d'espoirs, il en gardait toujours enfoui au fond de son crâne... Ses pensées virèrent vers d'autres sujets comme ses frères et sœurs ou ses parents. Quand il eut fini de se laver, il s'habilla et coiffa ses cheveux blonds. Quand il sortit de la pièce, Léa attendait devant la porte de cette même salle. Il lui sourit et secoua les cheveux blond polaire de sa sœur, insouciante  qui rigolait. Il alla prendre son petit-déjeuner, assis à table, il trouva son portable sur le bar de sa cuisine. Il avait reçu un message du collège, ce qui le surprit au plus haut point.

" Bonjour chers élèves et chers parents, je me permets de vous écrire pour la raison suivante: les élèves de l'établissement Du Puits ne pourront être accueillis au lycée pour des raisons de sécurité. Vous devez être au courant qu'un bus a rencontré un malheureux accident et sa position est et reste toujours introuvable. Pour éviter tout risque que cet accident effroyable se reproduise, nous avons décidé la fermeture du lycée pour un temps indéfini à ce jour. De plus, l'interdiction de sortir est valable encore aujourd'hui. Nous sommes sincèrement désolés et nous vous souhaitons bon courage dans cette épreuve. Bien cordialement . Mr Eri, le directeur. "

Le cœur de Luc se serra à cette annonce. Ses jambes devinrent soudain très lourdes, sa tête tourna au ralenti. Il entendit des pas près de lui et comme d'habitude, il revêtit un masque souriant et rassurant sur son visage livide. La personne arriva près de lui et lui sourit tendrement. C'était sa mère comme toujours elle resplendissait. Ses cheveux d'un blond semblable à de l'or,  se balançaient au rythme de sa démarche. Ses yeux aussi bruns que l'écorce avaient quelque chose d'intimidant et sa tenue vestimentaire du jour, une robe aux formes géométriques, semblait faire ressortir ses lèvres rebondies.

- On a eu un message du lycée, on ne va pas en cours aujourd'hui. Dit Luc

Il n'en dit pas davantage puisque ses parents n'étaient pas au courant qu'un bus avait eu un accident même si ils ne tarderaient pas à le savoir en écoutant les informations ou en lisant le mail de Monsieur Eri. Donc, ses parents ne savaient pas que ses meilleurs amis étaient sûrement.... Non ils ne l'étaient pas. Toujours garder espoir pourtant une part de lui avait déjà abandonné la bataille contre le tristesse.

La réaction de sa mère passa de l'étonnement à l'interrogation pour finir à la compréhension. Puis demanda ensuite:

- C'est à cause de la tempête ?

- Oui...

Le père du jeune homme entra àce moment là, son teint pâle effectuait un contraste inexorable avec ses yeux d'un noir parfait. Il était encore dans son pyjama gris et tenait son portable dans sa main.

- Les enfants n'ont pas cours aujourd'hui... Nous avons interdiction de sortir donc c'est logique.

Luc partit réfléchir dans sa chambre pendant que ses parents discutaient.
Il s'assit sur son lit et essaya d'appeler Adrian pour la centième fois, il avait fait de même avec Azélie. Tous ses muscles étaient contracté et un mélange d'espoir et de résignation s'installait en lui.

BIP
BIP
Vous êtes bien sur le répondeur de Adrian, si je ne vous répons pas c'est que je suis occupé ! Laissez moi un message ! J'essaierai d'y répondre au plus vite ! Bye !!!
BIIIIIIIIP

- Hello, Ad... C'est encore Luc. Dis moi où t'es mec ! Je... Ad... S'te plaît...

Sa voix se brisa puis il coupa son message. Une larme coula sur sa joue puis une autre et encore une... Ses larmes s'écoulèrent sans relâche tandis que ses pensées se perdirent dans un brouhaha infini. Il sentit une sueur froide couler dans son dos. La porte s'ouvrit en grinçant, il tressaillit, essuya rapidement ses pleurs et sourit.
Emma se tenait au seuil de la porte et regarda moqueusement son grand frère.

- C'est bon, je t'ai vu... C'est pas en essuyant tes larmes que tes yeux seront moins rouges, Luc.

Elle vint s'assoir à côté de lui en veillant de bien refermer la porte derièrre elle. Quand elle fut assise, elle dit :

- Que se passe -t-il ?

Luc savait qu'Emma comprendrait et l'écouterait mais une boule dans sa gorge lui écrasait les cordes vocales. Pourtant il respira un grand coup et lui répondit:

- Non rien, t'inquiète pas p'tite soeur.

Emma resta immobile sans bouger et le fixa avec ce fameux regard rassurant qui poussait toujours Luc à lui dire ce qui n'allait pas, cette fois-ci ne fit pas exception.

- Ho... Y a eu un accident de bus et... ( Les larmes s'étaient remises à couler à flot ) C'est le car d'Adrian et d'Azélie, on n'a plus de nouvelles... Voila...

Luc replia ses jambes contre son torse et posa son menton contre ses genoux. Emma réfléchit en silence avant de déclarer:

- Ouais... T'inquiète, quand la tempête sera passée, on en saura plus. Garde espoir... Au pire, parles-en aux parents.

- Non, surtout pas ... Ils vont s'inquiéter... Et puis...

Il enfouit sa tête pleine à craquer dans ses genoux et un gémissement de désespoir s'échappa de ses lèvres mouillées.

La tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant