Ce matin, tous les adolescents s'affairaient à quelque chose. Adrian et Julie rassemblaient le plus de nourriture possible dans la réserve du bunker alors que Marissa et Liao essayaient de trouver de l'eau.
Après une heure de recherche, les quatre lycéens avaient rassemblée une vingtaine de sachets alimentaire et deux bouteilles d'eau. Ils avaient prévu de partir dans la nuit et devaient se reposer toute l'après-midi.
Plus les heures passaient, plus le stress montait. Quand vint l'heure fatidique, les corps étaient reposés mais pas les esprits. Les adolescents redoutaient le moment où ils allaient devoir traverser la salle aux morts, mais ils n'avaient pas le choix. Quand Julie ouvrit la porte qui reliait leur salle à La Pièce, tous les muscles d'Adrian se concentrèrent pour ne pas trembler. Julie n'attendit pas plus de temps et rentre dans la salle en évitant les cadavres, elle gardait son regard fixé droit devant elle et atteignit le sas sans problème. Marissa passa entre le corps en sanglotant, les membres tremblants. Quand vint le tour d'Adrian, il semblait que toutes ses forces l'aient abandonné, dans le sas, Julie l'encourageait et Liao derrière Adrian lui caressait gentiment le bras. Le boxeur ferma les yeux; les rouvrit et avança courageusement dans La salle. Il sentait ses membres trembler, en arrivant dans le sas, il se laissa glisser contre le mur et inspira rapidement se rendant compte qu'il avait arrêté de respirer pendant sa traversée. Quand Liao arriva à leurs hauteurs, ils n'attendirent pas plus et poussèrent la porte du bunker laissant entrer une grosse vague de chaleur.Une fois dehors, le soleil leur cuisait la peau et la lumière était bien plus forte. Adrian admira la plaine qui n'avait pas changé. Il ne pensait plus à rien, il n'avait qu'une idée en tête, rentrer chez lui sachant pertinemment que les chances que ça se réalise étaient minimes. Contrairement à ce qu'il aurait cru, être hors du bunker ne lui procurait qu'un vague soulagement, il pensait plus qu'à la sensation que ses poumons brûlaient à chaque inspiration, au soleil cuisant chaque parcelle de sa peau et à un vague sentiment de manque indiscernable.
Suite à quelques minutes, ils décidèrent de se mettre en marche. Le sable rougeoyant défilait sous leurs pieds alors que le soleil faisait sa course dans le ciel. Quand le soleil heurta le sol et que la lumière du jour se tamisait, les jeunes s'arrêtèrent manger quelque chose pour repartir en pleine nuit. La journée avait été silencieuse et le repas aussi, aucun des quatre jeune ne désiraient parler, ne sachant quoi dire pour ne pas provoquer un malaise.
Adrian ne prenait même plus la peine de savourer ce qu'il mangeait, trop occupé à creuser ce sentiment de manque sans savoir quelle idée il y avait au bout. Il se persuada que ça venait de sa d'avant sans trop vouloir continuer à ruminer sur ce sujet. Il regarda ses compagnons manger leurs repas. Il croisa le regard de Liao qui baissa instinctivement les yeux puis se leva et commença à faire les cent pas pour se détendre. Bientôt tous ses amis étaient debout près de lui, prêt à partir.
***
Ils avaient marché toute la nuit, maintenant ils se reposaient sur le sol alors que le soleil avait atteint son apogée. Adrian avait réussi à trouver le sommeil rêvant à des bribes de sa vie avec Charles. Ce n'était pas un sommeil reposant mais il en avait l'habitude.
Julie jouait nerveusement avec le sable autour d'elle en songeant au sommeil qu'elle loupait en se triturant l'esprit comme ça.
Marissa somnolait près de Liao, des cheveux recouvrant son visage.
Liao réfléchissait à ses parents et à l'envie inexistante de les revoir. Eux et leur martinet, eux et leurs paroles, leurs coups, leurs méchancetés. Il passa sa main sur sa cicatrice au bras en pensant à ses semaines où il était loin de ses parents, enfermé dans une salle d'examen près des infirmiers attentionnés.***
Les jours et les nuits de marches se confondaient pour former qu'une longue course éprouvante mais hier, ils avaient aperçus la silhouette de la maison et aujourd'hui elle se rapprochait à vu d'oeil.
Ils arrivèrent près du bus, épuisés et en sueur mais heureux.
- On rentre parce que là je pense que je vais fondre. Commenta Julie.
- Okay. Acquis Liao
Sans un bruit, ils rentrèrent dans la maison, rien avait changé, il n'y avait personne. Aucun bruit ne venait perturber le silence pesant.
- Pourquoi il y a personne ? On s'est séparé par ce que justement, il en avait qui voulait rentrer dans cette baraque ! Panique Julie.
- Je sais pas... Murmura Adrian du bout des lèvres.
Pourtant, il le savait, ils le savaient tous ! Mais c'était si glauque qu'ils ne l'acceptaient pas. La vérité était dure, horrible, inhumaine mais c'était la vérité. Les élèves n'étaient jamais rentrés ici après qu'ils soit parti, ils n'y avaient pas réussi.
Soudain un éclair de lucidité vint éclairer le sentiment de manque dans la tête d'Adrian. Il courut vers la pièce sans prendre garde au cri surpris de ses compagnons. Il arriva devant la porte ouverte sur la pièce vide. Il avança dans la pièce et son regard tomba sur un livre puis sur le collier de sa petite amie. Il l'attrapa et le serra contre sa poitrine, ses jambes lâchèrent et il tomba à genoux et laissa libre court à ses larmes.
Il l'avait oublié, il n'y avait pas pensé. C'était un monstre, rien qu'un monstre. Sa chérie était encore dehors et lui il n'avait rien fait pour la ramener. Son cœur était brisé, son esprit encore son le choque. Il pleurait toutes les larmes dont il était capable et repensa au moment qu'ils avaient passé tous les deux, lui faisaient plus mal qu'autre chose.A la porte, Julie, Liao et Marissa l'observaient, le coeur serré. Des larmes coulaient sur les joues de Julie qui murmura:
- Azélie...
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La tempête
AdventureAzélie est en première au lycée. Selon elle, la tempête ne serait pas dévastatrice mais elle se trompait. Sa vie a été bouleversée, tout ça à cause d'une tempête, d'un bus... Emprisonnés dans cette maison, elle, son petit ami, et sa pire ennemie...