La tempête s'était arrêtée si brutalement qu'un calme plat avait ensuite régné dans la maison et dans la ville, d'ailleurs. Mais Luc n'avait pas attendu, il était sorti dehors prenant son scooter sous les aboiements de ses parents lui criant de revenir. Il accéléra encore en filant comme une flèche vers la destination que les actualités donnaient sur son portable. Peut-être n'était-elle pas bonne mais il fallait tenter car l'espoir qu'il avait en ce moment ne pouvait s'éteindre pour l'instant.
Arrivé sur la route des arbres, il aperçut les lumières des camions de pompier et de policiers. Les lumières lui grillaient les yeux et le bruit enflammait ses tympans; pourtant rien de tout ça ne l'arrêta. Il gara son scooter et courut vers la banderole de police sans prêter attention aux personnes habillées en noir. Il arriva au niveau du rouleau et passa en dessous quand une main lui attrapa le bras l'obligeant à s'arrêter.
Il se retourna vivement et découvrit un homme quadragénaire en costume de police qui l'observait avec un regard hautain qui eu le don d'énervé Luc.
- Bon petit, t'as pas le droit d'être là. Maintenant retourne chez toi, on a autre chose à faire.
- Je veux revoir mes amis ! Vous les avez vus ?
Son caractère utopique revint et remplaça l'énervement. Contrairement aux attentes de Luc, le policier ne se fit ni compatissant ni affectueux, il prit son air le plus dédaigneux qui soit et répondit comme s' il parlait à un enfant de cinq ans :
- Tu auras les infos en même temps que tout le monde. Bon maintenant retourne voir ton papa et ta maman. Allez!
Les derniers mots furent accompagnés d'une petite tape dans le dos. Le blond serra instinctivement ses poings et respira profondément pour calmer le sang bouillonnant dans ses veines.
- Pour votre gouverne, j'ai seize ans et je fais bien ce que je veux. Monsieur ! Répliqua Luc
Le policier sourit et ne put retenir un petit rire moqueur. Il ne desserrait pourtant pas sa poigne de fer du bras du lycéen. Un de ses sourcils se leva tandis que le deuxième se baissait en lui donner un air de Captain America.
- Ça tombe bien alors tu devrais être assez grand pour retrouver ton chemin tout seul et laisser les grandes personnes faire leur travail.
Luc essaya en vain de retirer son pauvre bras meurtri mais le policier le regarda et empoigna encore plus fort le bras du jeune homme ce qui accentua la douleur. Après maints essais de délivrance de la part de Luc, l'homme quadragénaire le poussa en avant pour qu'il avance vers la banderole mais le blond ne pouvait s'avouer vaincu alors qu'il aurait pu retrouver ses amis.
- Bon gamin avance sino...
Luc ne le laissa pas finir sa phrase et lui mordit l'avant-bras à pleines dents. Le policier lâcha instinctivement le bras de l'adolescent en poussant un petit cri de douleur. Profitant de cet opportunité, Luc courut comme à perdre l'haleine vers le bus, il entendit le policier cracher entre ses dents :
- Oh le salaud !
Il arriva enfin vers les fenêtres du bus et y passa sa tête sous les alertes des policiers autour de lui. Sa tête se tournait de tous les côtés sans pour autant trouver les élèves. Ils n'étaient pas là ! Il ne put retenir sa fureur plus longtemps et hurla :
- Adrian ! Azélie !
Tous les policiers et personnes présentes se retournèrent vers Luc alors que l'homme qu'il avait mordu revenait vers lui. Ce dernier ne montra aucune douceur et attrapa l'adolescent par l'étiquette de son tee shirt. Le lycéen fut contraint de se remettre sur pieds pendant qu'il se débattait en vain. Il sentit son bras droit se retourner et il fut en une seconde neutralisé par une clef de bras effectuée parfaitement. Luc se débattit mais en vain. Son bras semblait être à un poil de lâcher, l'agent obligea le lycéen à s'agenouiller en lui levant un petit peu plus son pauvre bras.
Luc aperçut une personne s'approcher près de l'homme qui le tenait, la voix du nouveau arrivant n'était pas remplie de dédain mais plutôt de lassitude.- C'est bon Bry, je m'en charge.
Le lycéen entendit un bruit cristallin avant que ses poignets ne touchent le métal froid des menottes. Un clic retentit et, enfin, le surnommé Bry lâcha le membre du jeune qui retomba lourdement dans son dos retenu par les menottes. Luc massa son poignetendolori sans réellement réaliser qu'il était tenu par des menottes et qu'il avait enfreint les règles de la police.
- Non mais les mioches... Tu t'en charges Guillaume ? Grogna Bry
Luc releva la tête, les deux policiers le regardaient, l'un avec un regard moqueur et l'autre avec un regard compatissant. Accroupi comme ça, il avait l'air d'un enfant perdu. Ses mèches blondes tombaient sur son visage et ses yeux était plissés pour ne pas donner la satisfaction à l'agent Bry de le voir pleurer.
Guillaume aida avec douceur l'adolescent à se relever. Luc se mit docilement debout et avança vers une voiture de police bleue. L'agent Guillaume ouvrit la portière arrière, où il laissa entrer l'élève.
Il y avait trois sièges gris et peu confortables, une vitre séparait les sièges avant et arrière. Luc se sentit tout de suite oppressé quand la portière se ferma. La voiture s'alluma et regagna lentement la route des arbres tandis que le blond commençait à trembler comme si ses émotions ne pouvaient pas s'échapper de son corps dans cet endroit clos. Ses larmes roulèrent sur sa joue comme de la pluie , l'espoir s'était envolé de son corps le laissant seul avec ses émotions. Il replia ses genoux contre sa poitrine et posa son front dessus, ses point étaient serrés si fort que la marque de ses ongles s'encra dans sa peau.
Qu'avait-il fait ? ! En plus, tout ça pour rien car il ne les avaient pas trouvés !Guillaume observa dans le rétroviseur le pauvre enfant qui se tenait derrière la vitre. Il déglutit difficilement tellement la vue de se jeune lui serrait le cœur et dit d'une voix douce:
- Je suis désolé pour tes amis.
Le garçon releva sa tête et fixa le rétroviseur, ses beaux yeux bleu et larmoyants regardaient comme s' il se demandait Guillaume avait vraiment parlé ou si son imagination lui jouait des tours. Le policier lui sourit gentiment et Luc baissa les yeux.
- Merci. Lâcha-t-il dans un soupir.
Un silence gênant s'installa mais le policier le brisa:
- Tu sais, on a retrouvé le bus avec seulement quelque élèves dedans.
Luc releva tout de suite la tête, les yeux remplis d'une nouvelle lueur. L'agent s'en voulut tout de suite d'avoir parlé, redoutant la question à venir.
- Ils vont bien ? Ils ressemblaient à quoi ?
- Heu... ( Il inspira ) Il n' y en avait qu'un qui était sain et sauf, nous l'avons emmené à l'hôpital.
Un gémissement retentit dans la voiture tandis que les larmes redoublaient d'intensité. Pourtant le jeune reprit d'une voix chevrotante.
- Il ressemblait à quoi ?
- Je ne l'ai pas bien vu, désolé. Mais je t'emmènerai à l'hôpital pour le voir, je te le jure.
Guillaume se maudit intérieurement d'avoir promis quelque chose qu'il ne pourrait peut être pas faire. Mais ce garçon ne devrait pas supporter ça à son âge, la vie est injuste.
- Merci.
Luc s'aperçut que le policier lui souriait. Au moins, cet agent était gentil, tellement gentil. Il esquissa un petit sourire à l'égard de l'homme. Ses larmes coulant toujours jusqu'à ce qu'il n'en ait plus.
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La tempête
AdventureAzélie est en première au lycée. Selon elle, la tempête ne serait pas dévastatrice mais elle se trompait. Sa vie a été bouleversée, tout ça à cause d'une tempête, d'un bus... Emprisonnés dans cette maison, elle, son petit ami, et sa pire ennemie...