Chapitre 14: Inconnu

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L'homme soupira bruyamment, encore aujourd'hui il devait partir travailler. Au début certes, il l'avait adoré, son boulot mais cela faisait environ vingt ans qu'il le pratiquait. Même en temps de tempête comme en ce moment, il devait risquer sa vie pour une bande de mioches qui avait eu un accident. Le bruit du moteur de sa voiture ne s'entendait pas avec le vent. Au bout d'une quinzaine de minutes, son véhicule noir se gara devant son lieu de travail. Il en sortit et se dépêcha d'entrer dans le commissariat. A l'intérieur, la chaleur régnait, ses collègues le saluèrent rapidement. Ils étaient tous affairés et chacun vaquait à ses occupations. Il entra dans sa pièce, celle-ci était très grande et spacieuse. Son bureau était remplit d'une douzaine de classeurs ouverts. Un petit tableau blanc parsemé de papiers trônait juste derrière ce meuble. L'homme s'assit sur sa chaise et sortit un dossier d'un tiroir. La chemise contenait tous les fichiers nécessaires à sa recherche. Il devait partir pour le lieu de l'accident à neuf heures. il était déjà huit heures et demi. De toutes façons, il savait très bien qu'il allait rentrer tard ce soir puisque lui et ses collègues n'avaient pas encore trouvés le lieu de l'accident. Il se leva et alla vers l'armoire, le policier l'ouvrit et attrapa un gilet d'identification qui lui était attitré. En quelques minutes, il était équipé de tout son matériel y compris ses armes.

Une personne frappa à sa porte, puis entra. C'était son collègue Guillaume.

- On doit y aller Bry. L'hélico est déjà partt pour trouver l'endroit de l'accident. Lui dit-il.

Bry se leva en veillant à emmener le dossier et suivit son compagnon jusqu'à leur voiture de police. Il entra, s'installa sur le siège conducteur et enfonça la clé dans le neiman. La voiture poussa un gémissement et démarra tout doucement. Le talkie walkie grésilla, Guillaume le prit et appuya sur le bouton.

- On a trouvé l'endroit de l'évènement. C'est sur la route appelée "route des arbres".

- Très bien merci. Répondit le policier.

Bry entra cette destination sur le GPS.
Le trajet se fit en silence. Arrivé sur les lieux, le vent soufflait de partout. Le policier était obligé d'hurler pour que son compagnon puisse l'entendre en dehors du véhicule. Il demanda alors dans son talkie walkie.

- Le vent est extrêmement puissant, êtes vous sur qu'il ne faut pas rentrer ?

A peine avait-il prononcé ses mots que la tempête s'arrêta brusquement. seulement un petit vent frais qui venait caresser le visage de l'agent. Un silence irréel flottait dans l'air. Et tout le brouillage se dissipa tandis que les feuilles retombèrent doucement sur le sol.
C'était totalement inouï, comment le vent avait pu retomber aussi rapidement ?

Oh et puis tant pis, depuis qu'il était né, il en avait vu des tempêtes qui s'arrêtaient brutalement. Ce n'était pas la première fois. Et puis, le vent n'avait fait que de baisser durant la nuit.

Sur ce, il se tourna vers Guillaume et lui dit :

- Bon on descend.

Il y avait une colline pour atteindre une forme au loin en bas. Les deux policiers la descendirent tandis que d'autres agents apportaient du matériel. Un fois en bas, Guillaume et Bry purent voir les formes plus distinctement. C'était un bus détruit.
Bon, au moins ils savaient où chercher. Bry se dirigea vers le véhicule toujours en compagnie de Guillaume, les bouts de verres et de métal parsemaient le chemin rythmé de mauvaises herbes.

Le véhicule était retourné et les fenêtres brisées, l'homme n'attendit pas plus longtemps et rentra dans le bus à genoux. Ses gants noirs écrasaient les bouts de verres, et sa tête frôlait le dossier des sièges retournés. Guillaume, qui était entré par l'autre fenêtre, stoppa sa démarche et celle de l'autre agent avec son bras. Il lui montra d'un hochement de tête, le plancher du bus. Sur le sol, des élèves étaient encore allongés. Mais leurs yeux ouverts et levés au ciel disaient déjà pourquoi ils étaient restés dans le véhicule.
L'homme quadragénaire sentit son cœur se serrer devant cette vue morbide. Il reconnut les visages des élèves contenus dans le dossier de l' incident. Ils étaient tous plus ou moins blessés. Mais l'un des enfants était dans un état pitoyable; en effet, son corps était dans une position qui n'avait rien de naturel. Ce paysage le choqua même s'il était confronté à ce genre de scène dans son métier.
Il continua d'avancer silencieusement en évitant les corps, arrivé au milieu des deux rangées de sièges du bus retournés et put se lever. Il entendit Guillaume appelé un médecin et les pompiers pour constater les décès. De son côté, Bry s'occupait de prendre des photos et sortait les fichiers des élèves présents dans le bus. Il mit de côté les fiches des adolescents blessés ou défunts. Quand il eut terminé, le médecin arriva suivi par les pompiers. Les secours se dirigèrent sans un mot vers le premier enfant. Le médecin passait derrière constatant les décès.

La tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant