Chapitre 18: Azélie

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Il venait de tomber sur le sujet que Liao faisait son chef. Elle était totalement d'accord, plusieurs personnes commencèrent à le dire et Azélie aussi.

- Non mais c'est vrai. Tu fais trop ton chef Liao, alors arrête maintenant.

On n'a pas besoin de toi !

Juste après ça, ce fut au tour de son petit ami de crier.

- Fermez la !!! Vous êtes sérieux ? ! C'est grâce à lui que vous êtes en vie, il vous a soignés et vous le remerciez comme ça ! Je vous rappelle qu'on était juste une bande d'ados choqués dans un bus détruit et il nous a emmenés dans la maison.  Regardez vous, bande de gamins, heureusement qu'il est là parce que sinon avec vous seuls on aurait crevé !

Azélie commença à s'énerver. Ses tempes bouillonnaient et ses poings se serrèrent, Adrian ne lui avait jamais parlé sur ce ton et surtout en la rabaissant. Elle allait répliquer mais Bob la devança.

- Non mais je rêve ! C'est pas notre faute si , à cause de cet accident , on a été choqué ! Je ne sais pas si ça vous arrive souvent, vous et que vous arrivez à vous en remettre car vous êtes des héros mais pas nous okay ?  

- Oui ,j'avoue. Arrêtez de nous rabaisser ! Dit Azélie

"J'espère qu'ils vont comprendre enfin !" Pensa t-elle.

Mais non... Julie reprit de plus en plus énervée comme toute la bande d'élèves qui restaient.

- Depuis quand on vous rabaisse ! On essaie juste de vous dire d'arrêter de vous comporter en gamin c'est tout.

- Parce que vous ne vous comportez pas en gamin en défendant une pauvre pétasse qui insulte tout le monde ! Cria la rousse

Azélie espéra qu'ils comprendraient et elle sut, dans le regard d'Adrian qu'il avait comprit où elle voulait en venir.  Alors enfin, elle s'autorisa un mini sourire narquois et fixa intensément le boxeur. Alors enfin il se décida à parler.

- Je ne pensais pas que tu le prendrais mal Azélie excuse...

Marissa le coupa et lui chuchota avec un sourire qu'elle interpréta comme celui d'une prétentieuse.

- C'est de ma faute, t'inquiète je vais me débrouiller.

Adrian lui sourit gentiment ce qui eu l'inconvénient d'agacer Azélie plus qu'elle ne l'était déjà. 

- Je n'ai pas été sympa, excuse moi. J'essaierai de ne plus recommencer;  maintenant c'est pas la peine de t'en prendre à tout le monde. 

Elle vit rouge, comment osait-elle dire ça ? Elle qui avait toujours attaqué les gens qu'elle n'aimait pas ! Elle qui tous les jours venait s'en prendre à elle et à sa bande d'amis ! Sa mâchoire se contracta et ses sourcils se froncèrent. Elle planta alors son regard, lançant des éclairs dans celui de la peste.

- Tu crois vraiment que tout ce que tu m'as fait subir va disparaître avec tes pauvres excuses ! Fallait peut être s'en rendre compte avant Marissa ! Maintenant tu dis ça car t'es avec des gens et tu veux qu'ils t'aiment mais quand on reviendra au lycée, tu recommenceras ! Fallait te remettre en cause avant sale...

- Arrête ! On a tous fait des erreurs et elle au moins, elle a fait le pas pour s'excuser ! Alors que toi tu l'a baffée et c'est tout ! Tu nous fais la tête sauf que le problème c'est que je fais mes choix et que si je la défends, elle c'est pour une raison ! J'ai pas envie d'être contrôlée à chaque fois par toi ! Alors maintenant arrêtez de hurler et réfléchissez à ce que vous dites avant de parler ! Cria Adrian

Avant de parler, il s'était interposé entre la rousse et Marissa comme s' il avait eu peur qu'elle la gifle de nouveau. C'est ce qui le fit craquer, il avait limite peur d'elle. Son cœur se serra et des larmes dévalèrent sur ses joues sans retenue; sa main se porta à sa bouche quand elle réalisa ce que ce geste voulait dire. Tout dire. La colère avait laissé une immense place à la tristesse. Elle réussit à former un seul mot.

- A... Adrian...

Puis elle tourna les talons et fuit vers la forêt qu'elle avait vue la veille. Elle courut aussi vite qu'elle ne l'avait jamais fait, ses sanglots de plus en plus forts. Les branches fouettèrent son visage mais elle n'en prit pas garde. Compte tenu du peu de forces qu'il lui restait, elle s'effondra près d'un grand arbre aux racines déployées. Ses genoux heurtèrent bruyamment le sol lui procurant une vague de douleur. Mais rien comparé à ce que son cœur lui fournissait, elle se replia en position fœtale et pleura tout ce qu'elle pouvait sans s'arrêter.

Quelques minutes après, des pas se firent entendre près d'elle, elle resta immobile, persuadée que ce n'était pas Adrian. C'était Bob et Tom, les deux jeunes hommes étaient essoufflés comme s' ils avaient couru pour la retrouver ce qu'ils avaient dû surement faire.

- Azélie, ça va ?

La rousse ne répondit pas et continua à pleurer. En revanche, Bob s'approcha et il la releva doucement, une fois à peu près assise, elle se blottit contre lui. Bob ne s'attendait pas à ce geste et  regarda Tom qui lui fit un hochement de tête. Alors Azélie sentit les bras de Bob l'entourer doucement comme ferait un père pour réconforter sa fille.

Une heure passa durant laquelle Azélie n'avait pas cessé de pleurer, mais maintenant ses yeux étaient aussi secs que la terre à ses pieds. Bob n'avait pas bougé et ses bras rassurants s'écartèrent quand la rouquine se redressa sur ses genoux meurtris, ses paupières étaient  rouges et boursoufflées par les pleurs et ses bouclettes rousses avaient des feuilles oranges tout juste plus foncées que ses cheveux.

- Merci. Dit-elle d'une voix enrouée par ses sanglots.

Il lui sourit gentiment et Azélie prit le temps de s'attarder sur son physique. Ses yeux marrons ne mettaient pas en valeur ses cheveux or cachés par un bob gris.
Bob portait un bob!

Bob portait un bob!!

Bob portait un bob !!!

Azélie se demanda s' il le faisait exprès où s' il aimait vraiment ce chapeau.
Il portait un jean à trous qui s'étaient d'ailleurs largement agrandis à cause de l'accident. Avec son tee-shirt aussi déchiré, il ressemblait vraiment à un zombi de l'un des jeux vidéo de Luc.

- De rien.

Les trois élèves décidèrent de rester ici, de toute façon Azélie ne voulait pas revoir Adrian. Elle ressentait de la tristesse mais aussi de la colère contre lui. Mais pour l'instant, elle ne pensait qu'à une chose: dormir. Il faisait chaud dans cette forêt mais pas autant que dehors sous le soleil cuisant, ici au moins l'ombre était présente et l'air chaud lui s'en était allé.
De toutes façons, bientôt, elle n'aurait plus à ressentir ça puisqu'elle serait chez elle avec ses parents et ses amis.

Azélie avança entre les racines pour atteindre le tronc de l'arbre mais quand son genou gauche toucha l'une des racines, un élancement de douleur lui paralysa son membre. Elle porta son regard sur celui ci et vit une croute rouge accompagnée d'un filet de sang séché qui atteignait sa cheville. Elle repensa à sa chute quand elle courrait dans cette forêt et comprit que ça venait de là, ce n'était ni grave ni profond et heureusement.

Elle s'installa ensuite sur le tronc de l'arbre sec et s'assoupit sous le regard de ses deux amis.


La tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant