Le prix à payer - PEAKY BLINDERS

Chapitre 42

Polly avait réussi à réunir tous les membres de Shelby Company Limited ce jour-là. Il était midi, et tous les participant s'étaient installés confortablement dans leur chaise, autour d'une grande table ronde. Il s'y trouvait Arthur et Linda, Polly et Michael, John et Esmée, ainsi que Lizzie et quelques membres des Lee. Seule Ada était absente, elle s'était totalement éloignée de la fratrie et résidait désormais à Londres.

Comme à son habitude, Thomas manquait à l'appel, il se faisait toujours attendre. Au bout d'une vingtaine de minutes tous avaient commencé à s'impatienter et à vouloir s'en aller. Il était finalement entré dans la pièce, en s'excusant pour son retard et en prétextant une importante affaire qui l'avait retenu plus que prévu. Il portait un élégant costume trois pièce noir, ainsi qu'un chapeau et des lunettes qui attendrissaient son visage.

-    Enfin ! s'écria Linda.

Thomas s'était empressé de s'installer à son tour et il avait déposé sur la table une pile de documents bien rangés. Il s'était raclé la gorge et avait pris la parole devant tout le monde.

-    Bon commençons. Je sais que les tensions qui sont au sein de la famille ne sont pas sur le point de s'arranger pour le moment. Mais ne vous inquiétez pas, je ne vous ai pas rassembler pour parler de cela.

-    Ça, c'est le moins qu'on puisse dire, avait rétorqué John.

Thomas avait lancé un regard assassin à son frère et avait continué son discours tout en l'ignorant.

-    J'ai besoin de vous. Il faut reprendre du service au sein de la société. J'ai trouvé une affaire qui peut nous rapporter gros, très gros, mais pour cela, votre aide à tous sera nécessaire.

-    Quel genre d'affaire ? avait demandé Polly.

-    De l'alcool et de l'opium.

-    Non ! avait tout de suite rétorqué Linda.

-    Laisse-le finir, avait lancé Arthur.

-    Bien, avait repris Thomas, concernant l'alcool, il s'agit de 6 tonnes de Rhum à importer aux États-Unis. Vous connaissez tous la situation là-bas, la prohibition peut nous rapporter énormément. L'opium, c'est la même chose, ils en sont tous dingues de l'autre côté de l'Atlantique.

-    Thomas, tu nous avais dit que le business illégal était terminé, s'était offusqué Linda.

-    Pas quand il y a autant d'argent à se faire.

-    Combien cela pourrait-il nous rapporter ? demanda Polly.

Thomas avait fait mine de calculer dans sa tête quelques instants, puis il avait repris.

-    Hm. Un million de livres chacun. Net par année.

-    Bon dieu ! s'était esclaffé Arthur tout en rigolant.

-    Arthur tu ne vas pas accepter j'espère ? S'était offusqué sa femme.

Il n'avait pas su quoi répondre. Au fond de lui, malgré la nouvelle vie calme et champêtre qu'il menait, il était toujours attiré par l'appas du gain. Et il n'avait jamais cessé de l'être. Alors, face à ce silence, Linda s'était levée de la table et avait quitté la pièce, comme elle le faisait toujours quand elle était contrariée. Tout le monde l'avait regardé sans dire un mot, parce qu'ils étaient habitués à son comportement.

-    Comment va-t-on procéder ? demanda Polly.

-    Pour le Rhum, j'ai contacté Alfie Solomons qui se trouve à Camden Town. Il va nous mettre en relation avec un homme qui détient toute la marchandise et qui cherche une couverture pour faire de l'import-export. Il a directement pensé à Shelby Company Limited. On va devoir lui rendre visite à Londres prochainement. Arthur et John, il faut que vous soyez avec moi, au cas où ça tourne mal. Je ne connais pas les intentions de ce type, ni avec qui il travaille. Il est préférable qu'on s'assure que tout soit réglo avant de se lancer.