Chapitre 26: Bob

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Bob marchait de long en large en tripotant ses mains. Il était stressé et avait peur de ne jamais le revoir. Depuis qu'il s'était éclipsé, un mauvais pressentiment l'habitait.
Son amant n'étais pas revenu depuis hier déjà et ne semblait ne jamais vouloir le faire. Pourtant il le fallait, Bob ne pourrait pas résister sans lui, sans sa bouée de secours, sans son cœur.

Après sa crise de nerf, son petit ami était parti dans la forêt pour se calmer, il avait déjà fait des crises de nerfs auparavant et pour Bob s'était habituel de le voir partir se calmer tous seul. D'ordinaire il revenait une heure après en s'excusant de mille mots mais pourtant cette fois l'heure de son retour se faisait attendre. De plus, Tom économisait son temps et n'aimait pas faire attendre quelqu'un comme il n'aimait pas que quelqu'un le fasse patienter. 

Sa gorge serrée l'empêchait de respirer correctement et ses jambes commençaient à lui faire mal à force de faire les cent pas. Ils avaient déjà pensé de partir à sa recherche mais ils avaient peur qu'il revienne et que Bob et Azélie soit partit le retrouver. En plus, il n'avait plus de nourriture et ils s'étaient arrêtés près d'un arbre où poussait des fruits étranges.

A coté de lui, Azélie se tenait contre un arbre à se ronger les ongles en posant sa main sur sa poitrine, il lui avait expliqué la raison de la crise de nerf de son petit ami .

- TOM !!!! Hurla Bob pour la millième fois depuis ce matin. 

Aucun bruit ni son de voix troubla le silence. Bob bascula sa tête en arrière en enfonçant ses ongles dans le dos de sa main.
Azélie avait arrêté d'essayer de l'appeler, résigner à l'impossible, elle essaya de lui faire comprendre:

- Tu sais, je ne pense pas qu'il répondra.

- Si ! Il va répondre !!! Tu te désespères trop vite, il va revenir ! Il a pas le droit de me faire ça !!! Cria-t-il avec plus de désespoir dans la voix que de colère.

- C'est pas lui qui a choisit okay ni moi d'ailleurs ?! Tu penses que c'est lui qui a choisi de crever sous cette chaleur sans eau et sans nourriture ! Répliqua-t-elle.

Azélie, se rendant compte qu'elle avait parlé trop franchement mit une main devant sa bouche en balbutiant des excuse. Bob la regardait avec souffrance, ses mains tombèrent le long de son corps et il dut s'adosser à un arbre.

- Excuse moi, j'aurais pas dû te parler comme ça... C'est que je peux pas accepter ça, il est tout pour moi tu comprends. Dit-il en encrant ses yeux dans ceux de son ami. Comme Adrian pour toi. Il y avait qu'avec lui que je me sent bien, je l'aime et c'est... Difficile de savoir que si je ne ferais rien, je le reverrai pas.

La femme baissa les yeux un instant avant d'annoncer :

- Je comprends, tu as raison si on ne fait rien on le reverra pas alors vaut mieux faire quelque chose, non ? Essaye-t-elle de plaisanter.

- Tu veux faire quoi ?

- On va le chercher. On a que ça à faire de toute façon donc... Souffla Azélie.

Bob se redressa et prit la main d'Azélie avant qu'ils ne s'enfoncent dans la forêt.

                                                                     ***

Ils revinrent à l'arbre fruitier, Bob pleurait à chaud de larme et Azélie aussi. Ils n'avaient pas trouvé Tom. Ils avaient fait bien deux heures de marche mais il n'y avait rien tout autour de cet arbre.

Bob s'assit par terre et mit sa tête dans ses mains. Ses membres tremblaient et il n'arrivait plus à retenir ses sanglots de plus en plus fort. Alors c'est vrai ? Il l'avait perdu à tous jamais ? NON c'était impossible, c'était un mauvais rêve. Demain il se réveillerait dans sa chambre ou dans celle de Tom et commencerait sa journée gaiement. Pourtant même si il se pinçait, il ne se réveillait pas, la vérité est beaucoup moins belle.

Il avait mis tellement d'espoir dans cette recherche qu'il crut que son monde s'effondrait. L'immeuble de son avenir rêvé avec Tom s'écroula. Alors que l'édifice des prochains voyages et des fêtes organisés avec sa famille tanguait dangereusement.

Tom lui manquait déjà, il ne pourrait pas vivre sans lui. C'était comme si son cœur qui l'avait donné à son petit ami, un an auparavant, revenait brusquement à son corps d'origine mais brisé en mille morceaux.

De plus, il s'en voulait horriblement de l'avoir laissé partir seul. Il aurait dû essayé de le calmer. Si il avait fait ça, Tom serait là devant lui.
Mais bon, comme disaient ses parents avec de "si" on peut refaire le monde... Lui il aimerait bien le refaire alors, changer toutes les erreurs et surtout, rentrer avec Tom à pied pour éviter de prendre le bus ce jeudi. 

Les policiers allaient retrouver son petit ami et ils allaient continuer leurs vies tranquilles en rigolant de cette mésaventure dans quelques années. Pourtant, au fond de lui, il savait que ça ne se passerai pas comme ça... Pas si bien...

Les heures passaient sans qu'il puisse calmer ses larmes qui roulaient sur ses joues. Après au moins trois heures, ses yeux le brûlaient et son ventre se contractait à chaque respiration. Il bascula sa tête en arrière et s'adossa à un tronc. Il n'avait plus de force et sa faim se fit ressentir fortement. Il n'avait pas mangé et ni bu depuis hier et il faisait environ soixante-dix degrés.
Drôle d'ironie, il ne transpirait même plus et il n'avait plus soif. Par contre, sa vue se brouillait de temps en temps laissant voir des images de ses parents ou de son amoureux. Des fois, il croyait les entendre parler, lui dire de s'endormir.

Il trouvait ça étrange mais pas désagréable. Il tourna de l'œil et son corps trembla avant qu'il ne s'affaisse contre l'écorce qui lui écorcha la nuque. Alors qu'il tombait dans les bras de Morphée, un cri le sortit de ce sommeil qui semblait si soulageant. Azélie venait de crier son nom et se précipita sur lui avant de le secouer énergiquement.
Il grommela et regarda autour de lui encore déboussolé par cette remontée si rapide à la réalité. Soudain ses yeux s'arrêtèrent sur cette chose qui, immobile, semblait le narguer de là où il se trouvait. Il détailla chaque détail de l'anatomie de ce qui pouvait lui sauver la vie. De ce qui serait un soulagement si il le mettait dans sa bouche. Le fruit du seul arbre qui en faisait. 


La tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant