Chapitre 27: Adrian

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Il se réveilla en sursaut, encore arraché de son sommeil par un autre cauchemar. Il inspira longuement et observa au alentour. C'était d'un calme impensable, sans un souffle de vent pour calmer la température mais au loin, le bâtiment n'avait pas disparu et était peut être à quelques heures de marche.
Julie émergea de son sommeil quelques dizaines de minute plus tard en réveillant le reste de la marche. Ils partirent peu de temps après, de l'espoir et des questions plein le crâne.

Plus ils marchaient, plus le bâtiment leur apparaissait plus distinctement, des grillages haut de plusieurs mètres encerclaient le cube blanc comme si personne ne voulait pas qu'ils y entrent.
Adrian essayait de se concentrer sur ce qu'ils les attendaient plutôt que sur ce qu'ils avaient vu jusqu'à là néanmoins la date du panneau le perturbait, et ces lettres "IA", elles pouvaient correspondre à n'importe quoi pourtant il avait déjà étudié ce sujet en cour, il savait ce que ça voulait dire sans pour autant l'accepter. 

Le matin laissa place à l'après-midi, leur marche s'arrêta enfin devant le bâtiment. Ce cube blanc, ce qui allait les sauver ou peut être l'inverse, ce qui allait leur dire où ils étaient ou les perdent encore plus.

Les yeux d'Adrian observèrent le lieu avec une inquiétude qu'il cachait habituellement. Ses lèvres s'entrouvraient puis se refermaient sans pour autant lâcher un son. Julie respira puis se tourna vers eux:

- Bon on va pas attendre trois mille ans non plus. On y va ?

Le boxeur hocha la tête et agrippa de ses mains écorchées les barbelés qui lui faisaient face. Ses pieds grimpaient jusqu'en haut du grillage, il passa derrière et quand il fut assez proche du sol, il sauta et atterrit lourdement sur ses pieds. De l'autre côté de ce grillage, un sentiment de danger et de détresse l'habitait tout l'inverse de ce qu'il avait espéré.
Julie se posa à côté de lui quand elle fut descendue elle aussi. Liao était rendu à la moitié du grillage alors que Marissa n'y avait pas posé les mains, assaillie soudainement d'un sentiment de doute qui la paralysait. 

- Mari, ça va ? Demanda Adrian.

Elle leva les yeux à la mention de ce surnom et essaya de sourire pour le rassurer. Elle agrippa les barreaux de fer et monta comme elle put sur le grillage alors que Liao atterrissait à côté des deux autres adolescents.

Lorsque Marissa arriva de l'autre côté du grillage, Adrian lui dit:

- Lâche toi je te rattrape.

Elle se décolla de la barrière et tomba dans les bras du jeune homme. Elle chuchota un petit merci et marcha derrière ses amis en direction de l'abri. Une porte blindée leur faisait face accompagnée d'une poignée grise. Liao la tira, le battant s'ouvrit sans un grincement en échappant une odeur nauséabonde. Les adolescents entrèrent alors dans le SAS, une petite pièce de deux mètres carrés où régnait un calme plat. Devant eux, une vitre teintée leur empêchait de voir l'autre pièce. 

- On y va ? Questionna Julie. 

- Oui, ouvre. Répondit Adrian.

La porte coulissa sans un bruit leur laissant voir ce qui semblait être auparavant une salle commune. A un mètre d'eux se trouvait quelques asticots morts gisant à côté de petits bouts jaunie en forme de fusée. Plus il avançait le regard, plus il remarquait l'odeur horrible de beurre rance mais dans cette salle, la fraîcheur contrastait avec la chaleur du dehors. Face à eux se trouvait une forme ronde étrange et des morceaux jaunie à côté de flaques éparpillé de liquide sec sombre. Adrian s'approcha et pris la forme ronde dans ses mains alors que Liao essayait de l'en dissuader. Il la retourna et observa la face, deux orbite vide noir le fixait et les dents qui restaient à la mâchoire avait une forme bizarre.
Les doigts du jeune homme se crispèrent sur les contours creux du crâne, ses bras commencèrent à trembler et ses yeux n'arrivait pas  se détacher des os et des trous régnant sur la tête. Un haut le cœur le prit et il lâcha la tête qui bascula sur le sol en un bruit sourd, sa bouche forma un rictus d'horreur et ses yeux s'arrêtaient sur tous les os et toutes les flaques en réalisant que c'était du sang séché qui tâchait le métal du parquet.
Un squelette moins abîmé que les autres était à moitié adossé contre un des mur du bunker, certains cadavres était écrasé par d'autres corps, mais eux avaient encore leurs peaux, leurs yeux et leurs formes. Leurs teints n'étaient pas livides, mais d'une couleur beige uniforme et leurs yeux n'étaient pas fermé mais regardait fixement un point indistinct dans le bunker. Adrian avança en évitant de regarder où ses pieds marchaient, en tentant d'ignorer le craquement macabre quand ses semelles se déplaçaient. Il arriva devant des ordinateurs en tapât dans quelque chose qui roula un peu plus loin. C'était une tête mais encore recouverte de sa peau, son cou était coupé mais d'étrange fil ressortait du trou ou devrait se tenir le reste de son corps. Le boxeur se baissa et observa plus minutieusement les fils qui s'avéraient électriques. Avec un élan de courage, il prit la tête et regarda le cou s'attendant à voir du sang et des boyaux mais tout ce qu'il trouva fus du métal et des fils entremêles en un nœud indémêlable.
Soudain il comprit qu'il ne tenait non pas une tête humaine mais d'un robot. Il ne savait que ressentir, soit de l'excitation sois de la peur. D'une voix chevrotante il appela ses amis :

- Venez ici s'il vous plaît.

Il entendit des pas derrière lui et la présence de Julie à côté de lui le rassura un peu. Il lui montra la tête qu'elle prit dans ses mains secouées de frisson et l'observa tandis qu'Adrian se retourna vers les deux amis qui restaient.
Marissa était encore dans le SAS, adossée en boule contre un mur, tremblante en train de pleurer à chaud de larmes, la tête entre les mains. Liao, à genoux face à elle il lui caressait tranquillement le dos, même si on voyait très bien qu'il était à deux doigts de flancher lui aussi.

Il détailla la salle avec des yeux fous et remarqua que des traits qui marquaient le nombre de jours ornaient quelques centimètres des murs. Son regard tomba sur les ordinateurs, près d'eux se trouvaient des tiroirs qui ne paraissaient pas fermés à clé, il ouvrit le premier et trouva un dossier jauni par le temps qu'il ouvrit et déchiffra les premières phrases qui disaient les codes d'ordinateurs. Il cliqua alors sur le bouton de démarrage d'un des écrans sans trop réfléchir à ce qu'il faisait, en suivant les instructions du dossier. Un clavier tactile apparu sur le bureau où étaient disposés les écrans, il tapa les codes de sécurité et entra sur le bureau sans trop de difficulté. L'écran était si net qu'on croirait que l'on pourrait rentrer dedans, une dizaine de notifications s'affichèrent sur le moniteur dont deux attirèrent l'attention du garçon. Il cliqua dessus et des écriteaux apparurent.
Derrière lui, Liao commença à les lire à voix haute.

- Message vocal d' "Aprille 25/29".

- Je clique ? Hésita l'homme.

Julie qui venait de s'ajouter à la conversation, répondit:

- Vas-y.

Son doigt appuya sur le bureau qui répondit en faisant lire le vocal.

D'abord un grésillement se fit entendre puis une voix masculine effrayé remplaça le crépitement :

" ZZZZZZZZZZ.... Ici Aprille 25/29, ZZZZ, nous n'arrivons plus à contrôler les IA ni à les désactiver. Derrière moi c'est la guerre, les robots ont défié les lois d'Asimov et nous attaque, je me suis isolé pour vous envoyer ce message sans me faire vZZZZZZZZZoiZZZZZre. J'ai contacté VILITA 35/01 et c'est pareil chez eux. ( Un coups retentit et l'homme poussa un petit cri, des hurlements de souffrance se firent entendre de la pièce commune dans le message). Ils sont en train de toucher aux ordinateurs, je ne distingue pas ce qu'ils font mais les connaissances que l'on leur a archiver me font peur. ZZZZZZZZZZ ils regardent tous dans ma direction, je crois qu'ils m'ont repéré. ( Il commença à sangloter) Ho non ils approchent, Ha !!!! ( Des coups secs et fort se firent entendre comme si quelqu'un tapait dur un mur de fer) Ils arrivent, ZZZZZZZZZZZZZ non ! Reculez ! ( Des bruits de pas sourd et effrayant se firent entendre et l'homme hurla de douleur et de peur) Lachez moi !!!!!! Non !!!! Haaaaaa!!!!! ZZZZZZZZZ Au secours! Aidez moi ! S'il vous plaît !!! ( Des hurlements de douleur s'enchainèrent puis le silence retentit après plusieurs secondes)

L'enregistrement se coupa et le silence se fit roi dans le bunker jusqu'à ce que le boxeur se retourne sans penser au spectacle des os derrière lui. Un nouveau haut-le-coeur le prit, il s'approcha d'un mur et frappa de toutes ses forces le mur de fer en même temps de vomir de la bile sur le sol sans pouvoir s'arrêter. Des larmes ruisselèrent de ses yeux à son menton tandis qu'il tombait durement à genoux sur le sol. De gros spasmes le prirent alors qu'il commençait à voir trouble, a tête tourna et un horriblement sifflement remplit ses oreilles. Il se sentit tomber en arrière avant que sa tête heurte durement le sol.

Noir

La tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant