Le prix à payer - PEAKY BLINDERS

Chapitre 4

Je me rassis, tout en fixant Thomas des yeux. Il était vêtu d'un costume trois pièces, les cheveux cachés par un béret. Que venait-il faire ici ?

Il prit le temps de soigneusement fermer la porte avant de s'avancer avant de tirer une chaise à lui. Il s'installa en lâchant un soupir, tout en fumant une bouffée sur sa cigarette.

« Bon, puisque tout le monde est là ! Chiara, je t'avais dit que je te présenterais aux hommes avec qui je travaille, voici les principaux », s'écria Mosley dans un regain d'énergie.

Les hommes trinquèrent suite à ses paroles. Pour ma part, je ne comprenais pas pourquoi Tommy nous avait rejoint, pourquoi côtoierait-il un homme aussi méprisant qu'Oswald Mosley ?

« Chiara, en tant que nouvelle assistante, il faut que tu connaisses les membres les plus important de ce nouveau parti que je représente », continua-t-il. Les deux hommes autours de moi l'écoutait avec attention, tandis que Thomas semblait ailleurs.

« Tu es au courant que depuis quelques mois la montée du socialisme en Angleterre est un véritable problème et menace le bon fonctionnement de notre société ? » demanda-t-il. Il ne me laissa pas le temps de répondre et reprit le fil de son monologue.

« Le socialisme est une utopie lamentable qui fait croire aux pauvres gens qu'ils peuvent être sauvés en se révoltant pour l'amélioration de leur condition sociale. Mais regarde les résultats ! Les grèves et les révoltes éclatent dans tout le pays, les poudres s'enflamment. Les gens s'identifient à un parti qui les mène en bateau, et qui les exploite d'eux. Et sais-tu quel est le pire dans cette histoire ? C'est qu'ils ne s'en rendent pas compte ! Leurs dirigeants les poussent vers la guerre civile et l'anarchie au lieu de faire face aux véritables problèmes. C'est lamentable ».

Oswald s'interrompra quelques instants afin de reprendre son souffle. Il en profita pour boire une gorgée du liquide brunâtre présent dans son verre. Il semblait si impliqué dans son discours, qu'une veine jaillissait sur son front.

« Mais Chiara, les choses vont changer désormais ! Nous allons réussir à faire ouvrir les yeux à ces pauvres gens. Et cela fonctionne déjà. Nous avons identifié l'ennemi commun, celui qui se cache derrière tous ces problèmes depuis des décennies et qui tire les ficelles de notre économie. Sais-tu quelle population est épargnée de la famine qui frappe l'Angleterre depuis ces dernières années ? Les juifs bien évidemment. Et cela parce que nous avons accordés trop de privilèges à ce peuple. Ils ont la main mise sur toutes les richesses. Mais désormais, cela est terminé Chiaraa. Nous allons mener notre combat et rendre ses denrées et son prestige à notre nation. C'est pourquoi, nous avons décidé d'étendre ici, le nouveau parti qui émerge en Allemagne : le national-socialisme. Et voici les hommes avec qui nous lutterons, au sein de la Chambre des Lords. Voici Thomas Shelby, Andrew Nicolson et Pitt Meyers ».

Je trouvai plutôt cocasse qu'il me présentait Thomas comme s'il s'agissait d'un inconnu. Il termina ses paroles tout en désignant les trois hommes autour de lui. Ils s'esclaffèrent tous et se prônèrent dans les bras, rempli d'une joie incommensurable. Tous, à l'exception de Thomas.

J'étais chamboulée à la suite de cette annonce. Je savais que la partie politique que Mosley représentait était problématique, mais je ne pensais pas que cela était à ce point. Comment pouvait-il mettre les crises sociales actuelles sur le dos d'une population ? Comment ces hommes pouvaient-ils boire ses paroles et croire ce qu'il racontait ? Et comment le peuple pouvait-il consentir à ces calomnies ? Certes, nous avions tous entendu les rumeurs quant à la montée de l'antisémitisme en Allemagne, mais de là à ce que ces idées se propagent en Angleterre... Il fallait impérativement que j'arrive à contacter mon supérieur afin de l'en informer. J'avais soudain l'impression que le pire s'annonçait pour l'avenir de l'Europe.