Chapitre 35: Lou

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Voilà déjà deux jours qu'elle ne répond pas aux messages de Charles. Elle en a marre, elle veut tout abandonner. Ce n'est pas qu'elle n'a plus peur, non, elle est lasse, ne voit plus l'intérêt même de donner des nouvelles à sa famille.


Elle est dans sa baignoire depuis bien deux bonnes heures, l'eau est froide maintenant, mais elle n'y fait pas attention. Sa tête posée sur le mur, ses longs cheveux noirs mouillés cachant ses seins, elle réfléchissait. Ses yeux était fixé sur un point au plafond, quelqu'un entrait, il aurait dit qu'elle était morte.


Soudain la porte de la salle de bain s'ouvrit à la volée, Lou se recroquevilla sur elle-même en sursautant. Une voix trop familière résonna dans la pièce :

- PUTAIN !!! Pourquoi tu ne réponds pas ?! J'ai cru que t'étais morte connasse !


Le cœur battant à tout rompre, Lou essaya de cacher sa nudité avant de siffler :


- Et c'est pour ça que t'entres par effraction chez les gens qui sont tranquillement en train de prendre leur douche ?

Un éclair de colère passa dans les yeux de Charles, il observa Lou en promenant son regard sur son corps nu recroquevillé dans la baignoire. Avec un sourire pervers, il dit :


- C'est bon, pas besoin de te cacher, je t'ai déjà vu nue. Et pas qu'une fois.


Elle soupira sans laisser sortir la réplique acerbe qui lui montait à la bouche.


- Tu peux me passer une serviette et sortir de ma maison maintenant que tu t'es assuré que je n'étais pas morte.


Il lui passa une serviette, mais resta les bras croisés comme planté dans le sol en profitant de la vue. Lou le regardait avec le regard le plus pesant qu'elle puisse pour le faire sortir, mais il se contenta de répondre avec un sourire goguenard.


- Tu comptes sortir de la pièce bien sûr ?


Il l'observa et resta muet. Lou, sachant que le combat était peine perdu, se releva et entoura la serviette autour de son corps. Elle sortit de la salle de bain en ignorant royalement Charles. Elle s'approcha de son armoire pour choisir ses vêtements, aussitôt, elle sentit la main de Charles sur sa cuisse et sa bouche au creux de son cou. Elle se retourna vivement et observa son ancien mari :


- Tu faisais quoi là ?!


Il s'approcha d'elle, l'obligeant à se reculer jusqu'à être coincé entre le corps de Charles et l'armoire. Il reposa sa main sur sa cuisse en se collant à elle ne lui laissant aucune issu. Il lui murmura à l'oreille :


- T'en a autant envie que moi.


- Non. Arrête Charles ! Laisse moi tranquille !


Il ne l'écouta pas et colla sa bouche sur la sienne. Lou avait de plus en plus peur, elle savait qu'il en était capable. La main de l'homme remontait de plus en plus haut sur sa cuisse. Elle avait le choix entre se débattre et sûrement finir frapper ou ne rien faire et se faire violer. Elle prit la première option et le repoussa, mais ça n'eut qu'effet de faire décoller sa bouche de la sienne. Maintenant, il était énervé et encore plus déterminé à accomplir son objectif.
Il siffla les dents serrées:


- Laisse toi faire ou tu vas le regretter.


- Putain, mais t'es con ou quoi ! Lâche moi !! Cria-t-elle


Il prit ses poignets et les ramena au-dessus de la tête de sa victime en veillant à ce qu'elle ne puisse pas les enlever de sa poigne alors qu'il s'apprêtait à arracher la serviette de bain qui recouvrait le corps de Lou et que la femme pensait avoir perdu le combat, on toqua avec force à la porte d'entrée. Charles lâcha Lou qui se décala précipitamment de lui. On frappa une nouvelle fois, cette fois, Lou se précipita vers son armoire et en sortit les premiers vêtements trouvés. Elle les enfila en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et courut vers la porte d'entrer. Elle l'ouvrit et tomba nez à nez avec trois policiers. Une bouffée d'angoisse monta en elle. L'un des agents prit la parole :


- Bonjour, agent Guillaume Lira, ( il montra sa carte), nous avons retrouvé votre fils: Adrian Vel.


Elle se retourna vers Charles certaines que c'était une blague pour se venger de ne l'avoir laissé faire, mais il paraissait aussi étonné qu'elle. L'angoisse se fit vite remplacée par l'espoir, elle fit face aux agents et demanda d'une voix presque hystérique :

- C'est vrai ?


Ils hochèrent la tête avant que l'agent Lira ne reprenne la parole:


- Oui mais je vous arrête, il ne va pas bien. Le médecin vous expliquera quand il sera disponible, les visites sont interdites pour l'instant, nous vous recontacterons dans l'immédiat quand vous pourrez aller voir votre fils.


Il regarda par-dessus l'épaule de Lou fixant Charles qui était resté en retrait, un air nonchalant collé sur son visage.


- Vous êtes le père d'Adrian Vel ?

Charles s'apprêtait à répondre quand Lou le devança sachant qu'il allait répondre par la négative.


- Oui.


- Très bien, nous somme contents de vous apprendre cette nouvelle mais nous devons à présent partir. Bon courage. Répondit-il d'une voix où perçait la gentillesse derrière son masque de marbre que lui obligeait son métier.


- Vous avez trouvé qu'Adrian ? Parla pour la première fois Charles.


- Nous ne sommes pas en mesure de vous donner ses informations. Bonne soirée. Répondit le policier d'une voix ferme.


Après un hochement de tête, ils partirent. Lou resta seule avec Charles, elle laissa la porte ouverte et ordonna :


- Retourne chez toi, j'ai besoin de réfléchir. Seule.


Il la regarda, mais ne dit rien et sortit de la maison sans un regard en arrière. Lou referma la porte et alla se poser sur le canapé, perdue. Adrian était de retour, il était vivant ! Un poids dans son cœur se délogea et lui permit de mieux respirer. Son esprit, partit vagabondé dans ses souvenirs, se laissa doucement sombrer dans les bras de Morphée.

La tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant