Le prix à payer - PEAKY BLINDERS

Chapitre 53

Le corps froid et inerte était étendu sur la grande table en acier de la morgue. Thomas fixait avec colère le visage défiguré du cadavre. Polly essaya de prendre lui prendre la main, pour le soutenir, mais il la repoussa sèchement.

- Tom, déclara-t-elle, tu ne pouvais pas le prévoir. Ne te rajoute pas cela sur la conscience.

Aucun son ne sortit de sa bouche, tant il était désemparé. Ses yeux fixèrent intensément la dépouille qui se trouvait devant lui. Et les larmes commencèrent à monter. Il était si fatigué, il n'en pouvait plus. Il avait le sentiment d'être prisonnier d'un cauchemar qui se répétait en boucle. La mort était omniprésente dans sa vie. Il la donnait, mais elle frappait en retour.

Mais depuis la France, il avait accepté ce jeu mortifère. En effet, ses frères et lui étaient déjà morts là-bas. Une partie de leur âme était restée dans les tranchées auprès des trépassés. Depuis leur retour, chaque instant était comme un bonus, une grâce qui leur avait été accordée.

Il regarda le corps inerte avec tristesse et se fit deux promesses. La première ; celle de faire payer les auteurs de ce crime, la seconde ; s'en aller ensuite, loin, très loin, et enfin s'accorder la paix.

Car en y pensant, il réalisa que sa vie n'était qu'une chimère, contrôlée par l'argent, le pouvoir et l'alcool. Teintée d'artifices, il n'y trouvait plus de sens.

Il reprit alors rapidement ses esprits et vissa sa casquette sur sa tête. Il alluma une cigarette, puis une deuxième, qu'il déposa aux côtés de la dépouille ; la dernière qu'ils partageraient ensemble.

- À dieu, John.

***

Les couloirs de l'hôpital étaient sombres et morbides. Différents bruits résonnaient et faisaient écho contre les murs. Des cris de souffrance, des pas saccadés d'infirmières, des sons métalliques, sûrement ceux des instruments médicaux.

Le chef des Peaky Blinders se dirigea d'un pas assuré vers une des chambres de l'établissement, située au numéro 110. Il poussa la porte machinalement avant d'entrer dans la pièce, dans laquelle une minuscule fenêtre peinait à faire entrer la lumière extérieure.

Arthur était étendu sur un lit vétuste. Son visage bandé était gonflé et des plaies encore ouvertes se situaient sur le côté gauche de son crâne. Il avait l'air assommé de fatigue, il somnolait légèrement. Depuis l'accident de la semaine dernière, il se sentait cependant déjà mieux. Encore incapable de se tenir debout, il arborait déjà des signes d'amélioration physique.

- Arthur, lança Thomas, en essayant de réveiller son frère.

Son ainé se redressa brutalement, paré à en découdre. Il se calma quand il réalisa qu'il était hors de danger. Tommy s'installa sur une chaise, située dans un recoin de la pièce.

- Putain Tom, j'étais à deux doigts de sortir le flingue.

Il fit un petit signe de tête en direction de sa main gauche, cachée sous le drap, qui tenait fermement le pistolet.

- Je n'étais pas censé passé.

- Tu es allé voir John ?

- J'en reviens.

Arthur perdit ses mots, tant il était difficile pour lui d'accepter la réalité. John et lui avaient toujours été comme cul et chemise. Thomas avait toujours été en plus retrait, différent.

- Tom... Je... n'arrive pas à réaliser. John était un gars bien, le meilleur d'entre nous. On devrait être à sa place.

- Tu sais Arthur, parfois, la mort est un cadeau... Toute la merde qui nous tombe dessus lui est épargnée. Il peut enfin se reposer.

« La mort est un cadeau... La mort est un cadeau... », répéta Arthur, en boucle, au fin fond de son esprit.

- Je veux le voir Tommy. Je dois lui dire au revoir... ça me crève le coeur, dit-il, avec une voix frêle.

- Dans trois jours, pendant la cérémonie. Pour l'instant, tu dois te reposer. J'ai besoin de toi bientôt, et surtout en forme.

- Il faut qu'on les retrouve, Tom. Quand on les aura devant nous, je m'occuperais personnellement de Turner. C'est à moi de le faire, je suis l'ainé, déclara-t-il avec une colère palpable dans son regard.

- C'est prévu. Je sais déjà où les trouver. Tout est prêt. Mais il faut encore attendre un peu. Ensuite, tu auras carte blanche pour venger John.

Thomas alluma une cigarette, et se mura dans le silence.

- Tom... Je ne sais pas si je devrais en parler. Mais... Comment va Chiara ?

C'était la question qu'il redoutait, à laquelle il avait essayé de se préparer, sans grande réussite. Il respira profondément, avant de prendre la parole.

- Elle va bien, Arthur, elle va bien, souffla-t-il.

Le blessé sembla confus, il ne s'attendait pas à cette réponse.

- Pourtant, Polly m'a...

- Je t'ai dit qu'elle va bien, rétorqua-t-il sèchement, pour abréger la conversation.

En réalité, sa tête avait été gravement touchée par des débris, propulsés violemment pendant l'explosion. Elle était dans un coma naturel, à deux étages de cette chambre, entre la vie et la mort.

***

Coucou tout le monde !

Après plus d'un an sans poster, je me suis résolue à reprendre l'écriture. Je sais que ça tombe un petit peu comme un cheveu sur la soupe, mais j'essaie de finir cette histoire inachevée. Je trouvais qu'il était vraiment dommage de la laisser dépérir comme ça, alors qu'elle représente des heures passée derrière un ordinateur.

Je ne sais pas s'il y a encore des personnes qui suivent les péripéties de Tom et Chiara, mais je tenais à m'excuser d'avoir lâché le Prix à payer. Pour être honnête, j'ai été très occupée ces derniers temps, mais surtout, j'avais perdu la motivation. J'essaie de reprendre doucement, et d'écrire enfin les dernières lignes.

D'ailleurs, j'ai adoré la dernière saison de Peaky Blinders (je sais que certains ont été déçus), mais j'ai trouvé les musiques, l'ambiance et le scénario vraiment cohérent avec le reste de la série.

Enfin bref, je tenais à vous dire que ça me touche beaucoup de lire vos retours et vos petits mots. Même si je n'étais plus active sur Wattpad, je lisais tout ce que vous écriviez. Et je vous en remercie. On ne se connaît pas, nous ne sommes que des inconnus derrière tous ces comptes, mais j'espère sincèrement que vous allez tous bien. Je vous embrasse. A bientôt.