Epilogue

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                                                                                   Dix ans après

Enfin, il débauchait de son travail. Il était dix-huit heures, il avait le temps d'aller à la salle de sport, faire un peu de boxe. Il monta dans sa voiture et démarra sans plus attendre.

Adrian était analyste d'affaire dans un bureau, il venait d'avoir vingt-sept ans, il y a un mois de cela. Il était marié avec une femme depuis deux ans, pourtant il ne se sentait pas à sa place dans ce couple. Et il savait pourquoi, son esprit ne l'avait pas lâché avec le souvenir d'Azélie depuis le lycée. Quand il s'était mit avec Laura, sa femme, il ne cherchait rien de plus qu'une aventure pou l'oublier, Elle. Mais après, Laura était tombée follement amoureuse de lui et Adrian ne voulait pas lui faire du mal alors il s'était lâchement laissé faire. Il ne l'aimait pas comme il aimait Azélie mais il faisait semblant et elle semblait y croire. Ses démons lui rappelaient sans cesse, qu'il finirait par tuer Laura et il avait souvent prévu de la quitter pour son bien, mais pourtant, quand elle l'avait demandé en mariage il avait dit oui. Laura était une femme adorable, gentille et attentionnée, elle avait tout pour plaire, mais elle n'était pas Azélie.
Après toutes ces années, il n'avait jamais réussi à l'oublier. Il s'était reconstruit physiquement, mais son esprit était mort à ses seize ans et n'avait jamais été réanimé.

Adrian était devenu un homme qu'on pourrait qualifier de mystérieux. Il parlait peu, souriait peu et ne montrait jamais ce qu'il ressentait. Un masque qu'il s'était fabriqué à son adolescence et qui ne l'avait pas quitté depuis... À l'adolescence, il avait plusieurs fois pensé et essayé de se faire disparaitre, mais il s'était toujours arrêter à temps en pensant à sa mère qui ne se remettrait pas de sa mort. Alors, il avait vécu tel un fantôme à regarder sa vie se construire en ayant l'impression d'être un témoin à sa propre existence.

Il arriva à la salle de boxe et pris ses affaires dans le coffre de sa voiture avant de se diriger vers les vestiaires.
Une fois changé, il se mit dans un coin de la salle et commença à s'échauffer.

Adrian avait repris la boxe dès qu'il eut pu après son "accident" et depuis ce jour, il n'avait jamais arrêté. Quand il boxait, c'était le seul moment où il se sentait à peu près bien. Son esprit s'évadait et il ressentait que le tiraillement de ses muscles dans ses bras et ses jambes. Quand il n'arrivait pas à oublier ce qu'il avait fait, il s'imaginait qu'il était le sac de frappe. Cela lui permettait d'avoir l'impression d'avoir enfin payé ce qu'il avait fait et ce que personne savait. En effet, depuis tout ce temps, il avait tenu sa promesse et Liao aussi, car les deux garçons étaient restés en contact.

Deux heures plus tard, il sortait de la salle de sport, douché et rhabillé. Il arriva à sa maison quelques dizaines de minutes plus tard. Il dit bonjour à sa femme et l'embrassant avant d'aller préparer à manger.

Adrian était resté avec Laura car c'était une femme qui respectait son silence et qui était très patiente. Elle ne lui avait jamais poser de question sur la disparition de ses seize ans, informations qui avait fait la une aux journaux. Il l'appréciait pour ça et il savait qu'il ne trouverais pas ça avec tout le monde.

Après avoir mangé, ils regardèrent le film Inception et allèrent ensuite se coucher. Une voix dans leur lit, Adrian eut du mal s'endormir ; derrière lui, il entendait la respiration régulière de Laura ce qu'il lui prouva qu'elle, elle n'avait pas ce problème-là

Lorsqu'il s'endormit à plus d'une heure du matin, les bras de Morphée ne l'accueillirent pas avec délicatesse :

Dans son rêve, il la voyait, Elle. Elle le regardait de ses beaux yeux verts avec méchanceté, elle paraissait déçue. Il voulut s'approcher, mais ne pu bouger, son corps semblait clouer sur place. Une larme coula sur la joue d'Azélie alors qu'elle commençait à crier :

- Tu m'as abandonné ! Tu m'as tout simplement abandonné !!! Tu ne pensais plus à moi quand tu es rentré dans cette maison !!! Tu n'as plus jamais pensé à moi !

- Non Azélie ! C'est pas vrai, je pense à toi tout...

- Arrête de mentir ! Je sais que tu t'en fiches !! Regarde, tu as pris la première fille qui passait et tu t'es marié avec elle ! Tu m'as remplacé comme si je n'avais jamais existé !

- Non ! Azélie !! Dis pas ça !!!

- Comment peux-tu te regarder dans un miroir après ce que tu m'as fait ! Ce que tu nous as tous fait ! Je t'aimais et tu m'as laissé tomber ! Tu m'as laissé tomber pour Marissa ! On s'était dit qu'on s'aimerait pour la vie, mais ce n'était qu'un mensonge ! Tu n'es qu'un menteur !!!

- Azélie non !!!

Elle commençait disparaitre tout doucement.

- Non Azélie revient ! Reviens !!!

Quand elle fut sur le point de disparaitre, elle hurla :

- Tu n'es qu'un meurtrier ! Un monstre !!!

- AZELIE !!!! NON !!!

IL se réveilla en sursaut, secoué dans tous les sens par Laura. Il avait le visage baigné de larmes et sa respiration était haletante. Laura le regardait avec inquiétude.

- He Adrian, ça va ? Tu criais dans ton sommeil en gesticulant encore une fois, mais cette fois, tu criais un nom : Azélie je crois.

Il se releva sur les coudes et soufflant, son corps était en sueur.

- Excuse-moi Laura. Je vais aller prendre une douche. Rendors-toi, je suis désolé.

Il se leva et fit un bisou sur le crâne de sa femme puis partit prendre sa douche. Il laissa l'eau couler sur sa tête en se mémorisant son rêve, ce n'était pas la première fois qu'il rêvait d'Azélie mais jamais auparavant ce n'avait été si clair. Il passa sa main dans ses cheveux en rejetant la tête en arrière pour sentir l'eau dégouliner sur son visage. Il donna l'autorisation à ses larmes de couler et se repassa le rêve en boucle, le heurtant un peu plus chaque fois.

Alors comme ça, elle aussi, le pensais, il était un monstre. Il n'arriverait donc jamais à se faire pardonner, mais qu'allait-il devenir ?

Alors qu'il s'adossait contre le mur froid, il repensa à cette dernière phrase qui allait briser sa vie une autre fois :

" Tu n'es qu'un monstre !!!"  

La tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant