Chapitre 36: Bryan

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Bryan, assis sur sa chaise dans son bureau, étudiait le dossier des fameux adolescents retrouvés. Autant, avant, leurs cas ne l'intéressait que très peu, mais maintenant, quelque chose, l'intriguait, peut être leur réapparition soudaine ou les phrases sûrement insensées qu'avait prononcé l'adolescent prénommé Adrian.
Plus il regardait les notes qu'il avait pris sur cette enquête, plus il se perdait dans ses explications. À la même heure que celle où les adolescents ont été retrouvés, une maison est réapparu, ce n'est pas banal.
Ses nerfs à un poil de lâcher à force de triturer son esprit pour trouver une explication rationnelle qui n'existait pas, il finit par se lever de son bureau, enfila son manteau et sortit du commissariat.
Il prit sa voiture et se dirigea sur la route à vive allure.


Arrivé devant l'hôpital, il sortit et se dirigea vers le secrétariat. Après avoir montré sa carte de police et convaincu le secrétaire de son identité, il eut enfin l'autorisation d'accéder aux chambres des adolescents.


Il marcha dans les ruelles de l'hôpital avant d'arriver devant une porte où s'intitulait le nom: Adrian Vel. Il entra dans la chambre, le bip incessant des machines l'énervait déjà. Il s'approcha du jeune, remarqua son visage plus que pâle, son corps amaigri et les nombreux tubes qui le maintenaient en vie. Bizarrement, ce ne fut pas de l'indifférence qu'il ressentit, mais de la pitié mélangé à de l'intrigue. Bryan le compara à la photo du dossier qu'il avait à la police, il ne vit presque aucun point commun.


Il sortit de la chambre et alla voir celle d'une fille prénommée Marissa. Il la regarda longuement, observant sa peau rougie par les coups d'un soleil trop fort, sa maigreur, son visage aminci qui avait perdu de sa beauté, se demandant ce qu'ils avaient vécu pour être dans cet état.

Il alla dans la chambre de Julie et découvrit le même spectacle morbide. Lorsqu'il entra dans la chambre de Liao, il ne reconnut pas le visage de l'adolescent. C'était sûrement le pire des quatre s'il en avait un. Des cernes noirs décoraient son visage comme s'il n'avait pas dormi depuis des jours, ses os étaient bien trop visible, ses cicatrices presque voilettes alors que sa peau était plus blanche que la neige. Sur la surveillance cardiaque, son pouls de quarante-six battements par minute était inquiétant, des pronostic vitaux engagés, leurs vies en danger. Il ne savait que penser, qu'éprouver.


Il sortit de la chambre et à peine avait il fait deux pas qu'une sonnerie retentit dans le couloir. Un un éclair des infirmiers se précipitèrent dans la chambre d'Adrian sans faire attention au policier. Celui-ci regarda par l'embrasure de la porte, quelques infirmiers étaient attroupés autour du jeune homme qui était beaucoup immobile et l'autre parti des soignants réglaient des machines avec un professionnalisme impressionnant sans se laisser perturbé par le corps sans vie qu'il essayait de faire revenir.
Un soignant revint avec un défibrillateur qui posa sans attendre, les infirmiers commencèrent un décompte morbide et quand il furent rendu à zéro, actionnèrent un bouton qui provoqua la première pulsion électrique qui se résuma à un échec.
Un frisson de panique ébranla le policier qui commençait à comprendre que le jeune venait de dépasser la limite de la vie et de la mort.
Une deuxième décharge électrique fut lancée soulevant le corps du jeune qui, cette fois, ouvrit les yeux une seconde avant de les refermer. Mais ce petit geste montrait que la mort n'avait pas décidé de l'emporter aujourd'hui.


Bryan souffla, soulagé, mais à peine son cœur commençait à reprendre un rythme normal qu'une voix ferme le fit sursauter.


- Qu'est-ce que vous faites là ? Les visites ne sont pas autorisées.


Bryan releva les yeux et détailla l'homme en blouse blanche qui lui faisait face, un air sévère sur le visage. L'agent de police sortit sa carte de police avec une fluidité dût à l'habitude. L'infirmier la prit en main et l'inspecta.


- Bryan Olman, police. Précisa celui-ci.


Le visage de l'homme perdit tout de suite sa froideur et il se mit à sourire et tendit la main à Bryan qui la prit.


- Excusez-moi, je suis un peu sur les nerfs en ce moment. En plus, vous avez votre uniforme de police, suis-je bête ! Bon, je m'appelle Pierre, infirmier d'ici !


Devant ce petit homme, Bryan ne put s'empêcher de sourire et dit sur le même ton de la rigolade:


- Ho ! Ne vous inquiétez pas, je vous comprends. Enchanté Pierre.


- Moi de même. Oui, c'est vrai qu'avec le retour de ces adolescents en réanimation, le stress est à son comble. On a cru qu'on allait le perdre le petit Adrian.


- Ils vont s'en sortit ? Questionna Bryan.


La mine de Pierre s'assombrit , il prit quelques secondes pour réfléchir et répondit:


- J'espère, je ne peux rien dire. Ils sont vraiment mal en point, on se demande d'où ils viennent ! On va faire le maximum pour Mr Olman.


- Appelez moi Bryan, merci pour ces renseignements, mais je vais devoir m'en aller. Ce fut un plaisir de vous rencontrer.

- Très bien Bryan, au revoir. Bon courage ! Répondit Pierre.


Bryan partit vite de ce couloir qui commençait à le faire suffoquer et atteignit sa voiture en quelques minutes. Avant de démarrer, il réfléchit. Comment des adolescents pouvaient être dans cet état-là ?

La tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant