Chapitre 5: Azélie

16 6 3
                                    

Azélie rêva qu'elle était dans sa classe avec Mr Litre, son professeur de SVT qui allait apparemment lui dire quelque chose d'extrêmement important quand son réveil sonna pour la prévenir qu'il était 6h 25, l'heure de se lever...
La jeune fille se leva en grognant et partit en direction de la salle de bain . Ses parents n'étaient pas encore levés mais ne devraient pas tarder. En sortant de sa douche italienne, Azélie prit une serviette bleue et s'enroula dedans tout en prenant ses habits du jour. Elle enfila un pull blanc à motifs et un jupe noire évasée avant de se démêler les cheveux et de les attacher en chignon. Elle prépara son sac de cours et sortit de sa chambre pour aller manger. Bruno était déjà dans la cuisine occupé à faire sa vaisselle du matin quand il aperçut sa fille, le père s'approcha et fit un bisou sur le sommet du crâne de celle ci qui lui répondit par un sourire. Azélie attrapa son paquet de céréales préféré et en versa dans son bol déjà posé sur la table. Pendant qu'elle mangeait son père lui dit:

- Alors, c'était bien la soirée d'hier ?

- Très bien, c'était drôle... T'as vu que la tempête devrait atteindre les 160km/h...

Bruno coupa l'eau du robinet et s'assit sur une chaise de la table juste à côté de sa fille qui grignotait encore ses céréales.

- Oui, mais ne t'inquiète pas c'est à 19h, tu sera rentrée à la maison ma chérie...

- Bon, je vais rater mon bus donc j'y vais...

Elle sortit de la cuisine, enfila ses chaussures et sortit avec son sac sur le dos.

                                                                                           * * *     

C'était enfin l'heure de manger le déjeuner et le ventre d'Azélie gargouillait déjà, sa matinée s'était très bien passée. Maintenant elle attendait avec Perle Luc et Adrian dans les rangs du self.

- J'vais chez le coiffeur cette aprèm ! Enfin ma teinture commençait à être moche. s'exclama Perle.

Luc passa sa main dans les cheveux de celle- ci et la secoua pour l'énerver. Les cheveux de Perle étaient noirs à la racine et puis ils viraient au bleu aux pointes. Elle avait des teintures depuis la seconde et était passée par le rose puis le bleu, le blanc pour finir avec cette couleur qui allait à merveille avec ses fines lunettes rondes argentées.
Perle commença à s'énerver contre Luc, quand elle se fâchait, Azélie avait toujours trouvé qu'elle avait la tête d'une enfant qui aurait grandi trop vite. Le pion leur ordonna de passer dans le réfectoire bruyant. Ils prirent leur repas et s'installèrent sur une des nombreuses tables. Le déjeuner fut rythmé par les fous rires et les discussions sur des sujets quelconques.

Les cars furent appelés peu après que les quatre adolescents furent sortis du self. Les élèves se dirent au revoir et partirent dans leur car respectif. Heureusement aujourd'hui, Marissa n'était pas là, c'était déjà ça! Cette prétentieuse lui pourrissait tous ses trajets de car. Marissa n'avait jamais essayé de sympathiser avec Azélie et ce n'était surement pas maintenant qu'elle allait le faire. Azélie non plus n'essaierait pas d'avoir un élan de sympathie pour elle.
Adrian prêta un écouteur à sa petite amie qui le prit et le glissa dans son oreille. Elle reposa sa tête sur l'épaule du boxeur et se sentit sombrer dans le sommeil.

Azélie fut réveillée en sursaut par la voix d'Adrian, elle comprit aussitôt qu'elle était arrivée et prit son sac de cour en vitesse et sortit du bus talonner par son petit ami.

- Tu veux que je te ramène ? Demanda celui- ci

- Non, t'inquiète j'y vais... Bisous. Répondit-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour l'embrasser.

Il sourit et lui rendit son baiser. Sur ce , il se quittèrent et partirent chacun de leur côté.
Cinq minutes plus tard, la lycéenne était chez elle, elle entra et vit sa mère installée sur le canapé. Elle travaillait. Anna était journaliste en télétravail. Un métier qui lui convenait bien et qu'elle faisait depuis seize ans. Azélie lui sourit et enleva ses chaussures.

- Alors cette journée chérie ? Questionna sa mère.

- Très bien merci.

Elle monta ensuite dans sa chambre et s'écroula sur son lit. Elle se sentait lasse et fatiguée pourtant elle dormait bien la nuit et venait de se réveiller d'une sieste d'une heure dans le car. Elle s'autorisa une petite sieste puisqu'elle n'avait pas de devoirs pour demain. Elle enleva ses vêtements et se glissa sous sa couette.

Ses parents ne vinrent pas la réveiller de la soirée car ils savait qu'elle était fatiguée en ce moment. Ce fut Azélie qui se réveilla vers 22 heures car elle avait très faim. Bruno et Anna étaient couchés, elle descendit donc sans faire de bruit pour aller chercher quelque chose à grignoter.

  * * * 

" DRING " 

Enfin la journée de cour d'Azélie était terminée! Quelle journée formidable ! Tout d'abord, elle n'était pas fatiguée du tout, de plus elle avait eu un 19 / 20 à son contrôle de maths et pour finir Marissa ne lui avait pas parlé aujourd'hui.
La jeune fille rangea ses affaires dans son sac de cours, aujourd'hui c'était le jour de la tempête " Ignatus", le vent soufflait mais peu pour l'instant et Azélie n'en était pas mécontente. Perle avait refait sa teinture qui était maintenant beaucoup plus voyante mais très jolie. D'ailleurs, plusieurs personnes lui avaient fait remarquer. Elle ferma son sac et le passa sur son épaule tandis que Perle l'attendait déjà devant sa classe. 

Tandis qu'elles sortaient du couloir, Azélie vit monsieur le directeur et le sous-directeur qui parlaient avec anxiété; la jeune fille tendit l'oreille pour entendre leur conversation mais ne réussit qu'à distinguer des mots : 

- Vent . . . . . Avancé . . . . . Bus . . . . . disais Mr Pito, le sous-directeur. 

- Je . . . . . Tard . . . . . Ils . . . . . Rentrés . . . . .

Elle ne put entendre la suite car Perle était déjà loin devant elle. Elle la rattrapa donc en courant à petits trots. Perle poussa les portes battantes menant à la cour de récréation et sortit dehors juste à temps pour entendre le premier car appelé. Adrian et Luc étaient tous les deux au milieu de la cour entourés de toute la bande d'amis qui discutait gaiement. Les lycéennes s'approchèrent du groupe d'élèves pour leur faire la bise. Puis, Azélie et Perle restèrent près de Luc et de son petit ami qui ne semblaient pas les avoir vues. Le jeune garçon blond s'aperçut de Lleur présence et les intégra à leur discussion: 

- Mme Quiploc m'a donné une heure de colle pour insolence. Dit celui-ci, moqueur. 

- Qu'est ce que t'as fais encore ? Répondit Adrian en rigolant. 

Luc allait commencé son récit quand le car de la lycéenne de première et de son petit copain fut appelé. Azélie se dépêcha de faire la bise à Perle et à Luc avant de partir à la suite d'Adrian. Elle monta dans le bus quand elle entendit la voix insupportable de Marissa. 

" Mince, elle est encore là "  Pensa-t-elle sarcastique. 

Elle se trouva une place à l'arrière de son car, s'assit rapidement pour ne pas que la peste la voit et attendit que son petit ami s'installe à côté d'elle. Le véhicule démarra quelques minutes plus tard et s'enfonça dans les sentiers escarpés qu'il prenait habituellement. Marissa sortit son enceinte et la connecta sur son téléphone dernier cri. La musique emplit le bus pendant que les deux amoureux, eux parlaient tranquillement. 
 Tout d'un coup, le bus tangua dangereusement sur le côté gauche et l'enceinte de la prétentieuse cogna contre une vitre qui se fissura sur le coup. Sous le choc, la baffle s'éteignit net et Azélie entendit le vent qui était maintenant très fort. La jeune femme regarda par le mur de verre du bus et observa les arbres  agités par le vent. Et soudain elle comprit. Elle attrapa vite son portable pendant que le bus se remplissait d'un vacarme assourdissant; il était 18h30 pourtant la tempête n'était prévue qu'à 19h!  Le chauffeur hurla à tout le monde de se calmer mais Azélie sentait déjà son pouls s'accélérer. La panique la prit et elle voulut sortir tout de suite du bus mais pourtant ses muscles ne lui obéissaient plus. La voix criarde de Marissa la ramena à la réalité juste à temps pour voir le bus se décoller du sol. 




La tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant